PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Lundi 15 avril 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 18 avril 2013)
La calomnie détruit l’œuvre de Dieu
La calomnie détruit l’œuvre de Dieu, car elle naît de la haine. Elle est fille du « père du mensonge » et veut anéantir l’homme, en l’éloignant de Dieu. C’est ce que le Pape François a dit lors de la Messe du 15 avril. La calomnie est vieille comme le monde et on en parle déjà dans l’Ancien Testament. Il suffit de penser à l’épisode de la reine Jézabel avec la vigne de Naboth, ou à celui de Suzanne avec les deux juges. Lorsque l’on ne pouvait pas obtenir quelque chose « en empruntant une voie juste, une voie sainte », on utilisait la calomnie, qui détruit. « Cela nous fait penser — a commenté le Pape — que nous sommes tous pécheurs : tous. Nous avons péché. Mais la calomnie est une autre chose ». C’est un péché, mais c’est quelque chose de plus, parce qu’elle « veut détruire l’œuvre de Dieu et naît de quelque chose de très méchant : elle naît de la haine. Et c’est Satan qui crée la haine ». Mensonge et calomnie vont de pair parce qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour aller de l’avant. Et sans aucun doute, a ajouté le Pape « là où il y a calomnie, il y a Satan, précisément lui ». Le Pape François a ensuite cité le témoignage d’Étienne, le protomartyr. Étienne « regarde le Seigneur et obéit à la loi ». Il est le premier d’une longue série de témoins du Christ qui ont constellé l’histoire de l’Église. Non seulement par le passé, mais également de nos jours, il y a de nombreux martyrs. « Ici à Rome — a ajouté le Saint-Père — nous avons tant de témoignages de martyrs, en commençant par Pierre. Mais le temps des martyrs n’est pas fini : aujourd’hui aussi, nous pouvons dire, en vérité, que l’Église a plus de martyrs qu’à l’époque des premiers siècles ».
En effet, l’Église « a de nombreux hommes et femmes qui sont calomniés, qui sont persécutés, qui sont tués en haine de Jésus, en haine de la foi ». Certains sont tués parce qu’ils « enseignent le catéchisme », d’autres parce qu’ils « portent la croix ». La calomnie trouve une place dans tant de pays, où les chrétiens sont persécutés. « Ce sont nos frères et sœurs — a-t-il souligné — qui aujourd’hui souffrent, en cette époque de martyrs. Nous devons penser à cela ».
Le Pape a ensuite fait remarquer que notre époque est caractérisée par « plus de martyrs que celle des premiers siècles. Persécutés par la haine : c’est précisément le démon qui sème la haine chez ceux qui accomplissent les persécutions ».
En parlant encore de saint Étienne, le Pape a rappelé que c’était l’un des diacres ordonnés par les apôtres. « Il se révèle plein de grâce et de puissance — a-t-il ajouté — et il accomplissait de grands prodiges, de grands signes chez le peuple, et transmettait l’Évangile. Alors, certains se sont mis à parler avec lui à propos de Jésus, pour savoir si Jésus était le Messie ou pas ». Mais cette discussion devint impétueuse et ceux qui « discutaient avec lui ne réussissaient pas à résister à sa puissance, à sa sagesse, à sa science ». Et qu’ont-ils fait ? s’est demandé le Pape. Au lieu de lui demander des explications, ils sont passés à la calomnie pour le détruire. « Étant donné que la lutte correcte ne les satisfaisait pas — a-t-il dit — la lutte entre personnes bonnes, ils ont emprunté la voie de la lutte vile : la calomnie ». Ils ont trouvé de faux témoins, qui dirent : « Celui-ci ne fait que parler contre ce lieu, contre la Loi de Moïse, contre ceci, contre cela ». Ils avaient fait la même chose avec Jésus.
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