CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI NOTIFICATION
INTRODUCTION
Le 5 juin 1994,
Étant donné que ces idées erronées, malgré la déclaration de
Dans sa réponse du 14 mars 1995, le P. Balasuriya réaffirmait ses positions, soutenant par ailleurs que les observations de
Dans le but d’amener l’Auteur à montrer son adhésion entière et inconditionnelle au Magistère,
En mai 1996, le P. Balasuriya fit parvenir à
Aussi, en juin 1996,
Entre temps, le secrétaire de
Le 16 juillet 1996, le Procureur général des Oblats de Marie-Immaculée a transmis la réponse du P. Balasuriya, en date du 1er juillet, dans laquelle l’Auteur faisait savoir qu’il avait suspendu son recours contre les évêques, car il espérait bien qu’une révision de la question aurait lieu au sein de l’Église. Probablement faisait-il allusion à l’appel qu’il avait adressé, le 13 du mois précédent, au Suprême Tribunal de
De plus, l’Auteur demandait à
Étant donné le clair refus du P. Balasuriya d’exprimer publiquement et sans équivoque son adhésion à la foi de l’Église, le 22 juillet 1996,
Une autre occasion de manifester son adhésion inconditionnelle à la foi de l’Église fut offerte au P. Balasuriya le 7 décembre 1996, quand il fut convoqué, avec le Père Provincial des Oblats, par le Représentant pontifical au Sri Lanka ; celui-ci lui donna lecture d’un projet de Notification qui serait rendue publique s’il ne signait pas la profession de foi déjà mentionnée. Le religieux refusa pourtant et fit appel au Saint-Père, demandant que lui soit remise en mains propres une lettre dans laquelle il continuait à affirmer que tout ce qu’il avait écrit dans son livre Mary and Human Liberation se situait dans les limites de l’orthodoxie. Le 27 décembre 1996, l’Ém. Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’État, faisait parvenir au P. Balasuriya, au nom du Saint-Père, une lettre dans laquelle il l’assurait que Sa Sainteté avait suivi personnellement les diverses phases de la procédure adoptée par
Devant l’échec de cette nouvelle tentative d’obtenir du P. Balasuriya son adhésion à la foi de l’Église,
Évaluation de l’ouvrage Mary and Human Liberation Le but de l’écrit du P. Balasuriya est, pour reprendre ses propres termes, de procéder à « the critique and evaluation of theological propositions and presuppositions» (p. IV) [la critique et l’évaluation des propositions et présupposés théologiques] de l’enseignement marial de l’Église. De fait, quand il met en œuvre son intention, il en arrive à formuler des principes et des explications théologiques qui contiennent toute une série de graves erreurs qui, à des degrés divers, s’écartent de la vérité du dogme et sont donc incompatibles avec la foi. L’Auteur ne reconnaît pas le caractère surnaturel, unique et non renouvelable, de
Le P. Balasuriya suppose en outre qu’il existe une discontinuité dans l’économie de
Tout d’abord, l’Auteur relativise le dogme christologique: Jésus est simplement présenté comme un « supreme teacher» (p. 37) [un enseignant suprême], « one showing a path to deliverance from sin and union with God» (p. 37) [quelqu’un qui montre un chemin de libération du péché et d’union à Dieu], « one of the greatest spiritual leaders of humanity » (p. 149) [un des plus grands leaders spirituels de l’humanité], une personne, en conclusion, qui nous communique sa « primordial spiritual experience » (p. 37) [son expérience spirituelle primordiale], mais dont la filiation divine n’est jamais explicitement reconnue (cf. p. 47, 104-105, 153) et dont la fonction salvifique n’est reconnue que de manière dubitative (cf. p. 81). De cette même vision découlent les erreurs concernant l’ecclésiologie. Ne reconnaissant pas que « Jesus Christ wanted a Church–say the Catholic Church– to be the mediator of that salvation » (p. 81) [Jésus-Christ a voulu qu’une Église – à savoir l’Église catholique – soit la médiatrice de ce salut], le P. Balasuriya réduit le salut à une « direct relation between God and the human person » (p. 81) [une relation directe entre Dieu et la personne humaine] et, en conséquence, il nie aussi la nécessité du baptême (cf. p. 68). Un point fondamental de la pensée du P. Balasuriya est la négation du dogme du péché originel qu’il estime être simplement une production de la pensée théologique occidentale (cf. p. 66-78). Cela contredit la nature de ce dogme et son lien intrinsèque avec la vérité révélée (3). En réalité, l’Auteur ne pense pas (4) que la signification des formules dogmatiques reste toujours vraie et immuable, même si elle peut être davantage éclairée et mieux comprise (5). Sur la base des affirmations précédentes, l’Auteur en arrive alors à nier en particulier les dogmes mariaux. La maternité divine de Marie, sa conception immaculée et sa virginité, tout comme son assomption corporelle au Ciel (6), ne sont pas reconnues comme des vérités appartenant à
On doit enfin souligner que le P. Balasuriya, en niant ou relativisant certaines affirmations du Magistère extraordinaire et ordinaire universel, révèle qu’il ne reconnaît pas l’existence d’une infaillibilité du Pontife romain et du Collège épiscopal cum et sub Petro. En réduisant de plus la primauté du Successeur de Pierre à une question de pouvoir (cf. p. 42, 84, 170), il infirme le caractère particulier de ce ministère (8). En rendant publique la présente Notification,
Le Souverain Pontife Jean-Paul II, au cours de l’Audience accordée au Préfet soussigné, a approuvé la présente Notification, décidée lors d’une Réunion ordinaire de cette Congrégation, et en a ordonné la publication. Rome, au Siège de
Joseph Card. RATZINGER +Tarcisio BERTONE (*) Texte italien dans L’Osservatore Romano du 5 janvier 1997, p. 2. (1) L’œuvre a été publiée dans la revue Logos 29, 1-2 mars/juillet 1990 (Colombo, Sri Lanka). (2) Le même concept est repris dans
(3) Cf. Concile de Trente, Décret sur le péché originel, DS 1511-1512; Paul VI, Profession solennelle de foi, AAS 60 (1968), 434-445. (4) Cf. Réponse, p. 11 : « Are not the Definitions of dogma made by Councils also particular expressions concerning an ineffable, inexpressible, ultimate divine, and that according to the needs of those who do so, their particular philosophical terms and according to the culture of a given time? To absolutize them could result in a narrowness which the Vatican II Council wanted to avoid» [Les définitions du dogme faites par les Conciles ne sont-elles pas aussi des expressions particulières au sujet d’un divin ineffable, inexprimable, ultime, et cela selon les besoins de ceux qui les expriment, selon leur vocabulaire philosophique particulier et la culture d’une époque donnée? Les absolutiser pourrait avoir pour résultat une étroitesse que le Concile Vatican a voulu éviter]. (5) Cf. Congr. pour
(6) Cf. Concile Vatican II, Const. dogm. Lumen gentium, 14; Symbole des Apôtres, DS 10; Symbole de Tolède, DS 189; IIe Concile de Constantinople, DS 422; IVe Concile du Latran, DS 801; Concile d’Éphèse, DS 252; Pie IX, Ineffabilis Deus, DS 2803; Pie XII, Munificentissimus Deus, DS 3903. (7) Cf. Concile Vatican II, Const. dogm. Dei Verbum, 8-9. (8) Cf. Concile
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