PAPE FRANÇOIS
REGINA CÆLI
Place Saint-Pierre
Lundi de l'Ange, 20 mars 2016
Chers frères et sœurs, bonjour !
En ce lundi de Pâques, que l’on appelle le « Lundi de l’ange », nos cœurs sont encore remplis de la joie pascale. Après le temps du Carême, temps de pénitence et de conversion, que l’Église a vécu avec une intensité particulière en cette année sainte de la miséricorde, après les célébrations suggestives du Saint Triduum, nous nous arrêtons aujourd’hui encore auprès du tombeau de Jésus, vide, et nous méditons avec émerveillement et reconnaissance sur le grand mystère de la résurrection du Seigneur.
La vie a vaincu la mort. La miséricorde et l’amour ont vaincu le péché ! On a besoin de foi et d’espérance pour s’ouvrir à cet horizon nouveau et merveilleux. Et nous savons que la foi et l’espérance sont un don de Dieu, et nous devons le demander : « Seigneur, donne-moi la foi, donne-moi l’espérance ! Nous en avons tant besoin ! ». Laissons-nous envahir par les émotions qui résonnent dans la séquence pascale : « Oui, nous en sommes certains : le Christ est vraiment ressuscité ». Le Seigneur est ressuscité parmi nous ! Cette vérité marque de façon indélébile la vie des apôtres qui, après la résurrection, ont de nouveau ressenti le besoin de suivre leur Maître, et après avoir reçu l’Esprit Saint, allèrent, sans peur, annoncer à tous ce qu’ils avaient vu de leurs yeux et dont ils avaient fait personnellement l’expérience.
En cette année jubilaire, nous sommes appelés à redécouvrir et à accueillir avec une intensité particulière l’annonce réconfortante de la résurrection : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Si le Christ est ressuscité, nous pouvons regarder chaque événement de notre vie, même les plus négatifs, avec des yeux et un cœur nouveaux. Les moments d’obscurité, d’échec et de péché également peuvent se transformer et annoncer un chemin nouveau. Lorsque nous touchons le fond de notre misère et de notre faiblesse, le Christ ressuscité nous donne la force de nous relever. Si nous nous confions à lui, sa grâce nous sauve ! Le Seigneur crucifié et ressuscité est la pleine révélation de la miséricorde, présente et agissante dans l’histoire. Tel est le message pascal qui résonne aujourd’hui encore et qui résonnera pendant tout le temps de Pâques jusqu’à la Pentecôte.
Marie a été le témoin silencieux des événements de la passion et de la résurrection de Jésus. Elle était debout auprès de la croix : elle n’a pas fléchi face à la douleur, mais sa foi l’a rendue forte. Dans son cœur déchiré de mère, la flamme de l’espérance est toujours restée allumée. Demandons-lui qu’elle nous aide nous aussi à accueillir pleinement l’annonce pascale de la résurrection, pour l’incarner dans le concret de notre vie quotidienne.
Que la Vierge Marie nous donne la certitude de foi que tout pas souffert sur notre chemin, éclairé par la lumière de Pâques, deviendra bénédiction et joie pour nous et pour les autres, spécialement pour ceux qui souffrent à cause de l’égoïsme et de l’indifférence.
Invoquons-la donc avec foi et avec dévotion, dans le Regina caeli, la prière qui remplace l’Angelus pendant tout le temps pascal.
À l’issue du Regina cœli :
Chers frères et sœurs, hier, dans le centre du Pakistan, Pâques a été ensanglanté par un attentat exécrable, qui a massacré tant de personnes innocentes, en majorité des familles de la minorité chrétienne — notamment des femmes et des enfants — rassemblées dans un parc public pour passer la fête de Pâques dans la joie. Je désire manifester ma proximité envers ceux qui ont été frappés par ce crime lâche et insensé, et j’invite à prier le Seigneur pour les nombreuses victimes et pour leurs proches. Je lance un appel aux autorités civiles et à toutes les composantes sociales de ce pays, afin qu’elles fassent tous leurs efforts pour redonner la sécurité et la sérénité à la population, en particulier aux minorités religieuses les plus vulnérables. Je le répète encore une fois: la violence et la haine assassines ne conduisent qu’à la douleur et à la destruction. Le respect et la fraternité sont la seule voie pour arriver à la paix. Que la Pâque du Seigneur suscite en nous, de manière encore plus forte, de prier Dieu pour que s’arrêtent les mains des violents qui sèment la terreur et la mort, et que dans le monde puissent régner l’amour, la justice et la réconciliation. Prions tous pour les morts de cet attentat, pour les familles, pour les minorités chrétiennes et ethniques de ce pays. Je vous salue Marie…
Dans ce climat pascal, je vous salue tous cordialement, pèlerins venus d’Italie et de toutes les parties du monde pour participer à ce temps de prière. Et souvenez-vous toujours de cette belle expression de la liturgie : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Disons-le tous ensemble, trois fois : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! »
Je souhaite à chacun de passer dans la joie et la sérénité cette semaine où se prolonge la joie de la résurrection du Christ. Pour vivre cette période plus intensément, il nous fera du bien à tous de lire chaque jour un passage de l’Évangile où l’on parle de l’événement de la résurrection: cinq minutes, pas davantage, on peut lire un passage de l’Évangile. Souvenez-vous de cela !
Bonnes et saintes Pâques à tous ! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !
Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana