CONSEIL PONTIFICAL POUR LES LAΪCS NOUVELLES 14/2007
Chers amis, la Vème Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes à Nostra Signora Aparecida, au Brésil, s’est conclue depuis peu. Elle portait sur le thème: “Disciples et missionnaires de Jésus-Christ, pour que nos peuples aient la vie en Lui”. Pour saisir pleinement la portée de cette assemblée, dont les travaux ont été ouverts le 13 mai par Sa Sainteté le pape Benoît XVI, avec un discours qui oriente le futur de ce continent et constitue un programme de vie et d’action pour le laïcat latino-américain, on ne peut éviter de se référer aux Conférences générales qui l’ont précédée et qui représentent des pierres milliaires dans la vie de l’Eglise en Amérique latine, en particulier Medellín (1968), Puebla (1979) et Saint-Domingue (1992). Medellín a cherché des voies d’application du magistère conciliaire à la situation latino-américaine et a fait émerger les thèmes des pauvres, de la “libération”, des communautés ecclésiales de base, de l’engagement sociopolitique, mais des interprétations erronées ont conduit, hélas, à une lecture de la réalité dans une optique purement éthico-sociale ou politique qui, dans de nombreux cas, ont prévalu sur l’événement salvifique. Un tournant a lieu quand le regard et la sollicitude pastorale de l’Eglise, des minorités laïques “engagées” et des élites des militants, s’élargissent à la multitude des baptisés chez qui la tradition chrétienne, bien que peu cultivée, est très enracinée. Les formes de piété populaire sont alors réévaluées en tant que patrimoine de valeurs capables de répondre avec sagesse chrétienne aux grandes questions existentielles. Conserver, reformuler et revitaliser ce patrimoine de foi de presque 90% des Latino-américains, qui représentent presque la moitié des catholiques baptisés dans le monde, devient une question cruciale. De fait, ce patrimoine est menacé à la fois par les courants de christianisation induite par une culture globale toujours plus éloignée et hostile à la tradition catholique, et par la diffusion et la prolifération de communautés évangéliques et néopentecôtistes, ainsi que de sectes. L’exigence majeure devient alors de faire face à des lacunes de l’évangélisation et de la catéchèse et d’éviter le risque de traduire le christianisme en moralisme exaspéré, messianisme politique, syncrétisme idéologique. C’est l’époque de la Conférence de Puebla, puis de celle de Saint- Domingue, qui se déroulent sous la conduite du pontificat de Jean-Paul II et qui font ressortir le désir ardent de réaffirmer l’identité chrétienne et la mission de l’Eglise pour susciter une nouvelle évangélisation qui rende la présence du Christ plus évidente, persuasive et incisive dans la vie des personnes, des familles et des peuples. Dans le sillage de ce désir, la Conférence d’Aparecida a voulu être un appel fort à revenir à l’essentiel de l’être des chrétiens. Dans notre monde plein de faux maîtres qui séduisent et trompent par des promesses illusoires de bonheur et de “salut” à bas prix, il est vraiment important que les fidèles laïcs reconnaissent dans le Christ l’unique vrai Maître et Seigneur qui “a les paroles de la vie éternelle” (cf. Jn 6, 56) et se reconnaissent comme ses disciples, c’est-à-dire des personnes qui entrent dans une communion de vie avec le Christ-Maître. La générosité du laïcat latino-américain transparaît aujourd’hui de l’engagement de très nombreux catéchistes, de la participation effective à la vie des paroisses, des communautés chrétiennes, des nombreux réseaux de solidarité proches des plus pauvres, mais il est d’une suprême importance que les laïcs assurent une présence plus cohérente et effective dans les aréopages culturels et sur les scènes politiques où se joue le destin des nations. Car il y a encore beaucoup à faire en faveur de la culture de la vie, d’un développement authentique, de la lutte contre la pauvreté et pour une plus grande équité, de processus d’inclusion sociale et pour la consolidation des démocraties et l’intégration entre les différents pays du continent. Certains responsables politiques qui se déclarent catholiques plus pour recueillir des consensus que pour assumer véritablement leurs responsabilités ou par cohérence avec la foi et la doctrine sociale de l’Eglise, d’un côté, et l’individualisme exaspéré et le relativisme moral engendrés par la société de consommation, de l’autre, renvoient à la nécessité d’une formation chrétienne approfondie et d’un accompagnement communautaire qui rendent les fidèles laïcs capables d’un discernement éclairé par la foi et d’un engagement cohérent et compétent dans la vie publique, pour témoigner de la force transformatrice de la foi et de la charité au service du bien commun. En ce sens, une grande aide peut venir – comme l’a explicitement signalé le Saint-Père dans son discours inaugural – des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles qui, à partir des années 1980, ont commencé à se répandre sur le continent. “Providentiels” dans la pensée de Jean-Paul II et de Benoît XVI, ils représentent une extraordinaire richesse charismatique, éducative et missionnaire pour l’Eglise et pour les peuples. Ceci est apparu fortement au Congrès des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles organisé à Bogotá en mars 2006 par le Conseil Pontifical pour les Laïcs et par le CELAM, comme contribution à l’itinéraire de préparation de la Conférence d’Aparecida, la première à laquelle ont participé des représentants de ces nouvelles réalités ecclésiales, dont on peut beaucoup apprendre au niveau des méthodes, des cheminements et des écoles de formation de vrais disciples et missionnaires du Seigneur. Avec leur élan missionnaire et la créativité qui caractérise leurs méthodes pédagogiques et leur annonce du Christ, les mouvements et les communautés nouvelles nés sous l’influence de l’Esprit Saint en terre latino-américaine apportent une extraordinaire contribution à la mission de l’Eglise, non seulement en Amérique latine, mais dans beaucoup d’autres pays de l’Occident opulent qui oublie Dieu, en offrant selon la loi de la traditio et de la redditio la foi reçue. Ainsi, au christianisme fatigué et découragé de beaucoup, ils répondent par une foi pleine de joie, d’enthousiasme et de courage; à un christianisme replié sur lui-même, passif et inhibé, ils répondent par une foi de proposition, une foi missionnaire, privée de faux complexes d’infériorité à l’égard du monde. Ce qui est manifeste également dans les expériences de renouveau de l’importante tradition de l’Action Catholique et d’autres associations méritoires de fidèles. A Aparecida, Benoît XVI a remis aux peuples d’Amérique latine un manifeste programmatique qui vaut pour tous les peuples: tout projet sérieux au service de l’homme, pour la promotion sociale dans la justice et dans la liberté, doit partir de la reconnaissance de la réalité de Dieu, de la primauté de Dieu, de sa centralité dans la vie de l’homme. Une primauté que l’on a toujours tenté de reléguer en oubliant que “celui qui exclut Dieu de son horizon falsifie le concept de “réalité” [et que] seul celui qui reconnaît Dieu connaît la réalité et peut répondre à celle-ci d’une manière appropriée et réellement humaine”. Voilà pourquoi, mémoire historique, urgences présentes et objectifs futurs de l’Amérique latine ont été retracés par le Pape avec le regard fixé sur la vérité de la “foi en Dieu Amour, incarné, mort et ressuscité en Jésus-Christ”, fondement inébranlable d’une espérance qui ne peut pas être emprisonnée dans des idéologies politiques, des mouvements sociaux ou des systèmes économiques partisans. Rappelant que l’évangélisation est toujours allée de pair avec la promotion humaine et avec l’authentique libération chrétienne, le Saint-Père a rappelé la nécessité d’une catéchèse sociale et d’une formation adéquate dans la doctrine sociale de l’Eglise, car “la vie chrétienne ne s’exprime pas seulement dans les vertus personnelles, mais aussi dans les vertus sociales, politiques” et parce que “la rencontre avec Dieu est, en elle-même et en tant que telle, une rencontre avec les frères, un acte de convocation, d’unification, de responsabilité envers l’autre et envers les autres”. Comment l’Eglise, éclairée par la foi dans le Christ, peut-elle alors contribuer à la solution des problèmes de l’Amérique latine et du monde d’aujourd’hui? Comment peut-elle répondre au défi de la pauvreté et à la dégradation de la dignité de l’homme? Comment peut-elle contribuer à la création de structures justes, qui sont la condition indispensable pour une société juste? Les structures justes, a dit le Pape, ne naissent ni ne fonctionnent sans un consensus moral de la société sur les valeurs fondamentales et sur la nécessité de vivre ces valeurs même contre son intérêt personnel. Or, une société dans laquelle Dieu est absent ne trouve pas le consensus nécessaire sur les valeurs morales ni la force de vivre selon le modèle de ces valeurs. La tâche de l’Eglise et sa vocation fondamentale est donc de “former les consciences, être avocate de la justice et de la vérité, éduquer aux vertus individuelles et politiques”. Et les laïcs catholiques doivent faire mûrir toujours plus la conscience de la responsabilité qu’ils ont d’être présents dans la formation des consensus nécessaires et dans l’opposition contre les injustices et de porter la lumière de l’Evangile dans la vie publique, culturelle, économique et politique, œuvrant en elle comme un “ferment” et en y rendant le Christ visible grâce au témoignage d’une vie qui rayonne de foi, d’espérance et de charité. Stanisław Ryłko * * * Séminaire d’étude pour les évêques Encouragé par Sa Sainteté le pape Benoît XVI, le Conseil Pontifical pour les Laïcs a décidé d’organiser, du 22 au 24 novembre 2007, un séminaire d’étude avec la présence d’un groupe significatif d’évêques pour réfléchir et dialoguer sur la réalité des mouvements dans l’Eglise. Le 3 juin 2006, veille de la Pentecôte, les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles ont été les protagonistes d’une rencontre extraordinaires avec le Saint-Père, place Saint-Pierre. Les jours précédents, un congrès s’était déroulé avec la participation de plus d’une centaine de responsables de ces réalités ecclésiales sur le thème: “La beauté d’être chrétien et la joie de le communiquer”. A la suite de ces deux événements, il nous a semblé opportun de poursuivre, avec les pasteurs provenant de toutes les parties du monde, la réflexion sur les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles comme don de l’Esprit Saint à l’Eglise de notre temps. Les années qui nous séparent d’une initiative analogue en juin 1999 se sont avérées fécondes pour une connaissance plus approfondie et une plus grande conscience du rôle que ces diverses réalités jouent dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation. A cet égard, la pensée du pape Benoît XVI se situe en parfaite continuité avec le magistère du serviteur de Dieu Jean-Paul II. Les travaux du séminaire d’étude seront orientés par les paroles de Benoît XVI: “Je vous demander d’aller à la rencontre des mouvements avec beaucoup d’amour”, expression extraite d’un discours adressé à un groupe d’évêques en visite ad limina. Au cours de ce séminaire – auquel sont invités des représentants de plusieurs mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles – sont prévus diverses conférences et travaux de groupe, ainsi que des témoignages et des débats. Le moment culminant des travaux sera l’audience que le Saint-Père accordera à tous les participants. Les réponses reçues manifestent l’intérêt que suscite cette initiative, de même que l’adhésion convaincue des évêques des Eglises particulières. Les mouvements et les communautés nouvelles dans les discours du Saint-Père. Brève revue L’attention des fidèles et des pasteurs désireux d’approfondir les enseignements de Benoît XVI sur les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles s’est surtout concentrée sur les paroles prononcées lors de la mémorable rencontre de la Veillée de Pentecôte de 2006 et sur le message envoyé à l’occasion du Congrès organisé en préparation de cet événement. Durant la Veillée, le Pape souligna notamment que l’Esprit Saint donne la vie et la liberté et que “les mouvements sont nés précisément de la soif de la vraie vie” et “veulent et doivent être des écoles de liberté, de cette liberté véritable”. S’adressant quelques jours auparavant au Congrès, il avait affirmé que ces nouvelles réalités ecclésiales “sont aujourd’hui le signe lumineux de la beauté du Christ et de l’Eglise, son Epouse”. Il s’agit évidemment d’indications fondamentales qui méritent d’être toujours plus connues et approfondies; toutefois, en de nombreuses autres occasions, le Souverain Pontife s’est attardé sur ce sujet, traçant les lignes fondamentales de la “nouvelle saison associative des fidèles laïcs” (Christifideles laici, 29). Nous voudrions ici évoquer certains de ses enseignements “épars”, car tous ne les connaissent peut-être pas ou n’en ont pas compris l’importance. D’autres enseignements du Saint-Père seront proposés dans le prochain numéro de nos Nouvelles. Benoît XVI a réaffirmé plusieurs fois que les mouvements et communautés nouvelles ne tirent pas leurs origines d’initiatives humaines, mais qu’ils sont des dons de l’Esprit Saint, comme l’est du reste l’Eglise elle-même: “Parmi les réalités suscitées par l’Esprit dans l’Eglise, il y a les Mouvements et les Communautés ecclésiales… Toute l’Eglise, comme aimait à le dire le Pape Jean-Paul II, est un unique grand mouvement animé par l’Esprit Saint, un fleuve qui traverse l’histoire pour l’irriguer par la grâce de Dieu et la rendre féconde de vie, de bonté, de beauté, de justice et de paix” (4 juin 2006, Regina Coeli). Ces nouvelles réalités sont considérées par le Pape comme un don pour l’Eglise, en particulier pour favoriser la mise en œuvre du Concile Vatican II: ces dernières décennies, en effet, nous avons assisté à une “vaste floraison d’associations, de mouvements et de nouvelles réalités ecclésiales suscitées de manière providentielle par l’Esprit Saint dans l’Eglise après le Concile Vatican II. Chaque don de l’Esprit se trouve à l’origine et nécessairement au service de l’édification du Corps du Christ, en offrant un témoignage de l’immense charité de Dieu pour la vie de chaque homme. La réalité des Mouvements ecclésiaux est donc le signe de la fécondité de l’Esprit du Seigneur, afin que se manifeste dans le monde la victoire du Christ ressuscité et que s’accomplisse le mandat missionnaire confié à toute l’Eglise” (24 mars 2007, aux membres de Communion et Libération). En soutenant cette thèse, Benoît XVI est bien conscient de se situer en parfaite continuité avec les enseignements de Jean-Paul II: “Mon vénéré prédécesseur, Jean- Paul II, a présenté les Mouvements et les Communautés nouvelles apparus ces dernières années comme un don providentiel de l’Esprit Saint à l’Eglise pour répondre de manière efficace aux défis de notre époque. Et moi aussi, d’autres fois, j’ai eu l’occasion de souligner la valeur de leur dimension charismatique” (8 février 2007, aux membres du mouvement des Focolari et de Sant’Egidio). Le Pape souhaite leur plus grande diffusion: “Chers représentants des nouveaux Mouvements dans l’Eglise ! La vitalité de vos communautés est un signe de la présence active de l’Esprit Saint ! C’est de la foi de l’Eglise et de la richesse des fruits de l’Esprit qu’est née votre mission. Mon souhait est que vous puissiez être toujours plus nombreux, pour servir la cause du Règne de Dieu dans le monde d’aujourd’hui” (26 mai 2006, aux représentants des mouvements en Pologne). Les mouvements expriment la diversité des dons de l’Esprit, tous nécessaires pour l’édification de l’Eglise, rassemblée dans l’unité grâce au ministère des évêques en communion avec le Pape: “le caractère multiforme et l’unité des charismes et des ministères sont inséparables dans la vie de l’Eglise. L’Esprit Saint veut la pluralité des formes des Mouvements au service de l’unique Corps qui est justement l’Eglise. Et il réalise cela à travers le ministère de ceux qu’il a placés pour diriger l’Eglise de Dieu: les Evêques en communion avec le Successeur de Pierre” (8 février 2007, aux membres du mouvement des Focolari et de Sant’Egidio). L’origine charismatique des mouvements exige qu’ils soient accueillis par les évêques avec attention et respect, “avec beaucoup d’amour”, malgré les difficultés qu’une telle vague de nouveauté peut comporter dans certaines situations: “Après le Concile, l’Esprit Saint nous a donné les “mouvements”. Ceux-ci peuvent parfois apparaître au curé ou à l’évêque comme un peu étranges, mais il s’agit de lieux de foi dans lesquels les jeunes et les adultes font l’expérience d’un modèle de vie dans la foi comme opportunité pour la vie d’aujourd’hui. C’est pourquoi je vous demande d’aller au devant des Mouvements avec beaucoup d’amour. Ils doivent parfois être corrigés, insérés dans l’ensemble de la paroisse ou du diocèse. Mais nous devons respecter le caractère spécifique de leurs charismes et être heureux que naissent des formes communautaires de foi dans lesquelles la Parole de Dieu devienne vie” (18 novembre 2006, aux évêques allemands). De fait, il n’y a aucune opposition dans l’Eglise entre charisme et institution, mais complémentarité et compénétration réciproque: “Dans le message au Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux, le 27 mai 1998, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II répéta que, dans l’Eglise, il n’y a pas d’opposition entre la dimension institutionnelle et la dimension charismatique, dont les Mouvements sont une expression significative, car toutes deux sont coessentielles à la constitution divine du Peuple de Dieu. Dans l’Eglise, les institutions essentielles sont également charismatiques et, d’autre part, les charismes doivent d’une manière ou d’une autre s’institutionnaliser pour trouver une cohérence et une continuité. Ainsi, les deux dimensions, qui ont pour origine le même Esprit Saint pour le Corps du Christ lui-même, concourent ensemble à rendre présents le mystère et l’œuvre salvifique du Christ dans le monde. Cela explique l’attention avec laquelle le Pape et les Pasteurs considèrent la richesse des dons charismatiques à l’époque contemporaine” (24 mars 2007, aux membres de Communion et Libération). Le Pape dicte deux règles fondamentales pour accueillir les mouvements: “La première règle nous a été donnée par saint Paul dans la Première Lettre aux Thessaloniciens: ne pas étouffer les charismes. Si le Seigneur nous donne de nouveaux dons, nous devons être reconnaissants, même s’ils sont parfois dérangeants. Et c’est une belle chose que, sans initiative de la hiérarchie, à partir d’une initiative d’en bas, comme on dit, mais une initiative qui est aussi réellement d’en-Haut, comme don de l’Esprit Saint, naissent de nouvelles formes de vie dans l’Eglise, qui du reste sont nées tout au long des siècles. Au début, elles étaient toujours dérangeantes: même saint François était très dérangeant et, pour le Pape, il était très difficile de donner une forme canonique à une réalité qui était beaucoup plus grande que les règlements juridiques. Pour saint François c’était un très grand sacrifice de se laisser encadrer dans cette structure juridique, mais à la fin est ainsi née une réalité qui vit encore aujourd’hui et qui continuera d’exister: celle- ci donne de la force et de nouveaux éléments à la vie de l’Eglise. Je voudrais seulement dire ceci: à chaque siècle, des Mouvements sont nés. Même saint Benoît, au début, était un Mouvement. Ils s’insèrent dans la vie de l’Eglise non sans souffrances, non sans difficultés. Saint Benoît lui-même a dû corriger la direction initiale du monachisme. A notre époque aussi, le Seigneur, l’Esprit Saint, nous a donné de nouvelles initiatives avec de nouveaux aspects de la vie chrétienne: étant vécues par des personnes humaines, avec leurs limites, celles-ci créent également des difficultés. La première règle est donc de ne pas étouffer les charismes, d’être reconnaissants même s’ils sont dérangeants. La deuxième règle est la suivante: l’Eglise est une. Si les Mouvements sont réellement des dons de l’Esprit Saint, ils s’insèrent et servent l’Eglise et, dans le dialogue patient entre pasteurs et Mouvements, naît une forme féconde où ces éléments deviennent des éléments édifiants pour l’Eglise d’aujourd’hui et de demain. Ce dialogue se déroule à tous les niveaux. A commencer par le curé, par l’évêque et par le Successeur de Pierre la recherche de structures opportunes est en cours: dans de nombreux cas, la recherche a déjà porté ses fruits” (22 février 2007, aux curés de Rome). Le sport: un défi éducatif et pastoral Les 7 et 8 septembre aura lieu, au Conseil Pontifical pour les Laïcs, un séminaire international d’étude organisé par la Section “Eglise et Sport” qui affrontera le thème suivant: “Le sport: un défi pastoral et éducatif”, où la figure de l’aumônier sportif fera l’objet d’une attention particulière. Le premier séminaire international d’étude, qui s’était tenu en novembre 2005, avait porté sur “Le monde du sport aujourd’hui, domaine d’engagement chrétien” et avait abordé, de façon générale, les opportunités et les défis que ce milieu de la société humaine en développement croissant présente pour l’Eglise. Cet échange d’idées initial avait aidé à mettre en relief diverses modalités d’engagement des chrétiens dans le monde sportif et le rôle que la Section pouvait jouer dans ce contexte. Un autre temps d’étude et de réflexion avait eu lieu en mars de cette année, quand la Section avait collaboré avec la Commission scientifique du groupe d’étude sur Eglise et sport de la Conférence des évêques allemands pour la rencontre organisée à Mayence et consacrée à l’élaboration des aspects anthropologiques, théologiques et pastoraux d’une vision chrétienne du sport. Pour poursuivre l’œuvre entreprise, la Section “Eglise et Sport” considérera lors du prochain séminaire de septembre un des aspects pastoraux du sport, à savoir le rôle spécifique des aumôniers dans le cadre plus vaste de la mission pastorale de l’Eglise dans le monde du sport et à la lumière des défis éducatifs actuels. Des responsables de la pastorale sportive de plusieurs Conférences épiscopales prendront part à ces deux journées de réflexion, ainsi que des représentants d’associations sportives catholiques, des personnalités ayant une certaine compétence et expérience dans ce domaine et plusieurs aumôniers d’équipes professionnelles et de juniors. Le séminaire débutera par une réflexion générale sur le monde du sport dans le contexte de la vaste crise actuelle dans l’éducation. Suivra un tour d’horizon sur le ministère pastoral de l’Eglise dans le monde du sport jusqu’à nos jours. Enfin, l’accent sera mis sur le rôle et la signification spécifique de l’aumônier sportif. Le séminaire comportera aussi deux tables rondes: une sera consacrée à ce que les athlètes professionnels et amateurs et les entraîneurs attendent d’un aumônier sportif; l’autre permettra d’évoquer les expériences pastorales de plusieurs aumôniers dans différents secteurs du monde sportif. Le séminaire sera aussi une occasion d’échanger des idées et de proposer des initiatives en vue de certains grands événements sportifs dans le monde. Vingt ans après Mulieris dignitatem 2008 sera l’année du vingtième anniversaire de la lettre apostolique Mulieris dignitatem de Jean-Paul II sur la dignité et la vocation de la femme. Cette lettre se situe dans une parfaite continuité avec l’enseignement du Concile Vatican II qui encourage une plus vaste participation des femmes non seulement dans le domaine culturel et social, mais également dans le domaine ecclésial. Dans le décret Apostolicam actuositatem, nous lisons: “Comme de nos jours les femmes ont une part de plus en plus active dans toute la vie de la société, il est très important que grandisse aussi leur participation dans les divers secteurs de l’apostolat de l’Eglise” (n° 9). La préoccupation de l’Eglise pour la promotion effective de la femme ne cesse pas avec Vatican II. En 1973, six ans après l’érection du Consilium de Laicis, Paul VI, répondant à une requête explicite du Synode des Evêques et en vue de l’Année internationale de la femme décrétée par les Nations Unies en 1975, institue la “Commission d’étude sur la femme dans la société et dans l’Eglise”. En 1988, accueillant le souhait du Synode des Evêques sur la participation des laïcs à la vie de l’Eglise d’approfondir la question de la femme, Jean-Paul II publie Mulieris dignitatem. Il est significatif que cette lettre ait été écrite durant l’Année Mariale, un temps providentiel pour considérer les femmes, le regard tourné vers Marie. Sur ce chemin de réflexion, Mulieris dignitatem est une pierre milliaire: pour la première fois, un document pontifical est entièrement consacré à la femme. Jean-Paul II procède à une analyse anthropologique à la lumière de la Révélation pour déduire, tant à partir des premiers chapitres de la Genèse que des paroles et actions de Jésus, des vérités fondamentales comme l’égale dignité de l’homme et de la femme créés à l’image de Dieu, l’unité des deux et l’appel à la communion, l’importance de la complémentarité et réciprocité entre homme et femme, l’appréciation du “génie” féminin, la figure de Marie comme modèle de la femme et comme pleine réalisation de l’être humain appelé à la sainteté. C’est une donnée de fait que, vingt ans après Mulieris dignitatem, le langage et les contenus du magistère de Jean-Paul II non seulement ont été reçus mais ont engendré une perspective de nouvelle mise en valeur de l’importance de la réciprocité entre homme et femme. Jean-Paul II a jeté les fondements d’un nouveau féminisme et sa réflexion a apporté un souffle d’air frais dans une culture souvent blessée par les tendances antagonistes du rapport homme-femme, un thème qui sera développé ultérieurement dans la lettre sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Eglise et dans le monde, publiée en 2004 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Benoît XVI a manifesté à son tour et à plusieurs reprises l’appréciation de l’Eglise pour la contribution des femmes. Il suffit de citer ici sa catéchèse à l’audience générale du 14 février 2007, consacrée précisément aux femmes et à leur responsabilité ecclésiale, des premières communautés chrétiennes à nos jours. Pour le vingtième anniversaire de Mulieris dignitatem, le Conseil Pontifical pour les Laïcs reprend ce chemin d’approfondissement du rapport homme-femme et de la participation de la femme à la mission de l’Eglise, en organisant un Congrès sur le thème: “Femme et homme, l’humanum dans son entièreté”, qui se déroulera à Rome les 7-9 février 2008, avec la participation de quelque 250 personnes provenant des cinq continents. Les objectifs principaux de ce Congrès seront de procéder à un bilan du chemin parcouru ces vingt dernières années dans le domaine de la promotion de la femme et de la reconnaissance de sa dignité, de lancer une réflexion à la lumière de la Révélation sur les nouveaux paradigmes culturels et sur les difficultés avec lesquelles les femmes doivent se mesurer pour vivre leur identité et pour collaborer dans une réciprocité féconde avec les hommes à l’édification de l’Eglise et de la société, de rappeler les femmes à la beauté de la vocation à la sainteté en les encourageant à y répondre avec une conscience grandissante et, en tant que protagonistes de la mission, de mettre au service de l’apostolat, de la famille, du monde du travail et de la culture toutes les richesses du “génie” féminin. Témoigner du Christ dans le monde du travail IXème Forum International des Jeunes Les thèmes centraux du IXème Forum International des jeunes “Témoigner du Christ dans le monde du travail”, à Rocca di Papa, du 28 mars au 1er avril dernier, concernent une des questions cruciales de l’expérience humaine et reflètent, particulièrement pour la jeunesse, la complexité de notre monde globalisé, constituant ainsi un défi pour l’évangélisation et pour la vie chrétienne. Dans un monde en transformation rapide, où la fragmentation des relations traditionnelles ouvre la voie à de nouveaux styles de vie et à des formes de travail pas toujours meilleures, marqué par la marginalisation des jeunes et des anciens et par un fossé grandissant entre riches et pauvres, annoncer l’Evangile est vraiment un défi passionnant et difficile. Les quelque trois cents délégués, provenant d’environ quatre-vingts pays du monde, invités à Rocca di Papa par le Conseil Pontifical pour les Laïcs, ont affronté avec passion les intenses journées du Forum. S. Exc. Mgr Stanisław Ryłko a tracé, dans ses conclusions, une synthèse efficace de ce qui a été vécu: “En nous confrontant avec les transformations historiques qui marquent de nos jours le marché du travail, pénalisant surtout les jeunes générations, nous nous sommes demandé comment le chrétien peut vivre son engagement de travail dans un monde globalisé qui change si rapidement et si profondément; comment peut-il retrouver le véritable sens de son labeur quotidien, afin qu’il ne se transforme pas en routine et en un activisme comme fin en soi, qui rend l’esprit aride; comment peut-il vivre des situations de précarité ou de chômage aujourd’hui si fréquentes et le malaise qu’elles engendrent; si dans le monde du travail, lourdement conditionné aujourd’hui par les dures lois du marché et par une concurrence impitoyable, l’“Evangile du travail” proclamé par l’Eglise a encore quelque chose à dire à nos contemporains et surtout aux jeunes; comment témoigner du Christ dans des contextes de travail totalement étrangers à la logique de la foi. Le Forum a constitué un temps de recherche passionnée des réponses à ces questions, en tirant profit des leçons écoutées, de la confrontation en tables rondes, du dialogue et des échanges sur des expériences directes de chacun de vous, mais aussi des moments de prière et de recueillement devant le Seigneur présent dans l’Eucharistie”. Le parcours de cette recherche, à partir de l’analyse de la réalité dressée par les professeurs Giancarlo Rovati et Michele Tiraboschi et approfondie par une table ronde et par de très nombreuses interventions des délégués, s’est développé autour du thème de la signification du travail dans la vie humaine, pour arriver au cœur de la rencontre “Annoncer l’‘Evangile du travail’ aujourd’hui” et aussi, comme l’a exprimé dans sa conférence l’évêque d’Eichstätt (Allemagne), S. Exc. Mgr Gregor Maria Hanke osb, “unifier vie professionnelle et vie chrétienne”. Dans l’impossibilité de citer dans cette brève chronique tous les hôtes qui sont intervenus lors des conférences, tables rondes, travaux de groupe, des personnalités ayant des expériences différentes mûries sur les cinq continents, nous désirons relever que, grâce à leurs orientations et la richesse de leurs réflexions unies à la passion avec laquelle les délégués y ont participé, le Forum a gagné jour après jour en profondeur. Les synthèses proposées par les travaux de groupe constituent un témoignage précieux de cette dynamique: “C’est dans les faits et dans les gestes quotidiens que chacun de nous témoigne du Christ”, “Nous distinguer par le courage et par l’écoute. Nous devons être fidèles à notre choix de baptisés”, “Constituer une pastorale du travail dans nos pays, où elle n’existe pas encore, et approfondir la doctrine sociale de l’Eglise”, “Il est important d’être proche de ceux qui souffrent; aider les jeunes à réconcilier la vie de foi et la vie professionnelle; mettre “sur le réseau” l’expérience que nous avons vécue ces jours-ci”; “Ces jours-ci nous avons redécouvert la maternité de l’Eglise vis-à-vis des mouvements. L’Eglise possède un trésor d’humanité qu’elle conserve non pas pour elle, mais pour le donner au monde. Nous devons être des témoins de la charité”. Sur ce chemin, nous avons été soutenus par la parole aimante et paternelle de Sa Sainteté Benoît XVI, à travers un message autographe dense de réflexions et d’enseignements: “la référence ultime de toute activité humaine ne peut être que l’homme”; par conséquent “toute activité humaine devrait être une occasion et un lieu de croissance des individus et de la société”. Se référant aux transformations qui “ont radicalement modifié la physionomie et les conditions du marché du travail”, le Pape a relevé “des formes préoccupantes de marginalisation et d’exploitation” que celles-ci créent parfois chez les jeunes. D’où l’encouragement du Saint-Père qui a affirmé “la nécessité de mettre en valeur la dimension humaine du travail et de protéger la dignité de la personne”. Rappelant ce qu’il a affirmé dans le Message pour la Journée mondiale de la jeunesse, il a conclu ainsi: “Ce qui compte, ce n’est pas seulement de devenir plus “compétitifs” et “productifs”, il faut être des “témoins de la charité”. Expérience de foi et de l’universalité de l’Eglise, le Forum a vécu une forte dynamique spirituelle à travers les moments de prière, les célébrations eucharistiques – présidées par S. Exc. Mgr Ryłko, par les cardinaux Renato Martino et Ivan Dias et par S. Exc. Mgr Josef Clemens –, le pèlerinage sur les pas des Apôtres Pierre et Paul, auquel une journée a été consacrée, et enfin la rencontre place Saint-Pierre avec Sa Sainteté Benoît XVI, pour la XXIIème Journée mondiale de la jeunesse. En voyage avec la Croix et l’Icône des JMJ FIN DU PÈLERINAGE DE LA CROIX Au cours de la dernière phase du pèlerinage sur le continent africain, qui avait débuté après Noël 2006, la Croix et l’Icône ont touché les pays suivants: Tanzanie, Malawi, Zambie, Botswana, Afrique-du-Sud, Swaziland, Mozambique et Madagascar. Ici, comme lors des étapes précédentes, une myriade de jeunes et de moins jeunes, chrétiens ou non, ont accueilli la Croix et l’Icône avec des chœurs festifs et des danses, avant de s’incliner en adoration et de confier à Jésus et à Marie leurs intentions. La durée du séjour de la Croix et de l’Icône n’a pas toujours été égale dans les différents pays. Toutefois, même quand elles ne seront restées que deux jours, comme au Swaziland et au Botswana, ces brefs moments ont été vécus comme un temps de grâce. Parfois, la Croix et l’Icône ne pouvaient pas atteindre les jeunes dans leurs communautés, comme ce fut le cas au Mozambique. De fait, le temps pressait et la saison des pluies avait rendu beaucoup d’endroits inaccessibles. Les jeunes se sont donc donné rendez-vous à Maputo, en partant avec beaucoup d’avance pour être prêts à l’arrivée de la Croix et de l’Icône. A chaque étape, l’Eglise locale indiquait ses priorités qui, souvent, se sont transformées en intentions de prière. En Afrique-du-Sud, par exemple, la Croix et l’Icône se sont rendues dans certains territoires du pays comme Eastern Cape, que les organisateurs eux-mêmes n’ont pas hésité à qualifier de “terre de la mort, du désastre et du désespoir”. Ici la drogue, l’absence de perspectives et surtout le sida récoltent leurs victimes parmi les plus jeunes. Mais unis autour de leurs évêques et remplis d’espérance, les jeunes sudafricains ont chaleureusement prié le Seigneur et sa Mère, devenus encore plus proches à l’occasion de ce pèlerinage, de concéder la guérison à leur pays et à leur peuple. L’étape de Madagascar a constitué le dernier acte d’une extraordinaire expérience de foi commencée le 12 avril 2006 au Sénégal. Hommes politiques, membres du gouvernement, hautes charges institutionnelles se sont unis au Nonce apostolique, aux évêques et surtout à une foule immense de jeunes chrétiens pour offrir à la Croix et à l’Icône un accueil digne des hôtes les plus illustres. A la cérémonie de congé, à l’aéroport d’Antananarivo, toute l’Afrique était idéalement présente et pas seulement la vingtaine de pays qui ont eu le privilège d’accueillir la Croix et l’Icône durant ce long pèlerinage. Le 17 février 2007, la Croix et l’Icône ont quitté l’Afrique en direction de Séoul, en Corée, où elles sont arrivées pour guider la dernière étape de préparation de la JMJ de Sydney, un parcours d’approche qui traversera de nombreux pays d’Asie et du Pacifique. LE PASSAGE EN CORÉE, AUX PHILIPPINES Chaque étape effectuée sur le trajet de l’Afrique vers l’Australie a revêtu une caractéristique particulière, mais un sentiment qui les a toutes réunies demeure certainement le sentiment de l’unité avec les jeunes du reste du monde expérimenté devant cette Croix et cette Icône qui ont désormais voyagé dans beaucoup de pays et qui ont été touchées par de nombreux jeunes. Les jeunes de Corée ont porté la Croix et l’Icône jusqu’au “Pont de la Liberté” près de la zone frontalière avec la Corée du Nord et ont prié pour l’unité du peuple des deux parties du pays et pour la paix dans le monde, convaincus que les jeunes ont un rôle important à jouer pour assurer cet objectif. La visite aux Philippines a réveillé la conscience dans l’Eglise de ce pays que son ministère ne peut pas rester concentré sur lui-même, mais qu’il doit aller vers les autres jeunes qui n’ont pas encore rencontré personnellement Jésus- Christ. A leur arrivée sur l’île de Guam, la Croix et l’Icône ont été portées en pèlerinage sur le territoire pendant quatre jours, accompagnées d’une grande foule de jeunes et de familles. Puis elles sont restées un peu moins d’un jour à Majuro, aux îles Marshall, où elles ont été suivies en procession sur huit milles par de nombreuses personnes. Autre brève, mais intense, étape aux îles Chuuk où elles ont été portées de paroisse en paroisse, sur de petites barques le long du fleuve, à travers la jungle et sur la mer, en navigant d’île en île, saluées par les gens qui chantaient et lançaient des fleurs. L’étape suivante a eu lieu à Palau, pour passer ensuite en Papouasie- Nouvelle-Guinée, où s’est concentrée la plus grande foule jamais vue dans cette région pour suivre la Croix et l’Icône en procession. Une des aires visitées dans les îles Salomon avait été dévastée par un tremblement de terre et un tsunami deux semaines plus tôt. Les jeunes de la région ont passé une nuit en prière avec la Croix et l’Icône à côté de la cathédrale endommagée, en réfléchissant à la croix comme symbole de résurrection. La réconciliation a constitué, en revanche, le thème du passage de la Croix et de l’Icône à Timor-Leste, un pays qui a connu de récentes tensions entre les communautés locales. Le voyage s’est poursuivi d’île en île: Kiribati, Samoa Occidentales, Samoa Américaines, Tahiti, Tonga – où la Croix et l’Icône ont été accueillies par des foules de jeunes en habits traditionnels et où les pluies torrentielles ne sont pas parvenues à interrompre les célébrations – aux îles Fidji, en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu. En Nouvelle-Zélande, le parcours de trois semaines a été vraiment bien organisé. De fait, le pèlerinage a cherché à rejoindre les jeunes dans leur situation: à l’école, dans les zones rurales et urbaines, parmi les minorités ethniques, etc… et a fait halte pour la prière dans de nombreux endroits chargé de significations spéciales dans la mémoire locale. La Croix et l’Icône seront accueillies à Sydney le 1er juillet où aura lieu un pèlerinage d’un an à travers les diocèses australiens qui conduira les jeunes de ce pays vers la Journée mondiale de 2008. La préparation de la JMJ 2008 Dans le monde entier, Internet est devenu le moyen le plus utilisé par les bureaux de la pastorale de la jeunesse pour recueillir les inscriptions des jeunes pèlerins, pour les informer sur les rencontres, les célébrations liturgiques et les autres rassemblements. Grâce au réseau, les paroisses sont encouragées à sponsoriser la participation de certains de leurs jeunes représentants et les jeunes se voient suggérer d’être créatifs dans leur recherche de formes de financement de leur voyage. L’enregistrement des groupes, à travers le site officiel, s’est ouvert en mars, tandis que l’inscription des différents pèlerins commencera en juillet. Pour la JMJ de Sydney 2008, en effet, chaque membre d’un groupe devra s’enregistrer individuellement. Depuis le début 2007 à aujourd’hui, les représentants du Comité d’organisation de Sydney 2008 sont venus quatre fois à Rome pour affronter certaines questions sur le plan de la sécurité avec le Vatican. La deuxième rencontre pastorale en préparation de la JMJ 2008 se tiendra à Sydney, du 15 au 17 octobre 2007. Y seront invités les représentants de la pastorale des jeunes des Conférences épiscopales et des mouvements, communautés et associations internationales. Fondation “Jean-Paul II pour la jeunesse” La Fondation “Jeunesse Eglise Espérance” a changé de nom. A la suite de la décision prise par le Conseil d’administration de la Fondation au cours de la réunion du 8 janvier 2007, et en accord avec les supérieurs du Conseil Pontifical pour les Laïcs, le nouveau nom donné à la Fondation est “Jean-Paul II pour la jeunesse”. Une façon de rendre ainsi hommage au Souverain Pontife qui eut la grande intuition des Journées mondiales de la jeunesse, événements qui ont apporté un grand élan à la pastorale des jeunes dans l’Eglise. Cette Fondation est née pour soutenir les activités de la Section “Jeunes” du Dicastère et a été érigée en personne juridique publique le 29 juin 1991 par le président du Conseil Pontifical pour les Laïcs afin de “concourir à la mise en pratique de l’enseignement du magistère de l’Eglise catholique en fonction de la priorité de la pastorale de la jeunesse particulièrement manifestée dans les journées mondiales de la jeunesse” et de “promouvoir l’évangélisation des jeunes et soutenir la pastorale de la jeunesse dans le monde entier” (Statuts, art. 1, 2.1). Reconnaissances juridiques et approbations statutaires Le Conseil Pontifical pour les Laïcs: Par décret du 16 octobre 2006, a approuvé les nouveaux statuts de la Fédération Internationale des Mouvements d’Adultes Ruraux Catholiques (FIMARC). Par décret du 8 décembre 2006, a accordé au Mouvement de Spiritualité Vivere in l’approbation définitive de ses statuts. Par décret du 1er janvier 2007, a approuvé les nouveaux statuts de l’Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC). Par décret du 22 janvier 2007, a accordé l’approbation définitive des statuts de l’association Silenziosi Operai della Croce. Par décret du 9 février 2007, a approuvé les modifications apportées aux statuts de l’Association Laïque “Memores Domini”. Par décret du 22 février 2007, a reconnu comme association internationale de fidèles la Communauté Catholique Shalom, en approuvant ses statuts “ad experimentum”. Par décret du 15 mars 2007, a approuvé les modifications apportées aux statuts de l’Opera di Maria (Mouvement des Focolari). Par décret du 15 mars 2007, a approuvé les nouveaux statuts de l’Association Internationale des Charités (AIC). Par décret du 25 mars 2007, a reconnu comme association internationale de fidèles, l’association Franciscanos de Maria, en approuvant ses statuts “ad experimentum”. Par décret du 5 avril 2007, a reconnu comme association internationale de fidèles, l’association Les Maisons d’adoration, en approuvant ses statuts “ad experimentum”. Par décret du 11 avril 2007, a approuvé les nouveaux statuts du Mouvement International des Intellectuels Catholiques (MIIC – Pax Romana). Par décret du 26 avril 2007, a approuvé les nouveaux statuts de l’Association Catholique Internationale de Services pour la Jeunesse Féminine (ACISJF – In Via). Par décret du 19 mai 2007, a accordé à l’association Institute for World Evangelization – ICPE Mission l’approbation définitive de ses statuts. Par décret du 26 mai 2007, a accordé l’approbation définitive des statuts de la Comunità Missionaria di Villaregia. Par décret du 27 mai 2007, a approuvé les nouveaux statuts de la Fédération Internationale des Hommes Catholiques (FIHC – Unum Omnes). Par décret du 15 juin 2007, a reconnu comme association internationale de fidèles, l’association Apostolate for Family Consecration, en approuvant ses statuts “ad experimentum”. Actuellement, le Dicastère est en train de procéder à l’examen des demandes de reconnaissance canonique présentées par les associations laïques suivantes: Alliance of the Holy Family International, Fondacio, Comunità Cattolica d’Integrazione, Families of Nazareth Movement, Milicia de Santa Maria, Famiglia Speranza, Rinnovamento Carismatico Servi di Cristo Vivo, Movimento Luce- Vita, Movimento Apostolico di Schönstatt, Hogares Nuevos-Obra de Cristo, Comunità Cenacolo, Comunità Cançao Nova, Cellule Parrochiali di Evangelizzazione, Pan-American Health Care Network, Fédération Internationale des Centres de Préparation au Mariage, Movimento de la Palabra de Dios. Le processus de révision canonique des Organisations Internationales Catholiques (OIC) se poursuit. Jusqu’à présent ont été approuvés les nouveaux statuts de dix d’entre elles: ACISJF – In Via, AIC, BICE, CIJOC, FIHC – Unum Omnes, FIMARC, MIAMSI, MIIC – Pax Romana, UCIP, UMOFC. La visite ad limina des évêques italiens s’est déroulée de novembre 2006 à avril 2007. Les prélats se sont alternés, région par région, pour manifester leur pleine communion avec le Siège de Pierre, en exprimant personnellement leur gratitude au Saint-Père pour son intervention au récent Congrès national de l’Eglise italienne à Vérone, une contribution essentielle pour orienter la pastorale en Italie pour les prochaines années. Notre dicastère a accueilli les délégations du Latium, d’Emilie-Romagne, des Marches, des Pouilles, de Sicile et de Toscane. Les rencontres ont confirmé les paroles du Pape à Vérone, qui décrivent l’Italie comme “un terrain très favorable pour le témoignage chrétien”, où “les traditions chrétiennes sont encore souvent enracinées et continuent de produire des fruits, tandis qu’est en cours un grand effort d’évangélisation et de catéchèse, adressé en particulier aux nouvelles générations, mais désormais toujours plus aussi aux familles”. En effet, les évêques ont témoigné aussi bien de la reprise de l’associationnisme traditionnel que de la surprenante diffusion des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles, qui s’oppose efficacement à l’avancée du relativisme, dérive extrême de la sécularisation et, selon Benoît XVI, “rupture radicale et profonde non seulement avec le christianisme, mais de manière plus générale avec les traditions religieuses et morales de l’humanité”. Les évêques nous ont informés des progrès du “Projet culturel” élaboré par la CEI avec la contribution de nombreux laïcs et qualifié par le Pape d’“intuition heureuse et contribution très importante” pour que les catholiques disposent d’instruments aptes à faire croître la culture du pays. Une œuvre d’évangélisation authentique, en effet “n’est jamais une simple adaptation aux cultures, mais elle est aussi toujours une purification, une rupture courageuse qui devient maturation et guérison, une ouverture qui permet de naître à cette “créature nouvelle” qui est le fruit de l’Esprit Saint”. Nous nous sommes penchés avec les évêques sur les cinq domaines de l’existence humaine, qui ont déterminé l’organisation du débat au Congrès de Vérone: nous avons parlé du témoignage des fidèles laïcs sur la vie affective et la famille, sur le travail et la fête, sur l’éducation et la culture, sur les conditions de pauvreté et de maladie, sur les responsabilités de la vie sociale et politique. Dans ce contexte a été approfondi le thème de la formation chrétienne comme redécouverte des potentialités inhérentes aux sacrements de l’initiation afin que, selon les indications du Pape, “parvienne à son accomplissement effectif, dans la réalité quotidienne de notre vie, ce que l’Esprit Saint a entrepris en nous avec le Baptême: nous sommes en effet appelés à devenir des hommes et des femmes nouveaux, pour pouvoir être de véritables témoins du Ressuscité et, de cette façon, être des porteurs de la joie et de l’espérance chrétienne dans le monde, concrètement, dans cette communauté d’hommes et de femmes dans laquelle nous vivons”. L’engagement social et politique des catholiques montre des signes encourageants de reprise, après une période où a prévalu une attitude renonciatrice, d’alignement sur des positions étrangères à l’expérience chrétienne; il faut toutefois travailler encore pour que l’on puisse faire face, selon le souhait du Souverain Pontife, avec “détermination et clarté d’intention, au risque de choix politiques et législatifs qui contredisent des valeurs fondamentales et des principes anthropologiques et éthiques enracinés dans la nature de l’être humain, en particulier en ce qui concerne la protection de la vie humaine à toutes ses étapes, de la conception à la mort naturelle, et la promotion de la famille fondée sur le mariage, en évitant d’introduire dans l’ordre public d’autres formes d’union qui contribueraient à la déstabiliser, en occultant son caractère particulier et son rôle social irremplaçable”. Par ailleurs, à Vérone, le Pape a reconnu que “le témoignage ouvert et courageux que l’Eglise et les catholiques italiens ont donné et donnent actuellement à cet égard sont un service précieux rendu à l’Italie, utile et stimulant également pour de nombreuses autres nations. Cet engagement et ce témoignage font assurément partie de ce grand “oui” que, en tant que chrétiens, nous disons à l’homme aimé de Dieu”. Contacts avec les associations et les mouvements
* * * Activités au Centre International des Jeunes “San Lorenzo” Le 2 février, fête de la Présentation de Jésus au Temple, S. Exc. Mgr Renato Boccardo, Secrétaire Géné- ral de l’Etat de la Cité du Vatican, a célébré la messe au Centre “San Lorenzo”. Le 16 février, une messe a été célébrée par Mgr Mauro Parmeggiani, Prélat Secrétaire du Vicariat de Rome et responsable de la pastorale diocésaine de la jeunesse. Le 9 mars, S. Exc. Mgr Stanisław Ryłko a célébré la messe pour les jeunes auxquels, après l’Eucharistie, il a présenté le message de Benoît XVI aux jeunes du monde entier pour la XXIIème Journée mondiale de la jeunesse. Le 4 mai, S. Exc. Mgr Clemens a célébré la messe et rencontré, au Centre International “San Lorenzo”, un groupe d’étudiants de l’Internationale Akademie für Evangelisation (IAE), l’école internationale d’évangélisation de la Communauté de l’Emmanuel à Vienne. Le 14 juin au soir, Mgr Kohn a célébré la messe pour la solennité du Sacré- Cœur de Jésus, après une réunion avec les responsables de l’animation du Centre – le Rév. P. Sébastien Dehorter, aumônier, Pamela Fabiano et Leen den Blauwen – pour dresser un bilan de l’année 2006/2007 et réfléchir sur le projet pour 2007/2008. Sur l’animation du Centre, Mgr Kohn a également eu une rencontre avec le Rév. P. Xavier Brizard, responsable des jeunes au sein de la Communauté de l’Emmanuel. Derniers ouvrages publiés Collection “Laïcs aujourd’hui”
EN PRÉPARATION Collection “Jeunes”
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