Bishop Jan P. SCHOTTE Statement at the International Conference on Population* Mexico City, 8 August 1984 The Holy See is pleased to participate in the 1984 United Nations International Conference on Population and to consider, along with the member states observers and international organizations and agencies, the implications of population trends and policies for the future of the entire human family. The Holy See wishes to bring to such meetings and discussions an ethical or moral perspective on the human problems which are under consideration. The viewpoint of the Holy See is obviously shaped by its faith conviction – notably that the universe and each human being is created by God, that each person has been redeemed by Jesus Christ, and through God’s providence enjoys a temporal existence and an eternal destiny. But, flowing from this conviction, the Holy See is also inspired by an understanding of the human person and his or her involvement in society that is profoundly humanistic, that is, that focuses on the person in his or her wholeness, respecting all human capacities and potentialities and respecting the need to create a global community where all may live in truth, justice and peace. It is, in a word, a commitment to «making life more human» for all. In this perspective, the Catholic Church, entirely free from every form of political, economic and ideological conditioning, wishes to render a service to man and to the international community, carrying out its prophetic mission for the good of the person and of humanity. The Holy See supports the proposal in the Recommendations which proposes access to natural family planning and which suggests that governments should in this manner provide concrete assistance for couples, which respects their religious values, in making responsible decisions regarding the spacing of births. Recent scientific studies underscore the validity and reliability of the never natural methods and pedagogical techniques have been developed that can be properly implemented and evaluated in various cultures. Women achieve a better understanding and appreciation of their sexuality from instruction in the natural methods, and couples who commit themselves to natural family planning strengthen their communication, mutual respect and shared responsibility in regard to parenthood. In matters pertaining to family life and sex education, the Holy See calls attention to the rights of parents to impart values and to establish standards of conduct for their children in the context of ethical principles and a commitment to family life. Educationnal programs, either in schools or under the auspices of voluntary agencies, must respect parental rights, and should only be carried out under the supervision and with the participation of parents Education in responsible parenthood and the imparting of information regarding family planning to their children is also primarily a parental right and responsibility. The provision of such information and services in schools and other agencies generally fails to impart ethical standards and values, and at times can encourage sexual behaviour that is in conflict with the values and principles set down by parents. Such programmes should not be established or encouraged by governments or public authorities. *L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n°34 pp.4, 5. Paths to Peace, p.414-419. _____________________________________________________________________________
Bishop Jan P. SCHOTTE Statement at the International Conference on Population** Mexico City, 8 August 1984
Le Saint-Siège est heureux de participer à cette Conférence internationale des Nations Unies sur la population 1984, et d’examiner avec les autres États membres, les observateurs et les organisations et agences internationales, les conséquences des orientations et des politiques démographiques sur l’avenir de l’ensemble de la famille humaine. Au cours de ces réunions et de ces discussions, le Saint-Siège désire placer dans une perspective éthique ou morale les problèmes humains soumis à notre examen. Le point de vue du Saint-Siège résulte naturellement de sa conviction de foi, en particulier que l’univers et chaque être humain sont créés par Dieu, que chaque personne humaine a été rachetée par Jésus-Christ et est appelée par la providence de Dieu à jouir d’une existence temporelle et d’une destinée éternelle. Mais la présence du Saint-Siège est également inspirée par une conception profondément humaniste de la personne humaine et de son insertion dans la société, c’est-à-dire une conception centrée sur la personne envisagée dans tout son être, respectant toutes ses capacités et potentialités humaines, respectant également le besoin de créer une communauté globale où tous puissent vivre en vérité, dans la justice et la paix. En un mot, il s’agit de se consacrer à «rendre la vie plus humaine» pour tous. Dans cette perspective, l’Église catholique, entièrement libre vis-à-vis de toute forme de conditionnement politique, économique et idéologique, désire servir l’homme et la communauté internationale en remplissant sa mission prophétique pour le bien de la personne et de l’humanité. Le Saint-Siège reconnaît la complexité des questions que soulèvent les problèmes de la population, de même que leur gravité pour le présent et pour l’avenir. Comprenant que ces problèmes, si l’on veut les résoudre de manière satisfaisante pour le bien de l’humanité, doivent être envisagés dans une perspective éthique, le Saint-Siège désire attirer l’attention en premier lieu sur certaines des valeurs fondamentales en cause dans ces débats: le caractère sacré de la vie humaine et de sa transmission, la dignité et l’importance de chaque personne, l’inviolabilité de tous les droits de l’homme, la valeur du mariage comme l’institution naturelle à laquelle est exclusivement confiée la transmission de la vie et la nécessité d’un engagement de tous au service de la justice sociale et du développement socio-économique. C’est à la lumière de ces valeurs ‑ universellement reconnues par les peuples de différentes cultures, religions et nationalités ‑ qu’il convient d’apprécier toutes les politiques et toutes les stratégies. A la Conférence mondiale de 1974 sur la population, le Saint-Siège ne s’est pas associé au consensus donné à l’adoption du Plan mondial d’action pour la population. Tout en prenant une part active à la Conférence de Bucarest et ayant apprécié une grande partie du contenu de ce Plan, le Saint-Siège était vivement préoccupé par quelques-uns des courants de réflexion sous-jacents à ce document, spécialement en ce qui concerne la famille, le respect de la vie et le recours indiscriminé aux systèmes de régulation des naissances. Les questions soulevées étaient – et sont toujours – des questions touchant des aspects majeurs d’une conception fondamentale de la personne humaine. C’est dans cet esprit que le Saint-Siège a étudié les Recommandations pour le développement à venir de la mise en oeuvre du Plan mondial d’action pour la population et présente les observations suivantes. Le Saint-Siège a étudié soigneusement les événements et les projections démographiques depuis la Conférence mondiale sur la population en 1974 à Bucarest et a pris part aux réunions préparatoires à cette Conférence tout au long de l’année dernière. Bien des projections pessimistes faites dans le passé ne se sont pas vérifiées et quelques tendances se sont manifestées qui, elles, n’étaient pas prévues. Il est vrai que le monde est toujours affronté à une série de problèmes de population, différents, propres aux diverses régions et nations. Ils sont souvent étroitement tributaires de l’ensemble du processus de développement. Nous savons que, de façon générale, le taux de croissance de la population mondiale est en baisse, de même que ceux de la fécondité et de la mortalité. Dans certains pays développés, les taux de croissance de la population et de la fécondité sont tombés très bas, à des niveaux alarmants, accompagnés d’une croissance proportionnelle du nombre des personnes âgées, tandis que dans certains pays en voie de développement les taux de croissance restent très élevés. Nous avons constaté des progrès dans la façon de recueillir les données et de les analyser; d’autre part, des recensements plus nombreux ont eu lieu dans un nombre croissant de pays. Mais en même temps l’expérience nous met en garde contre la complexité et les incertitudes des projections à long terme. Les Recommandations pour le développement à venir du Plan mondial d’action pour la population nous disent que la transformation socio-économique est à la base de la solution des problèmes de population et que la politique démographique devrait s’intégrer dans la politique générale de développement socio-économique et non pas s’y substituer. Le Saint-Siège désire souligner que dans tous les domaines du développement, et particulièrement dans la politique de la population qui touche des aspects du comportement humain, profondément liés à la nature et à l’épanouissement de la personne, il est nécessaire d’entreprendre une analyse critique des différentes théories du développement et de les contester à leurs racines mêmes. Les politiques de population, les politiques de développement dont elles font partie touchent l’épanouissement des personnes et du bien commun. La dignité et le bien-être de la personne sont au cœur des fondements sur lesquels ces politiques sont construites. Par conséquent, le Saint-Siège souligne que l’épanouissement spirituel aussi bien que matériel de la personne doit être pris en considération dans le processus du développement, parce que les valeurs spirituelles donnent un sens au progrès matériel, aux avancées technologiques et à la création de structures politiques et sociales au service de la communauté de personnes que nous appelons la société. Les valeurs spirituelles permettent aux hommes d’apprécier le véritable prix des biens matériels, de travailler à les obtenir sans sacrifier d’autres valeurs, et de jouir de la vie même lorsque certains avantages matériels font défaut. Le développement socio-économique n’est plus alors une simple question de philosophie ou de stratégie économiques, mais il doit être un processus actif où la valeur et la singularité de chaque personne sont respectées et où chaque individu est libre de prendre la responsabilité de son destin et de son épanouissement. Cependant la personne n’est pas absolument autonome, isolée de toutes les autres. Chaque personne est membre d’une et souvent de plusieurs communautés: la famille, la tribu, le voisinage, les communautés sociales et religieuses, les communautés nationales et internationales. En même temps chaque personne a des responsabilités vis-à-vis de la communauté. Le développement socio-économique a pour objectif d’élargir la base d’un partage équitable et d’une jouissance appropriée des biens matériels. Le progrès scientifique et technologique devrait trouver de nouvelles voies afin qu’un nombre croissant de personnes non seulement puissent survivre, mais vivre ensemble dans la dignité, dans la cohésion sociale, l’harmonie et la paix. Ceci exige une coopération internationale, particulièrement dans les domaines économiques et technologiques, dans le dialogue entre nations, dans une recherche constante pour découvrir de nouveaux moyens d’assurer pour tous le développement et le progrès. Vouloir lier tout progrès au déclin de la croissance de la population, c’est accepter une politique à courte vue et manquer d’énergie. De plus, cela se traduit trop souvent par des politiques ou des initiatives violant la dignité humaine et compromettant le bien commun. Au contraire, à la lumière des grandes disparités entre riches et pauvres, c’est un défi lancé à l’ensemble de la communauté que de chercher à atteindre la justice sociale, de trouver de nouvelles voies pour hâter le processus de développement, d’aider tous les pays à développer leurs ressources humaines et matérielles et de mettre en oeuvre un système économique international approprié, ouvert à toutes les nations et leur permettant d’y participer librement et équitablement, avec le respect dû aux traditions et différences culturelles. Le Saint-Siège exprime son inquiétude devant l’établissement d’objectifs quantitatifs pour la croissance de la population. Il y a toujours le danger que la réalisation de ces objectifs, notamment s’il s’agit de diminuer la croissance de la population ou les taux de fécondité, soit utilisée comme condition pour l’obtention d’une aide économique. L’aide économique bilatérale ou multilatérale pour le progrès des peuples ne devrait jamais être conditionnée par la preuve d’une diminution du taux des naissances ni dépendre d’une participation à des programmes de planification familiale. Les Recommandations reconnaissent les taux mondiaux de diminution de la mortalité et proposent un certain nombre de mesures spécifiques pour réduire ultérieurement les maladies et la mortalité. La dignité de la personne et la valeur de la vie humaine réclament des stratégies capables d’améliorer la santé et d’assurer une plus grande longévité. Le Saint-Siège est d’accord sur le fait que des efforts toujours plus grands doivent être accomplis pour contrôler des maladies infectieuses et contagieuses, pour améliorer les prévisions concernant la nutrition et la santé et pour garantir une assistance sanitaire plus répandue au service de l’équilibre de la santé et des secours de première nécessité tant pour les adultes que pour les enfants. Les programmes consacrés à réduire la mortalité des mères et des nouveau-nés et à fournir une assistance dans le développement physique et psycho-social des enfants en bas âge sont particulièrement importants. La famille fondée sur le mariage est l’unité de base de la société: l’État lui doit protection juridique, soutien et encouragement. En même temps, la famille est une communauté d’amour et de solidarité, la seule apte à enseigner et transmettre les valeurs culturelles, éthiques, sociales, spirituelles et religieuses, essentielles au développement et au bien-être de ses membres et de la société. Le statut et le rôle de la cellule familiale devraient être reconnus au plus haut point et les gouvernements devraient établir des politiques sociales en accord avec ces principes, soulignant les bienfaits que les couples et la société retirent de la stabilité dans le mariage. En effet, il est impossible de traiter sérieusement de la question de la population, ou de soumettre des propositions valables pour résoudre ses problèmes, si on ne prend pas en considération l’institution de la famille. En fait, les Recommandations mentionnent bien le rôle irremplaçable de la famille, que le Plan mondial d’action pour la population reconnaît comme la «cellule de base de la société», et se réfèrent à d’autres fonctions importantes de la famille. Malheureusement, cette affirmation de principe n’est pas reprise assez efficacement et en détail par les Recommandations. De fait, sur certains points, l’affirmation de principe se trouve plus tard déniée ou contredite. La conception fondamentale qui sous-tend le texte est marquée en réalité par un individualisme perceptible. La notion elle-même de planification familiale est faussée quand elle est utilisée et appliquée non pas exclusivement aux couples mariés, mais aussi aux individus et même aux adolescents non mariés. Dans ce contexte, le Saint-Siège attire l’attention sur la formulation des Recommandations en ce qui concerne les décisions responsables d’espacement ou de limitation des naissances. Avant la Conférence de Bucarest, cette décision était reconnue comme une prérogative des couples mariés dans l’exercice de leur paternité responsable. Le Plan mondial d’action pour la population parle «d’individus et de couples» officialisant par là un point de vue qui admet que les relations sexuelles et la paternité sont légitimes pour les individus non mariés. Agir ainsi, c’est amoindrir le rôle particulier et exclusif reconnu au mariage et à la famille. De plus, on peut dire que le développement de l’activité sexuelle et l’augmentation des grossesses hors mariage au cours de la dernière décennie, particulièrement dans les pays développés, peut être attribué à l’absence d’un principe éthique accepté universellement qui donne au mariage un statut unique comme le seul lieu où les relations sexuelles et la paternité peuvent s’exercer légitimement et de façon responsable. La Délégation du Saint-Siège invite la Conférence à réfléchir sur les conséquences de cette grave atteinte à l’institution familiale. Des programmes de développement qui contribueraient, de quelque façon que ce soit, à l’affaiblissement de l’institution familiale ou qui porteraient atteinte aux droits inaliénables des familles ne pourraient conduire à un développement humain authentique. Ils affaibliraient plutôt le tissu social et culturel et entraîneraient une aliénation de la personne, la privant de l’une des dimensions principales de son humanité. Certaines sociétés ont déjà à faire face aux résultats de cet affaiblissement de la famille, avec les conséquences sérieuses que cela amène pour les couples, et spécialement pour les femmes et les enfants. C’est en raison de cette situation que le Saint-Siège a publié et diffusé récemment une «Charte des droits de la famille» dans le but de réaffirmer et de renforcer les droits essentiels de l’institution familiale. En particulier, c’est réellement le devoir des gouvernements de créer des conditions qui permettent aux couples d’exercer leur droit fondamental de créer des familles, de mettre au monde et d’élever leurs enfants, sans coercition ou pression qui les contraindraient à se conformer à un modèle de famille réduite ou à limiter les naissances à un ou deux enfants par famille. C’est le droit des couples mariés de prendre une décision libre, éclairée et commune, en accord avec des principes moraux objectifs, en ce qui concerne l’espacement des naissances et la taille de leur famille. Cette décision devrait s’appuyer sur la prise de conscience de leurs responsabilités envers Dieu, envers eux-mêmes envers leurs enfants et leur famille, envers la société. En prenant ainsi leur décision les époux devraient pouvoir compter sur les moyens moralement licites de planification familiale qui sont en accord avec la dignité de la personne et avec l’expression authentique de l’amour conjugal. C’est le rôle des gouvernements et des organisations internationales d’aider les couples mariés par la mise en oeuvre d’un ordre socio-économique favorisant la vie familiale, la transmission de la vie et l’éducation des enfants et par la mise à la disposition de ces couples d’une information exacte sur la situation démographique afin qu’ils puissent correctement apprécier leurs devoirs et leurs responsabilités. Il convient de protéger les couples de toutes les formes de coercition telles que le fait d’être privé de l’assistance sanitaire pour les mères et les enfants ou de l’aide pour l’éducation, le fait de ne pas être dégrevé d’impôts, ou encore l’imposition de pénalisations pour avoir dépassé un nombre donne d’enfants par couples. Ceux-ci doivent être également protégés de la pression, parfois subtile, des campagnes de propagande antinataliste ou des quotas assignés aux éducateurs du planning familial pour qu’ils trouvent de nouveaux adhérents. La liberté des couples les plus pauvres est souvent affaiblie par des offres attrayantes, séduisantes à court terme, tandis que, à long terme, elles se révèlent dangereuses pour l’unité conjugale et la stabilité familiale. Le Saint-Siège doit aussi exprimer son opposition pour des motifs d’ordre moral, à l’avortement, à la stérilisation et à la contraception. Parmi tous les droits de l’homme le plus fondamental est le droit à la vie elle-même: la vie humaine doit être respectée et protégée dès le moment de la conception, et l’avortement qui est la destruction d’une vie humaine aux tout premiers stades de son développement ne doit pas être permis, que ce soit au nom d’une stratégie démographique ou comme un moyen de résoudre les problèmes soulevés par la grossesse. La pratique de l’avortement n’a pas été freinée par l’introduction et la diffusion massives des moyens contraceptifs. En effet, l’avortement constitue aujourd’hui un problème d’une telle gravité pour la conscience humaine que la société ne saurait prétendre l’ignorer ou le dissimuler. La question ne peut laisser cette Conférence indifférente. En dépit d’affirmations contraires, et souvent en contradiction avec les formulations explicites des législations nationales, l’avortement est de plus en plus utilisé comme un élément intégré dans les programmes de planification familiale, financés même par des gouvernements et des organisations internationales. Le Saint-Siège fait appel à tous les gouvernements et organisations internationales pour qu’ils affirment de façon claire et explicite la valeur, l’inviolabilité et la dignité de la vie humaine dès l’instant de la conception et par conséquent, pour qu’ils interdisent et excluent l’avortement – pas seulement en théorie mais aussi en pratique – comme élément de planification familiale. La stérilisation et la contraception doivent être également considérées comme moralement illicites parce que leur utilisation viole le lien naturel qui existe entre les relations conjugales et la procréation. Or c’est ce lien qui donne son sens a la sexualité humaine comme expression unique et exclusive de l’amour conjugal. Le plan d’action et les recommandations présentées à cette Conférence ne font aucune référence explicite à la stérilisation qui, dans les dix années qui nous séparent de Bucarest, a été de plus en plus largement utilisée dans les programmes de planification familiale en de nombreux pays. Le Saint-Siège s’est constamment opposé à la pratique de la stérilisation parce que celle-ci a pour finalité la destruction d’une des plus grandes prérogatives de la personne, celle de donner la vie, et parce que, en tant que mesure démographique, elle peut être trop facilement utilisée en violation des droits humains surtout parmi les pauvres et les plus mal informés. Le Saint-Siège sollicite de cette Conférence qu’elle trouve des garanties protégeant toutes les personnes, spécialement les femmes ‑ qui sont les plus vulnérables ‑ de toute coercition ou pression en faveur de la stérilisation. On sait parfaitement que l’Église catholique a toujours rejeté la contraception comme moralement illicite. Cette position n’a pas changé, au contraire elle a été réaffirmée avec une nouvelle vigueur. Le Saint-Siège soutient la proposition figurant dans les Recommandations qui donne accès à la planification naturelle des naissances et qui suggère aux gouvernements de fournir ainsi aux couples, dans le respect de leurs valeurs religieuses et culturelles, une aide concrète pour prendre des décisions responsables au sujet de l’espacement des naissances. De récentes études scientifiques soulignent la valeur et l’efficacité des méthodes naturelles les plus récentes, et des techniques pédagogiques ont été élaborées que l’on peut mettre en pratique et harmoniser correctement avec les diverses cultures. Les femmes acquièrent une meilleure con,science et une meilleure valorisation de leur sexualité à travers l’apprentissage des méthodes naturelles, et les couples qui font confiance a la planification naturelle de la famille renforcent leur communication, leur respect réciproque et leur commune responsabilité dans la procréation. Le respect des consciences aussi bien que la valeur de ces méthodes naturelles pour favoriser la stabilité du mariage requièrent l’accès à une instruction appropriée afin de pouvoir utiliser correctement ces méthodes. Et la recherche doit être poursuivie pour arriver à mieux connaître et comprendre le cycle de la fécondité féminine. Dans les questions relevant de la vie familiale et de l’éducation sexuelle, le Saint-Siège attire l’attention sur les droits des parents de communiquer des valeurs et d’établir des règles de conduite pour leurs enfants dans le cadre des principes éthiques et de l’engagement envers la vie familiale. Les programmes d’éducation, qu’ils soient scolaires ou sous la responsabilité d’agences volontaires, doivent respecter les droits des parents, et ne doivent être mis en oeuvre que sous le contrôle des parents et avec leur participation. Le droit et la tâche première des parents sont de fournir une éducation à la paternité responsable et une information sur la planification familiale. L’information et les services organisés dans les écoles et autres agences ne se préoccupent généralement pas de communiquer des normes éthiques et des valeurs parfois même ils encouragent un comportement sexuel contradictoire avec les principes et les valeurs communiqués par les parents. De tels programmes ne devraient être ni établis ni encourages par les gouvernements ou les autorités publiques. Le Saint-Siège s’est souvent fait l’avocat de la promotion sociale et personnelle des femmes de façon à assurer la dignité de la femme et de pourvoir au développement humain authentique des générations à venir. Tout en soutenant des programmes visant a la promotion des femmes dans tous les domaines de leur vie, il est important de se rappeler que cette promotion ne doit pas être identifiée exclusivement avec le travail hors du foyer. Une juste reconnaissance doit être accordée à la maternité et au travail des femmes au foyer en raison de la valeur que cela représente pour la femme elle-même, pour la famille et pour la société, non seulement au plan matériel mais sous d’autres aspects, spécialement dans le domaine de l’éducation. Il faut donner aux mères toute la protection sociale et l’assistance nécessaires au cours de la grossesse et pour un temps raisonnable ensuite pour qu’elles puissent être auprès de leurs enfants en cette période primordiale de leur développement. L’éducation des femmes et particulièrement des mères est un des facteurs déterminants de la santé, du bien-être et du développement des enfants. Les mères devraient également recevoir la formation dont elles ont besoin pour exercer avec compétence et succès leur rôle dans l’éducation, dans le domaine de la nutrition et des soins fondamentaux de santé. La politique adoptée devrait tendre à réduire le fardeau de travail que les femmes doivent porter en beaucoup de sociétés développées ou en voie de développement, et des programmes d’éducation pour les pères devraient amener ceux-ci à assumer leur rôle de collaboration effective aux devoirs et responsabilités de la vie familiale et parentale. Le Saint-Siège reconnaît les difficultés que comportent les flux de migration interne et internationale et insiste pour que les droits humains des migrants et des réfugiés, ainsi que de leurs familles, soient reconnus et sérieusement protégés. Les migrants et leurs familles ont le droit de voir respectée leur propre culture et de recevoir soutien et assistance pour leur libre intégration dans la communauté à la vie de laquelle ils contribuent. En particulier, les travailleurs migrants ont le droit de voir leur famille réunie aussi rapidement que possible. Dans le domaine des migrations internes, des problèmes particuliers naissent d’un exode des régions rurales et des activités agricoles vers les grandes villes accroissant ainsi les problèmes sociaux liés à l’urbanisation rapide et conduisant souvent au déclin de l’agriculture avec ses effets négatifs sur l’alimentation et sur la croissance économique. Le Saint-Siège soutient les suggestions qui, tout en respectant les droits à la liberté de déplacement, promeuvent le développement régional et rural et fournissent des encouragements appropriés à ceux qui sont engagés dans l’agriculture. Le Saint-Siège s’associe aux recommandations concernant le respect et la reconnaissance de la place et du rôle propres des personnes âgées dans le développement de la société. Il souligne que la politique visant à assurer la santé, le bien-être et la sécurité des personnes âgées ne devrait pas se limiter uniquement à l’assistance technique et économique. Elle devrait stimuler chacun à découvrir et à valoriser le rôle de protagonistes des personnes âgées dans la communauté sociale, où elles doivent pouvoir être appréciées en tant que parties intégrantes de la société et agents de son développement. Les formes d’aide que les personnes âgées peuvent donner aux jeunes foyers comme aux autres membres de leur famille leur contribution volontaire de temps, de compétence spéciale et d’énergies personnelles, en beaucoup de domaines d’intérêt et d’activités de la communauté, sont de grande valeur pour la société tout entière. Nous venons d’évoquer les problèmes de secteurs particuliers de la population. Cela attire notre attention une fois encore sur le fait que, lorsque nous traitons d’estimations et de tendances en matière de population, nous traitons en premier lieu de personnes. L’information démographique est précieuse parce qu’elle nous avertit d’événements et de tendances qui concernent la vie et la sécurité futures de personnes vivantes et des générations à venir et parce qu’elle met en relief la signification des facteurs démographiques dans la recherche d’un avenir meilleur dans la liberté et la dignité pour tous. Il est simpliste et irréaliste d’identifier la politique de la population avec le «contrôle de la population»: au cœur des politiques de la population se trouve le bien, la santé et l’épanouissement de la personne humaine. On doit toujours considérer l’homme comme un membre actif qui participe à la vie de la société, comme un bien précieux qu’il faut aimer et non comme un simple objet des politiques gouvernementales. **L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n°33 p.4, 5 La Documentation catholique, n°1883 p.1013-1017. _______________________________________________________________________________ INTERVENTO DELLA SANTA SEDE ALLA CONFERENZA INTERVENTO DI S.E JAN P. SCHOTTE*** Città del Messico - Mercoledì, 8 Agosto 1984
La Santa Sede è lieta di partecipare a questa Conferenza Internazionale delle Nazioni Unite sulla Popolazione 1984 e di esaminare con gli Stati membri, con gli Osservatori e le Organizzazioni e Agenzie internazionali, le conseguenze degli orientamenti e delle politiche demografiche sull’avvenire dell’intera famiglia umana. La Santa Sede desidera apportare a queste riunioni e discussioni il contributo di una prospettiva etica o morale riguardo ai problemi umani in esame. Il punto di vista della Santa Sede è naturalmente improntato alla sua concezione di fede, in particolare alla convinzione che l’universo e ogni essere umano sono creati da Dio, che ciascuna persona è stata redenta da Gesù Cristo ed è chiamata dalla Provvidenza di Dio a godere di una esistenza temporale c di un destino eterno. Ma in virtù di questo convincimento la Santa Sede si ispira ad una concezione profondamente umanistica della persona umana del suo inserimento nella società, cioè ad una concezione orientata alla persona considerata in tutta la sua pienezza, nel rispetto di tutte le sue capacità e potenzialità umane, come pure nel rispetto del bisogno di creare una comunità globale nella quale tutti possano vivere in verità, giustizia e pace. In una parola, si tratta di dedicarsi a «rendere la vita più umana» per tutti. In questa prospettiva la Chiesa cattolica, interamente libera rispetto a qualsiasi forma di condizionamento politico, economico e ideologico, desidera servire l’uomo e la comunità internazionale adempiendo la sua missione profetica per il bene della persona e dell’umanità. La Santa Sede riconosce le complessità degli interrogativi sollevati dai problemi della popolazione, come pure la loro gravità per i1 presente e per l’avvenire. Comprendendo che questi problemi, se si vuole che siano risolti in maniera soddisfacente per il bene dell’umanità, devono essere esaminati da una prospettiva etica, la Santa Sede desidera attirare l’attenzione in primo luogo su alcuni dei valori fondamentali che sono in causa in questo dibattito: il carattere sacro della vita umana e della sua trasmissione, la dignità e 1’importanza di ciascuna persona, 1’inviolabilità di tutti i diritti dell’uomo, il valore del matrimonio come 1’istituzione naturale alla quale la trasmissione della vita è affidata in maniera esclusiva, e la necessità. di un impegno di tutti al servizio della giustizia sociale a della sviluppo socioeconomico. Soltanto alla luce di questi valori – universalmente riconosciuti dai popoli di differenti culture, religioni e nazionalità – devono essere vagliate tutte la politiche e tutte le strategie. Alla Conferenza mondiale 1974 sulla Popolazione, la Santa Sede non si è associata al consenso dato all’adozione del Piano Mondiale di Azione per la Popolazione. Pur prendendo una parte attiva alla Conferenza di Bucarest e pur apprezzando gran parte del contenuto di quel Piano, la Santa Sede fu seriamente preoccupata per alcune le linee di pensiero sottese a quel documento, e specialmente riguardo alla famiglia, al rispetto della vita e a un ricorso indiscriminato ai sistemi di regolazione delle nascite. I problemi sollevati erano – e sono tuttora – problemi che hanno attinenza ad aspetti fondamentali di una concezione basilare della persona umana. Nello spirito di questa posizione la Santa Seda ha studiato le Raccomandazioni per l’ulteriore sviluppo del Piano Mondiale d’Azione per la Popolazione. Essa presenta dunque ora le seguenti osservazioni: La Santa Sede ha studiato accuratamente gli sviluppi della situazione demografica e le relative proiezioni dopo la Conferenza Mondiale sulla Popolazione del 1974 a Bucarest e ha preso parte alle riunioni preparatorie a questa Conferenza durante lo scorso anno. Molte delle più pessimistiche proiezioni del passato non si sono avverate, mentre si sono manifestate alcune tendenze che non erano state previste. In realtà il mondo si trova ancora davanti a una varietà di problemi demografici particolari, relativi a diverse regioni e Nazioni, e spesso molto strettamente collegati al processo di globale di sviluppo. Sappiamo che, in generale, il tasso di crescita della popolazione mondiale è diminuito, così come quello di fecondità e di mortalità. In alcuni Paesi sviluppati i tassi di crescita della popolazione e di fecondità sono caduti a livelli così bassi da essere allarmanti, a fronte di un corrispondente incremento della percentuale delle persone anziane, mentre in alcuni Paesi in via di sviluppo i tassi di crescita restano decisamente elevati. Abbiamo registrato progressi nel mondo di raccogliere dati e di analizzarli e una diffusione del metodo del censimento in un numero crescente di Paesi; ma al tempo stesso, l’esperienza ci mette in guardia contro la complessità e le incertezze delle proiezioni a lungo termine. Le Raccomandazioni per l’ulteriore sviluppo del Piano Mondiale d’azione per la Popolazione ci dicono che la trasformazione socio-economica è la base della soluzione dei problemi demografici e che le politiche demografiche devono essere parte delle politiche generali di sviluppo socio-economico e non sostituirsi ad esse. La Santa Sede desidera sottolineare che in tutti i campi dello sviluppo, e particolarmente nella politica della popolazione che tocca aspetti del comportamento umano profondamente legati alla natura e al bene della persona, è necessario intraprendere un’analisi critica delle differenti teorie dello sviluppo e riesaminale a partire dalle loro stesse radici. Le politiche demografiche, e le politiche di sviluppo di cui fanno parte, hanno a che vedere con il benessere degli individui e con il bene comune. La dignità e il benessere della persona costituiscono un parte centrale dei fondamenti sui quali poggiano le politiche demografiche. Di conseguenza, la Santa Sede sottolinea che lo sviluppo spirituale insieme con quello materiale della persona deve essere preso in considerazione nel processo di sviluppo, perché sono i valori spirituali a dare un senso al progresso materiale, ai successi della tecnologica e alla instaurazione di strutture politiche e sociali al servizio di quella comunità di persone che definiamo – società –. I valori spirituali permettono agli uomini di misurare i1 vero prezzo dei beni materiali, di lavorare per ottenere senza sacrificare altri valori, e di godere della vita anche quando vengono a mancare taluni vantaggi materiali. Lo sviluppo socio-economico non è dunque più una semplice questione di filosofia economica o di strategia, ma deve essere un processo attivo il cui valore e la singolarità di ciascuna persona sono rispettati e in cui ogni persona è libera di assumersi la responsabilità del proprio destino e della realizzazione di sé. Tuttavia, la persona non è un automa in senso assoluto, isolata da tutti gli altri. Ogni persona è membro di alcune, spesso di molte comunità: la famiglia, la comunità tribale, il vicinato, le comunità sociali e religiose, le comunità nazionali e internazionali. Al tempo stesso, ciascuna persona ha delle responsabilità nei confronti della comunità. Lo sviluppo socio-economico ha come obiettivo quello di allargare la base di una giusta partecipazione e di un godimento adeguato dei beni materiali. Il progresso scientifico e tecnologico deve trovare nuove vie per rendere possibile a un sempre maggior numero di persone non solo di sopravvivere, ma vivere insieme nella dignità, nella coesione sociale, nell’armonia e nella pace. Questo esige una cooperazione internazionale, particolarmente nel settore dell’economia e della tecnologia, nel dialogo tra le nazioni, in una ricerca costante per scoprire nuovi mezzi che assicurano sviluppo e progresso per tutti. Voler legare il progresso al solo declino della crescita della popolazione è accettare una politica miope e mancare di energia. Inoltre, questo si traduce troppo spesso in politiche o iniziative che minacciano la dignità umana e compromettono il bene comune. Al contrario, alla luce delle gravi disparità tra ricchi e poveri, è una sfida lanciata all’insieme della comunità: perseguire la giustizia sociale e trovare nuovi modi per accelerare il processo di sviluppo, aiutare tutti i Paesi a mettere in atto le loro risorse – umane e materiali – e sviluppare un sistema economico internazionale, appropriato, aperto a tutte le nazioni, e che permetta loro di parteciparvi liberamente ed equamente, con il dovuto rispetto per le tradizioni e le differenze culturali. La Santa Sede esprime la sua inquietudine davanti all’indicazione di obbiettivi qualitativi per quanto riguarda la crescita della popolazione. C’è sempre il pericolo che la realizzazione di questi obiettivi, in particolare la diminuzione della crescita della popolazione o dei tassi di fecondità, sia utilizzata come condizione per i1 conseguimento di un aiuto economico. L’aiuto economico bilaterale o multilaterale per il progresso dei popoli non dovrebbe mai essere condizionato alla dimostrazione di una diminuzione del tasso delle nascite, né dipendere da una partecipazione a programmi di pianificazione familiare. Le Raccomandazioni riconoscono tassi mondiali di diminuzione della mortalità e propongono un certo numero di misure specifiche per ridurre ulteriormente le malattie e la mortalità. La dignità della persona e il valore della vita umana richiedono delle strategie per migliorare la salute e assicurare una maggior durata di vita. La Santa Sede è d’accordo sul fatto che si debbano compiere sempre maggiori sforzi per contenere le malattie infettive e contagiose, e per migliorare le provvidenze relative alla nutrizione e alla salute, garantendo una più diffusa assistenza sanitaria a presidio della salute e per soccorsi di prima necessità sia per gli adulti che per i bambini. Particolarmente importanti sono i programmi diretti a ridurre la mortalità delle madri e dei neonati, e ad assicurare l’assistenza dello sviluppo fisico e psicosociale dei bambini nei loro primi anni. La famiglia, fondata sul matrimonio, è l’unità di base della società; lo Stato le deve garantire protezione giuridica, sostegno e incoraggiamento. Nello stesso tempo, la famiglia è una comunità d’amore e di solidarietà, l’unica idonea a insegnare e a trasmettere valori culturali, etici, sociali, spirituali e religiosi, che sono essenziali per lo sviluppo e il benessere dei suoi componenti, e della società. Lo status e il ruolo della cellula fondamentale devono essere oggetto del massimo riconoscimento, e i Governi devono stabilire politiche sociali che siano in accordo con questi principi, e che mettano l’accento sui benefici che alle singole coppie e nella società derivano dalla stabilità del matrimonio. In effetti, è impossibile affrontare seriamente la questione della popolazione, o avanzare proposte valide per risolvere i problemi ad essa relativi, se non si prende in considerazione l’Istituto della famiglia. Le Raccomandazioni si richiamano al ruolo insostituibile della famiglia che il Piano Mondiale di Azione per la Popolazione riconosce come la «cellula base della società», si riferiscono ad altre importanti funzioni della famiglia. Purtroppo questa affermazione di principio non viene ripresa abbastanza efficacemente nel dettaglio dalle Raccomandazioni. Di fatto, su certi punti, 1’affermazione di principio viene poi smentita o contraddetta. La concezione fondamentale sottesa al testo è caratterizzata in realtà da un forte individualismo. La nozione stessa di pianificazione familiare viene falsata quando è utilizzata e applicata non solo a coppie sposate, ma anche agli individui e perfino agli adolescenti non sposati. In questo contesto, la Santa Sede richiama l’attenzione sulla formulazione contenuta nelle Raccomandazioni in merito alle decisioni responsabili sul diradamento o la limitazione delle nascite. Prima della Conferenza di Bucarest, questa decisione era riconosciuta come una prerogativa delle coppie sposate nell’esercizio della loro paternità responsabile. Il Piano Mondiale di Azione per la Popolazione parla di «individui e di coppie», ufficializzando così un punto di vista che ammette che le relazioni sessuali e la paternità sono legittime per gli individui non sposati. Così facendo, esso sminuisce il ruolo particolare ed esclusivo che spetta al matrimonio e alla famiglia. Inoltre, in qualche misura, si può dire che la crescente incidenza delle relazioni sessuali e delle gravidanze extra coniugali nel corso dell’ultimo decennio, particolarmente nei Paesi sviluppati, può essere attribuita all’assenza di un principio etico universalmente riconosciuto che dia al matrimonio uno status unico, come il solo ambito in cui le relazioni sessuali e la paternità possono essere legittimamente e responsabilmente esercitate. La Delegazione della Santa Sede invita la Conferenza a riflettere sulle conseguenze di questo grave attentato all’istituto familiare. Programmi di sviluppo che contribuissero, in qualsiasi modo, all’indebolimento dell’istituto familiare o che recassero offesa ai diritti inalienabili delle famiglie, non conducono a uno sviluppo umano autentico, ma piuttosto a un indebolimento del tessuto sociale e culturale e all’alienazione della persona, privandola di una delle dimensioni principiali della sua umanità. Alcune società si trovano oggi a dover far fronte ai clamorosi effetti di questo indebolimento della famiglia, con le serie conseguenze che ne derivano soprattutto alle coppie sposate, alle donne, ai bambini e ai giovani. A motivo di questa situazione la Santa Sede ha pubblicato e distribuito recentemente una Carta dei diritti della famiglia, allo scopo di riaffermare diritti essenziali dell’istituto familiare. In partic olare, è realmente dovere dei Governi creare condizioni che permettano alle coppie di esercitare responsabilmente il loro diritto fondamentale di creare famiglie, di mettere al mondo e allevare i loro figli senza coercizione o pressione che li costringano a conformarsi a un modello di famiglia ridotta o a limitare le nascite a uno o due bambini per famiglia. E’ diritto delle coppie sposate prendere una decisione libera, illuminata e comune, conforme a principi morali oggettivi, per quel che riguarda il diradamento delle nascite e il numero dei figli. Questa decisione deve basarsi sulla presa di coscienza delle loro responsabilità verso Dio, verso loro stessi, verso i loro figli e la loro famiglia, verso la società. Nel prendere la loro decisione, gli sposi dovrebbero poter contare su mezzi moralmente leciti di pianificazione familiare, che sono in accordo con la dignità della persona e con l’autentica espressione dell’amore coniugale. E’ compito dei Governi a delle Organizzazioni Internazionali aiutare le coppie sposate con l’instaurazione di un ordine socio-economico che favorisca la vita familiare, la trasmissione della vita e l’educazione dei figli, mettendo a disposizione di queste coppie un’informazione esatta della situazione demografica, affinché essi possano correttamente valutare i loro doveri e le loro responsabilità. Si dovrebbero proteggere le coppie da tutte le forme di coercizione, come la mancanza di assistenza sanitaria per le madri e i bambini, di aiuti per l’educazione, le esenzioni fiscali, escludendo l’imposizione di penalità per chi va oltre un dato numero di figli. Gli sposi dovrebbero essere ugualmente protetti dalla pressione, talvolta sottile, che deriva dalle campagne di propaganda contro la natalità condotte con i finanziamenti assegnati agli operatori della pianificazione familiare, per la conquista di nuovi aderenti. La libertà delle coppie più povere è spesso indebolita dall’offerta di incentivi che hanno una forza di seduzione a breve termine, mentre a lungo termine sono pericolosi per l’unità coniugale e per la stabilità familiare. La Santa Sede deve anche esprimere la sua opposizione, per motivi di ordine morale, all’aborto, alla steri1izzazione e alla contraccezione. Fra tutti i diritti dell’uomo, il più fondamentale è il diritto alla vita: la vita umana deve essere rispettata e protetta fin dal momento del concepimento, e l’aborto che è la distruzione di una vita umana nei primissimi stadi del suo sviluppo, non deve essere permesso né come strategia demografica, né come mezzo per risolvere i problemi sollevati dalla gravidanza. La pratica dell’aborto non è stata frenata dall’introduzione e dalla distribuzione massiccia dei mezzi contraccettivi. In effetti l’aborto costituisce oggi un problema di una tale gravità per la coscienza umana che la società non può ignorarlo o dissimularlo. Il problema non può lasciare indifferente questa Conferenza. Nonostante affermazioni contrarie e spesso in contrasto con le formulazioni esplicite delle legislazioni nazionali, l’aborto è sempre più utilizzato come parte integrante dei programmi di pianificazione familiare, finanziato perfino dai Governi e dalle Organizzazioni Internazionali. La Santa Sede fa appello a tutti i Governi e alle Organizzazioni, internazionali perché affermino in modo chiaro ed esplicito il valore, l’inviolabilità e la dignità della vita umana fin dall’istante del concepimento e, di conseguenza, perché proibiscano ed escludano l’aborto – non solo in teoria ma anche in pratica – come elemento di pianificazione familiare. La sterilizzazione e la contraccezione devono essere ugualmente considerate moralmente illecite perché la loro utilizzazione viola il legame naturale che esiste tra i rapporti coniugali e la procreazione. Ora, questo legame è quello appunto che dà senso alla sessualità umana come espressione unica ed esclusiva dell’amore coniugale. Il Piano d’Azione e le Raccomandazioni presentate a questa Conferenza non fanno alcun riferimento esplicito alla sterilizzazione che, nei dieci anni che ci separano da Bucarest, è stata sempre più largamente utilizzata nei programmi di pianificazione familiare in numerosi Paesi. La Santa Sede si è costantemente opposta alla pratica della sterilizzazione, perché questa ha come finalità la distruzione di una delle più grandi prerogative della persona, quella di procreare, e perché , come misura demografica, può essere facilmente usata, in violazione dei diritti umani, soprattutto tra i poveri e i disinformati. La Santa Sede sollecita questa Conferenza a trovare garanzie che tutelino tutti, specialmente le donne, che sono le più vulnerabili, da ogni coercizione o pressione in favore della sterilizzazione. Del resto, è ben noto che la Chiesa cattolica ha sempre rifiutato la contraccezione come moralmente illecita. Questa posizione non è cambiata, al contrarlo è stata riaffermata con nuovo vigore. La Santa Sede sostiene la proposta inclusa nelle Raccomandazioni, che accoglie la pianificazione naturale delle nascite e che suggerisce ai Governi di fornire alle coppie, nel rispetto dei loro valori religiosi, un aiuto concreto perché prendano decisioni responsabili in merito al diradamento delle nascite. Recenti studi scientifici sottolineano la validità e l’efficacia dei metodi naturali più recenti, e sono state elaborate tecniche pedagogiche che possono essere messe in pratica e concretamente armonizzate con le diverse culture. Le donne conseguono una migliore consapevolezza e valorizzazione della loro sessualità attraverso l’apprendimento dei metodi naturali, e le coppie che si affidano alla panificazione naturale della famiglia, rafforzano il loro rapporto, il rispetto reciproco e la comune responsabilità nei confronti della procreazione. Il rispetto delle coscienze e la validità stessa di questi metodi naturali per favorire la stabilità del matrimonio, richiedono l’accesso a una informazione appropriata al fine di poter utilizzare correttamente tali metodi. Una ricerca continua è necessaria per arrivare a meglio conoscere il ciclo della fecondità della donna. Nel campo dei problemi relativi ella vita familiare e all’educazione sessuale, la Santa Sede richiama l’attenzione sui diritti dei genitori a trasmettere valori e a stabilire i criteri di condotta per i loro figli nel quadro dei principi etici e di un impegno alla vita familiare. I programmi educativi, sia nelle scuole, sia sotto gli auspici di Organizzazioni di volontariato, devono rispettare i diritti dei genitori e non devono essere esercitati se non sotto il controllo dei genitori e con la loro partecipazione. Diritto e compito primario dei genitori è anche quello di fornire un’educazione alla paternità responsabile, e una informazione circa la pianificazione familiare. La trasmissione di questo genere di informazioni e i corsi organizzati nelle scuole o da altre Istituzioni generalmente non si preoccupano di fornire norme etiche e valori, e talvolta incoraggiano perfino un comportamento sessuale che è in contraddizione con i principi e i valori impartiti dai genitori. Programmi come questi non dovrebbero essere né intrapresi né incoraggiati dai Governi o dalle pubbliche Autorità. La Santa Sede si è sempre fatta sostenitrice della promozione sociale e personale delle donne per tutelarne la dignità, e per assicurare uno sviluppo umano autentico alle generazioni future. Nell’appoggiare programmi tendenti alla promozione delle donne in tutti i settori della loro vita, è importante ricordare che questa promozione sociale non deve essere identificata esclusivamente con il lavoro extra familiare. Un giusto riconoscimento deve essere dato alla maternità e al lavoro delle donne casalinghe a motivo del valore che rappresenta per la donna stessa, per la famiglia e per la società non solo sul piano materiale, ma anche sotto altri aspetti, particolarmente nel campo dell’educazione. Alle madri deve essere fornita tutta la protezione sociale e l’assistenza necessaria nel corso della gravidanza e per un tempo ragionevole successivo, affinché esse possano seguire i loro bambini durante questo periodo vitale del loro sviluppo. L’educazione delle donne, particolarmente delle madri, è uno dei fattori determinanti della salute, del benessere e dello sviluppo dei figli. Le madri dovrebbero ricevere la preparazione necessaria per svolgere con competenza e successo i loro compiti nei campi dell’educazione, della nutrizione e delle elementari cure della salute del bambino. Le politiche adottate dovrebbero tendere a ridurre la pesante porzione di lavoro che molte donne devono sopportare in diverse società, sviluppate o in via di sviluppo, e si dovrebbero impostare programmi di educazione per i padri, così da portarli ad assumersi il loro ruolo di collaborazione effettiva nei doveri e nella corresponsabilità della famiglia come genitori. La Santa Sede riconosce le difficoltà che i flussi di migrazione interna e internazionale comportano, e insiste perché i diritti umani dei migranti e dei rifugiati, e delle loro famiglie, siano riconosciuti e seriamente protetti. I migranti e le loro famiglie hanno il diritto di vedere rispettata la loro propria cultura e di ricevere appoggio e assistenza per la loro libera integrazione nella comunità, alla cui vita contribuiscono. In particolare, i lavoratori migranti hanno il diritto di vedere riunita la loro famiglia il più presto possibile. Nel campo delle migrazioni interne nascono problemi particolari dall’esodo dalle regioni rurali e dalle attività agricole verso le grandi città, con conseguente accrescimento dei problemi sociali legati all’urbanizzazione rapida, e spesso con il declino dell’agricoltura accompagnato da effetti negativi sull’alimentazione e sulla crescita economica. La Santa Sede appoggia proposte che, pur nel rispetto dei diritti alla libertà di spostamento promuovono lo sviluppo regionale e rurale e assicurano adeguati incentivi a coloro che sono impegnati nell’agricoltura. La Santa Sede sostiene le Raccomandazioni relative al rispetto e al riconoscimento del posto e del ruolo proprio delle persone anziane nello sviluppo della società. Essa sottolinea che le politiche tendenti ad assicurare la salute, il benessere e la sicurezza delle persone anziane devono limitarsi unicamente all’assistenza tecnica ed economica. E dovrebbero stimolare alla scoperta e alla valorizzazione del ruolo dell’anziano come protagonista della comunità sociale nella quale deve essere considerato come parte integrante della società fattore del proprio sviluppo. Le forme di aiuto che gli anziani possono dare alle giovani famiglie e ad altri membri della propria famiglia e il loro contributo volontario di tempo, di speciale competenza e di energie personali in molti campi d’ interesse e iniziative della comunità sono di grande valore per tutta la società. Queste considerazioni su aspetti specifici del problema demografico, richiamano ancora una volta la nostra attenzione sul fatto che quando parliamo di stime e di tendenze in materia di popolazione, stiamo parlando in primo luogo di persone. L’informazione demografica è preziosa perché ci prospetta fatti e tendenze che toccano la vita e la sicurezza futura di persone e delle generazioni a venire, e in quanto mette in risalto il significato dei fattori demografici nella ricerca di un futuro migliore nella libertà e nel dignità per tutti. E’ semplicemente utopistico identificare la politica demografica con il «controllo della popolazione»: al centro delle politiche demografiche stanno il bene, la salute e la piena realizzazione della persona umana. Si deve sempre considerare l’uomo come un membro attivo che partecipa alla vita della società, come un bene prezioso da amare e non come un semplice oggetto di politiche governative. ***L'Osservatore Romano 11.8.1984 p.1, 2.
MONS. JAN SCHOTTE Intervención en la Conferencia internacional de la Naciones Unidas sobre la población**** México, 8 de agosto de 1984 La Santa Sede se siente honrada de participar en la Conferencia internacional de las Naciones Unidas sobre la Población con el fin de considerar las tendencias y políticas de población y sus implicaciones para el futuro de toda la familia humana, junto con los Estados miembros, los Observadores y las Agencias y Organizaciones internacionales. La Santa Sede desea aportar a estos encuentros y discusiones una perspectiva ética o moral en los problemas que se encuentran bajo consideración. El punto de vista de la Santa Sede obviamente se modela según su convicción de fe que subraya que el universo y cada ser humano han sido creados por Dios que cada persona ha sido redimida por Jesucristo, y que por la providencia de Dios goza de una existencia temporal y un destino eterno. Además, consecuente con esta convicción, la Santa Sede también se inspira en la comprensión de la persona humana y de su inclusión en la sociedad que es profundamente humanística, esto es, que se enfoca en la persona integral, respetando todas las capacidades humanas y sus potencialidades y respetando así la necesidad de crear una comunidad global donde todos puedan vivir en verdad, justicia y paz. En una palabra, se trata de un compromiso «por hacer la vida más humana» para todos. En esta perspectiva, la Iglesia católica, enteramente libre de condicionamientos políticos, económicos o ideológicos, desea prestar un servicio al hombre y a la comunidad internacional cumpliendo su misión profética para el bienestar de la persona y de la humanidad. La Santa Sede reconoce la complejidad de las cuestiones implicadas en asuntos de población, así como su seriedad para el momento presente y para el futuro. Siendo consciente de que estos asuntos, si es que se quieren resolver satisfactoriamente para el bien de la humanidad, tienen que ser abordados desde una perspectiva ética, desea llamar la atención en primer lugar sobre algunos de los valores básicos implicados en nuestras discusiones: lo sagrado de la vida humana y su transmisión, la dignidad e importancia de cada persona, la inviolabilidad de todos los derechos humanos, el valor del matrimonio como la institución natural a la que se le ha encomendado exclusivamente la transmisión de la vida, y la necesidad de un compromiso global para la justicia social y el desarrollo socio-económico. A la luz de estos valores – universalmente reconocidos por los pueblos de diferentes culturas, religiones y bases nacionales –, se deben evaluar todas las políticas y estrategias. En la Conferencia mundial sobre la Población de 1974, la Santa Sede no se asoció al consenso respecto a la adopción del Plan de acción de la población mundial. Aunque tomó parte activa en la Conferencia de Bucarest y apreció mucho lo contenido en el Plan de acción, se sintió seriamente preocupada por las corrientes de reflexión que subyacen al documento, especialmente las referentes a la familia, al respeto por la vida y al recurso indiscriminado a los medios para en control de la natalidad. Las cuestiones implicadas eran, y todavía son, cuestiones que conciernen a aspectos fundamentales de la comprensión básica de la persona. A la luz de esta posición, la Santa Sede ha estudiado las Recomendaciones para el ulterior desarrollo del Plan de acción de la población mundial y presenta las siguientes observaciones. La Santa Sede ha estudiado cuidadosamente los eventos demográficos y sus proyecciones tras la Conferencia mundial sobre la Población de 1974 en Bucarest y ha tomado parte en los encuentros preparatorios para la presente Conferencia a lo largo del año pasado. Muchas de las proyecciones más pesimistas del pasado, no se han realizado, y se han desarrollado ciertas corrientes que no se habían previsto. Es cierto que el mundo todavía está abocado a una diversidad de problemas de población específicos de varias regiones y naciones, con frecuencia relacionados con el proceso integral de desarrollo. Sabemos que, en general, la tasa de crecimiento de la población mundial ha declinado al igual que las tasas de fertilidad y mortalidad. En algunas naciones desarrolladas las tasas de población crecen, a la vez que la fertilidad ha caído a niveles alarmantemente bajos, con un correspondiente aumento en la proporción de personas ancianas; en cambio, en algunas naciones en desarrollo, la tasa de crecimiento permanece muy alta. Hemos constatado mejoras en la recolección de datos y en los análisis, y se han extendido los censos a un número cada vez mayor de países, pero al mismo tiempo la experiencia nos advierte sobre la complejidad e incertidumbre de la proyección a largo plazo. Las Recomendaciones para el ulterior desarrollo del Plan de acción de la población mundial nos dicen que la base para resolver los problemas de la población es la transformación socio-económica, y que las políticas de población deben ser parte de las políticas generales del desarrollo socio-económico y no substituirlo. La Santa Sede quiere subrayar fuertemente que en todas las áreas de desarrollo, y particularmente en la política para la población que incide en aspectos de la conducta humana profundamente ligados con la naturaleza y la felicidad de la persona, es necesario realizar un análisis crítico de las diversas teorías del desarrollo y confrontarlas desde sus bases más profundas. Las políticas de población y las políticas de desarrollo, de las cuales las primeras son parte, se dirigen hacia el bienestar de las personas individuales y hacia el bien común. La dignidad y bienestar de la persona constituyen una parte central del fundamento sobre el cual se construyen las políticas de población. Consecuentemente la Santa Sede hace notar que el bienestar tanto material como espiritual de la persona debe ser tomado en cuenta en el proceso del desarrollo, porque los valores espirituales dan el sentido del progreso material, de los avances técnicos y de la creación de estructuras sociales y políticas que sirven a la comunidad de personas que llamamos sociedad. Los valores espirituales capacitan a la gente para ver la dignidad real de los bienes materiales, para así trabajar por obtenerlos sin sacrificar otros valores, y gozar de la vida aunque se carezca de algunas ventajas materiales. El desarrollo socio-económico, entonces, no es simplemente cuestión de una filosofía económica o de estrategia, sino que es más bien un proceso continuo que respeta el valor v la individualidad de cada persona, y en el que cada persona es libre de asumir la responsabilidad de su propio destino y crecimiento. Sin embargo, la persona no es absolutamente autónoma, aislada de las demás. Cada persona es miembro de alguna, a veces varias comunidades – la familia, la comunidad tribal, la vecindad, la comunidad social y religiosa, la comunidad nacional y la global –. Al mismo tiempo, cada persona tiene responsabilidades hacia la comunidad. Se pretende que el desarrollo socio-económico ensanche la base para un compartir equitativo y un aprovechamiento apropiado de los bienes materiales. El progreso científico y tecnológico debe encontrar nuevos caminos para hacer ello posible a un siempre creciente número de gente; no simplemente para que sobrevivan, sino para que vivan juntos en dignidad, en unidad social, armonía y paz. Esto requiere una cooperación internacional, especialmente en asuntos económicos, en la tecnología y en el diálogo entre las naciones, en la constante investigación y descubrimiento de nuevos caminos para asegurar el desarrollo y el progreso para todos. Considerar todo el progreso como dependiente de una disminución de la población acusa una cortedad de visión y una quiebra de vigor que con frecuencia resulta de políticas o iniciativas que violan la dignidad humana y amenazan el bien común. Por el contrario, a la luz de las grandes disparidades entre pobres y ricos, es un reto a la comunidad global ir tras la justicia social y encontrar nuevos caminos para acelerar el proceso de desarrollo para ayudar a todas las naciones en el desarrollo de sus recursos – humanos y materiales –, y realizar un sistema económico internacional apropiado que se abra a todas las naciones a fin de que participen en él libre y equitativamente, con el debido respeto a sus tradiciones culturales y diferencias. La Santa Sede expresa su preocupación en cuanto al establecimiento de metas cuantitativas del crecimiento de la población. Siempre hay el peligro de que la consecución de estas metas, especialmente en términos de disminución de la población o de la tasa de fertilidad, sea usada como una condición para la asistencia económica. La ayuda económica bilateral o unilateral para el avance de los pueblos jamás debe condicionarse a una disminución demostrada de la tasa de natalidad, o hacerla depender de la participación en los programa de la planificación familiar. Las recomendaciones reconocen la disminución en todo el mundo de la mortalidad y proponen un número de medidas específicas para una ulterior reducción de la morbilidad y de la mortalidad. La dignidad de la persona y el valor de la vida humana exigen estrategias para mejorar la salud y para asegurar un despliegue más amplio de la vida. La Santa Sede está de acuerdo en que se sigan haciendo esfuerzos para controlar las enfermedades infecciosas y contagiosas para mejorar lo sistemas de nutrición y de cuidado de la salud y para asegurar mayor acceso, a adultos y a niños, tanto para el mantenimiento de la salud, como para sus cuidados primarios. De particular importancia son los programas para reducir la mortalidad maternal e infantil, y para asistir al desarrollo físico y psicosocial de los niños en sus primeros años. La familia, basada en el matrimonio, es la unidad básica de la sociedad que el Estado debe proteger jurídicamente, mantener y nutrir. Al mismo tiempo, la familia es una comunidad de amor y solidaridad, la única equipada para transmitir los valores culturales, éticos, sociales, espirituales y religiosos, esenciales para el desarrollo y bienestar de los propios miembros de la sociedad. Al status y al papel de la unidad familiar hay que darle el máximo reconocimiento y los Gobiernos deben establecer políticas sociales apropiadas que enfaticen los beneficios que resultan para la pareja individual y para la sociedad de la estabilidad en el matrimonio. De hecho, no es posible tratar seriamente del problema de la población, o indicar propuestas válidas para una solución a los problemas que incluye, si se prescinde de la institución de la familia. Las Recomendaciones mencionan el papel irreemplazable de la familia a la que el Plan de acción para la población mundial reconoce como «la unidad básica de la sociedad», y se refieren a otras importantes funciones de la familia. Desafortunadamente, esta afirmación de principios no ha sido tomada de forma consistente y en detalle por las Recomendaciones. De hecho, en algunos puntos la afirmación de un principio es más tarde negada o contradicha. El concepto fundamental que subyace en el texto está en realidad marcado por un notable individualismo. La noción profunda de la planificación familiar se falsifica cuando se usa y se aplica no sólo a las parejas recién casadas, sino también a los individuos y aun a los adolescentes solteros. En este contexto la Santa Sede llama la atención sobre la redacción de las Recomendaciones respecto a las decisiones responsables relativas a espaciar y limitar los nacimientos. Antes de la Conferencia de Bucarest, la decisión se había reconocido como prerrogativa de las parejas casadas en el ejercicio de su paternidad responsable. El Plan de acción para la población mundial habla de «individuos y parejas», por tanto, da carácter oficial a un punto de vista que acepta la intimidad sexual y la paternidad como algo legítimo para individuos no casados. Actuando así, disminuye la posición especial y exclusiva que pertenece al matrimonio y a la familia. Más aún, hasta cierto punto, la incidencia creciente de la actividad sexual extra matrimonial y el embarazo fuera del matrimonio durante la última década, especialmente en los países desarrollados, se puede atribuir a la ausencia de principios éticos universalmente reconocidos que dan exclusividad al matrimonio como el único lugar en donde tanto la intimidad sexual como la paternidad se llevan responsablemente a cabo. La Delegación de la Santa Sede invita a la Conferencia a reflexionar sobre las consecuencias de este grave atentado a la institución familiar. Los programas de desarrollo que contribuyan de cualquier manera a debilitar la institución familiar o que violen los derechos inalienables de la familia, no conducirán al desarrollo humano auténtico sino más bien a un debilitamiento del tejido social y cultural, y a la alienación de la persona en una de las principales dimensiones de su humanidad. Algunas sociedades ya están enfrentándose con los perniciosos efectos de este debilitamiento de la familia con las serias consecuencias que conllevan para las parejas casadas, especialmente para las mujeres y los niños. A la luz de esta situación, la Santa Sede ha publicado y difundido recientemente una Carta de los Derechos de la Familia, con la intención de reafirmar los derechos esenciales de la institución de la familia. En particular es un deber preciso de los Gobiernos crear condiciones que capaciten a las parejas para ejercer responsablemente su derecho fundamental de formar familia, de engendrar y alimentar a sus hijos, sin coerción o presión para conformarse al modelo de la familia pequeña o limitar su capacidad de engendrar a uno o dos hijos por familia. Es un derecho de la pareja casada tomar en común una decisión libre y consciente, de acuerdo con los principios morales objetivos, en orden a espaciar los nacimientos y el número de hijos. Esta decisión ha de basarse en el conocimiento de sus responsabilidades con Dios, consigo mismos, con sus hijos, con su familia y con la sociedad. Al llevar a cabo estas decisiones, las parejas han de poder contar con esos métodos moralmente lícitos de planificación familiar que están de acuerdo con la dignidad de la persona y con la expresión auténtica del amor conyugal. Es función de los Gobiernos y de las Organizaciones internacionales asistir a las parejas casadas creando un orden socio-económico que conduzca a la vida familiar, a engendrar y alimentar a los hijos, e informando cuidadosamente sobre la situación demográfica, de manera que las parejas puedan asumir adecuadamente sus deberes y responsabilidades. Las parejas deben ser protegidas de toda forma de coerción, como por ejemplo la pérdida de los beneficios de salud o asistencia educacional para las madres y los hijos, beneficios fiscales o imposición de penas por tener mayor número de hijos. Deben ser también protegidas de ciertas presiones sutiles que resultar de la propaganda de campañas contra la natalidad o de las cuotas asignadas al personal que trabaja en la planificación familiar de nuevas parejas que hayan aceptado la limitación de la natalidad. La libertad de las parejas pobres se limita con frecuencia si se les ofrece incentivos que atraen, a corto plazo, pero que a la larga son peligrosos para la estabilidad familiar y para la unidad conyugal. La Santa Sede expresa también su oposición, por principios fundamentales de moral, al aborto, a la esterilización y a la contracepción. Entre todos los derechos humanos, el más fundamental es el del derecho a la vida misma: la vida humana debe ser respetada y protegida desde al momento de la concepción, y el aborto, que es la destrucción de una vida humana dentro de sus primeras etapas de desarrollo, no se debe permitir ni como una estrategia demográfica, ni como una manera de tratar con problemas relativos al embarazo. La práctica del aborto de hecho no se ha frenado por la introducción y distribución masiva de anticonceptivos. En efecto, el aborto constituye hoy un problema de tal gravedad para la conciencia de los hombres, que la sociedad no debe ni ignorarlo ni ocultarlo. El problema no debe dejar indiferente a esta Conferencia. A pesar de las afirmaciones en contrario, y con frecuencia contrariamente a las explícitas formulaciones de la legislación nacional, el aborto se usa más y más como una parte integral de los programas de planificación familiar, más aún, financiado por Gobiernos y Organizaciones internacionales. La Santa Sede hace un llamamiento a todos los Gobiernos y a todas las Organizaciones internacionales para que sostengan clara y explícitamente el valor, la inviolabilidad y la dignidad de la vida humana desde el momento de la concepción y, por tanto, para que prohíban y excluyan el aborto – no sólo en teoría sino también en los hechos – como elemento integrante de la planificación familiar. La esterilización y la contracepción han de considerarse también como moralmente ilícitas porque, con su uso, la unión natural entre intimidad y procreación se viola, y es esta conexión natural la que da el significado a la sexualidad humana como una expresión única y exclusiva del amor conyugal. El Plan de acción y las Recomendaciones presentadas a esta Conferencia no hacen referencia explícita a la esterilización, que, en estos 10 años a partir de Bucarest, se ha ido usando más y más en los programas de planificación familiar en muchas naciones. La Santa Sede se ha opuesto constantemente a la práctica de la esterilización, porque tiene como finalidad destruir una de las más grandes prerrogativas de la persona, la capacidad de procrear, y porque se usa muy fácilmente como una medida demográfica, violando los derechos humanos, especialmente entre los pobres e ignorantes. La Santa Sede urge a esta Conferencia a que encuentre medidas seguras que protejan a todos, y especialmente a las mujeres – que son las más vulnerables – de cualquier presión o coerción para que se sometan a la esterilización. Es bien conocido que la Iglesia católica siempre se ha opuesto a la contracepción calificándola de moralmente ilícita. Esta posición no ha cambiado, sino que ha sido reafirmada con nuevo vigor. La Santa Sede apoya las propuestas en las Recomendaciones que ofrecen acceso a la planificación natural de la familia y que sugieran que los Gobiernos deben en este campo dar asistencia concreta a las parejas, que respetan los valores religiosos y culturales, al tomar sus decisiones responsables en orden a distanciar los nacimientos. Recientes estudios científicos subrayan la validez y viabilidad de los métodos naturales más nuevos, y las técnicas pedagógicas han sido desarrolladas de manera que se pueden poner en práctica y armonizar correctamente con las diversas culturas. Las mujeres adquieren una mejor comprensión y aprecio de su sexualidad a raíz de su instrucción sobre los métodos naturales, y las parejas que se comprometen en la planificación natural de su familia, fortalecen su comunicación su respeto mutuo y comparten su responsabilidad con relación a la paternidad. En cuanto a la conciencia, como también en cuanto al valor de estos métodos naturales para favorecer la estabilidad matrimonial, se requiere acceso a la instrucción, como se requiere también para el uso adecuado de dichos métodos. Es muy útil la investigación continua para entender mejor el ciclo de la fertilidad femenina. En lo que respecta a la vida familiar y a la educación sexual, la Santa Sede llama la atención sobre el derecho de los padres a comunicar valores y establecer reglas de conducta para sus hijos en el contexto de principios éticos y en el compromiso de la vida familiar. Los programas educacionales, ya sea en las escuelas o bajo los auspicios de agencias voluntarias, deben respetar los derechos paternos y deben realizarlos sólo bajo la supervisión y con la participación de los padres. La educación en la paternidad responsable y el impartir información sobre la planificación familiar a los hijos, es también primariamente un derecho y responsabilidad paternos. Dar esta información y estos servicios en escuelas o mediante otras agencias, generalmente cae en el defecto de no comunicar valores y normas éticas, y con frecuencia avala una conducta sexual en conflicto con los principios y valores establecidos por los padres. Estos programas no deben ser establecidos o recomendados por Gobiernos o autoridades públicas. La Santa Sede ha luchado siempre por una promoción adecuada, social y personal, de la mujer, para garantizar su dignidad de mujer y para proveer al desarrollo humano genuino de las futuras generaciones. Al apoyar programas cuya finalidad sea la promoción de la mujer, en todas las áreas de su vida, es importante recordar que esta promoción no se identifica exclusivamente con su trabajo fuera del hogar. Hay que dar un reconocimiento adecuado a la maternidad y al trabajo de las madres en el hogar por su valor para la mujer misma, para la familia y para la sociedad, no solamente a nivel material, sino también en otros sectores, particularmente en el campo de la educación. Hay que dotar a las madres de todo lo necesario en materia de protección social y asistencia durante su embarazo y por un tiempo razonable después del parto, de manera que puedan estar con sus hijos durante este período vital para su desarrollo. La educación de la mujer, y particularmente de las madres, es uno de los determinantes críticos de la salud, bienestar y desarrollo de los niños. Las madres deben recibir la formación necesaria, de tal manera que puedan llevar a cabo sus funciones en las áreas de la educación, alimentación y cuidado primario de la salud, con competencia y satisfacción. Las políticas deben dirigirse a reducir el trabajo pesado que las mujeres tienen que desempeñar en algunas sociedades, tanto desarrolladas como en vías de desarrollo, y los programas de educación para los padres, los que deben conducir a asumir plenamente su papel de colaboración efectiva en la familia y en los deberes y responsabilidades paternos. La Santa Sede reconoce las dificultades implicadas en los modelos de migración nacional e internacional, y urge para que sean reconocidos los derechos humanos de los migrantes y refugiados, así como de sus familias, y para que sean también adecuadamente protegidos. Los migrantes y sus familias tienen el derecho de ser respetados por su propia cultura y recibir ayuda y apoyo para que libremente se integren a la comunidad y contribuyan a ella. En particular los emigrantes trabajadores tienen el derecho de ver a sus familias unidas con ellos tan pronto como sea posible En el área de migración interna se originan problemas especiales por el éxodo de las áreas rurales y de las actividades agrícolas hacia las grandes ciudades, con el consiguiente incremento de los problemas sociales asociados con la rápida urbanización y frecuentemente con el decremento de la agricultura, con efectos negativos en cuanto al suministro de alimentos y el crecimiento económica. La Santa Sede apoya las sugerencias que, a la vez que respetan los derechos de la libertad de movimiento, promueven el desarrollo regional y rural y proveen de incentivos adecuados para quienes se ocupan de la agricultura. La Santa Sede apoya las Recomendaciones acerca del respeto y reconocimiento del lugar y la función propia de las personas de edad en el desarrollo de la sociedad. Ello obliga a que las políticas orientadas a asegurar la salud, el bienestar y la seguridad de las personas de edad no deben limitarse sólo a la asistencia económica y técnica. Debe estimular a todos a descubrir y apreciar el papel de las personas de edad como protagonistas en la comunidad social en la que deben ser consideradas como su parte integral y como agentes de su desarrollo. Su ayuda a las familias más jóvenes y a otros miembros de su familia, y su aportación voluntaria de tiempo, competencia especial y energía personal, en muchos campos e intereses de la comunidad, son de un valor especial para toda la sociedad. Estas referencias a los problemas de sectores específicos de la población centran de nuevo nuestra atención sobre el hecho de que, cuando tratamos de estimaciones y tendencias en el campo de la población, estamos tratando en primer lugar con gente. La información demográfica es importante, porque nos informa acerca de eventos y tendencias que afectan a la vida y a la seguridad futura de la gente que vive ahora y de las generaciones futuras, y porque ilumina el significado de los factores demográficos en la búsqueda de un futuro mejor en libertad y dignidad para todas las personas. Es una cosa demasiado simple e irreal identificar políticas de población con control de población: en el centro de las políticas de población está el bien, la salud y el bienestar de la persona humana que debe considerarse siempre como un participante activo en la vida de la sociedad, como un bien precioso que ha de ser apreciado, y no como un mero objeto de políticas gubernamentales.
****L'Osservatore Romano. Edición semanal en lengua española n°36 p.9, 10.
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