Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People

People on the Move

N° 101, August 2006

Réunion Nationale de la Mission de la Mer (France)

(Perpignan, 26-28 mai 2006)

Plus de 75 personnes ont participé à cette session nationale annuelle, à laquelle étaient aussi présents à certains moments, Leurs Excellences Mgr Marceau, Evêque de Perpignan et Mgr Raymond Centène, Evêque de Vannes. Mgr Jacques Harel représentait l’Apostolat de la Mer-International. 

1. La Conférence Episcopale Française ayant décidé une réforme de ses structures, la Mission de la Mer (MdM) a été intégrée avec la Pastorale des Migrants et Itinérants dans la Commission de la Mission Universelle de l’Eglise, dont le Président est Mgr O. de Berranger. Cette réforme a été enclenchée pour éviter que les Evêques ne soient pris par de nombreuses activités en dehors de leur diocèse et aussi pour des raisons financières. C’est le Père Antoine Hérouard, Secrétaire-général Adjoint de la Conférence Episcopale qui sera le référant de la MdM. Toutes ces questions donnèrent lieu à de nombreux échanges et la question quand à la nomination d’un nouvel Evêque promoteur en remplacement de SE Mgr Molères, n’a pas encore été résolu.

Les élections ont eu lieu, les résultats sont comme suit :

Président : Capitaine Philippe Martin du Havre qui a été élu en remplacement de Mr. Louis Guérin.

Vice-Présidente : Thérèse Dachicourt de Boulogne / Etaples 

Trésorier : Loïc de la Pinsonnais

Le Père Robert Gaborit demeure Secrétaire National et coordonnera avec le nouveau président la direction de la MdM.

2. La MdM est toujours en recherche d’une meilleure définition de sa mission. Elle apprécie sa communion à l’Apostolat de la Mer –International. Pastoralement, elle est surtout tournée vers la marine de commerce et la pêche. A part du Centre de Marseille, dont le centre d’accueil sur le quai des navires de croisière est un grand succès, et quelques autres initiatives ponctuelles, elle cherche encore son engagement dans l’apostolat auprès du milieu de la croisière et des plaisanciers. Il faut cependant souligner la grande extension des ports de plaisance. Le tourisme prend de plus en plus d’importance dans les ports et la pêche devra de plus en plus cohabiter avec la plaisance.

La MdM se reconnaît comme un service ecclésial pour l’accueil et le bien-être des marins et les activités dans ce secteur se sont largement développées ces dernières années. Elle est aussi une aumônerie de la mer, qui est de plus en plus prise en charge par les diacres et des équipes de laïcs. Il y a en plus 2 équipes d’Action Catholique Ouvrière Maritime en Bretagne.

Il faut aussi mentionner la recherche d’une meilleure intégration des équipes locales MdM dans la pastorale paroissiale et diocésaine. La MdM participe à la vie des paroisses du littoral et est en lien avec les autres services d’Eglise et de nombreux organismes professionnels. 

3. La MdM française apparaît très préoccupée par la situation de la pêche qu’elle juge très inquiétante. En 15 ans de nombreux ports de pêche ont perdu la moitié de leurs bateaux. Cette situation selon les participants est causée en grande partie par les directives de la Commission Européenne sur la pêche, dont le souci premier est «  la sauvegarde du poisson en oubliant complètement l’homme ». Toujours selon eux il y aurait un décalage entre l’opinion des scientifiques et celle des pêcheurs sur le terrain.

 Il semblerait qu’il y aurait aussi une grande différence de perspective entre les pays « latins » (France, Espagne, Italie, Portugal, Grèce, etc.) et les pays « anglo-saxons », ou du nord de l’Europe. Les latins mettant l’accent sur la personne, un style de vie et les communautés, alors que les anglo-saxons sont plus soucieux de la survie du poisson. Toujours selon les participants, la politique de gestion de la pêche de la Commission Européenne serait dominée par la perspective anglo-saxonne.

On a aussi dit que les raisons profondes de la crise de la pêche sont la pollution et le laxisme administratif. Dans l’Océan Indien, par exemple, il y aurait autant de pêche illégale que de pêche légale et en éliminant la pêche illégale on arriverait à une situation de développement durable des pêcheries.

La lutte pour que le milieu de la pêche devienne un milieu de droit et de justice demeure la priorité: il est nécessaire de soutenir les hommes et les organisations qui luttent pour le droit social des pêcheurs,  par exemple pour que chaque pêcheur ait chacun un contrat de travail.

L’aquaculture et la pisciculture posent aussi un grave problème si l’on considère que pour obtenir 1kg. de poisson d’élevage il faut 5-6 kgs de poissons sauvages (pêche minotière).

La sécurité en mer est une source d’anxiété; depuis le début de l’année, en France seulement, il y a eu 26 morts/disparus dans le milieu de la pêche.

Un autre point de préoccupation est la « gestion familiale » à terre. Beaucoup de familles ne progressent pas, faute d’une bonne gestion budgétaire et familiale, d’où une prise de conscience de l’importance des associations de femmes. Il arrive aussi de trouver la drogue à bord. 

4.  Au niveau de la marine de commerce, la MdM est active dans tous les ports. Le service d’accueil dans les ports s’est développé depuis une vingtaine d’années. Il existe de bonnes relations œcuméniques et une bonne coopération avec d’autres associations maritimes et humanitaires.

Les Conseils de bien-être ont été constitués dans plusieurs ports et chacun de ces conseils comportent une représentation de la MdM. Un Conseil National de Bien-être est en projet.

Les centres d’accueil et les équipes locales sont très actifs, ils sont bien insérés dans le milieu maritime et portuaire et leur contribution est reconnue.

Plusieurs centres de la MdM ont célébré cette année la « Journée de la Mer ». Il y a un désir de poursuivre et d’étendre cette célébration. Le Saint-Père, l’année dernière à l’occasion de la Journée Internationale Maritime, a salué à l’Angélus du 25 septembre les Gens de Mer en ces termes : « J’adresse mes salutations bien cordiales, accompagnées de ma prière, à tou ceux qui travaillent sur les océans. »

A Marseille il y a des initiatives pastorales réussies pour les élèves de l’Ecole maritime (Hydro) qui forment les officiers.

La mise en place du RIF (Registre International Français) ne fait pas l’unanimité et cause des remous. 

5.  Sous la présidence de Louis Guérin les liens avec l’Apostolat de la Mer-International et l’ICMA se sont développés et renforcés. Il y a eu des rencontres régulières avec l’Apostolat de la Mer Espagnol et Portugais. La MdM participe régulièrement aux comités et autres réunions organisés par l’ AOS-International ou régional et l’ICMA, et sa contribution est toujours positive.

La rencontre nationale a été bien suivie et les débats animés, ce qui a permis un échange fructueux. L’Espérance ayant été le thème de cette rencontre, cela a permis de faire le lien avec le prochain Congrès Mondial et éventuellement de faciliter la préparation et la participation de la délégation française.

Rev. Mgr Jacques HAREL