PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 21 mai 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 22 du 30 mai 2013)
Le véritable pouvoir est le service
Le véritable pouvoir est le service. Un concept que le Pape François a déjà exprimé en d’autres occasions et qu’il a réaffirmé mardi 21 mai, au cours de la Messe dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, en commentant le passage de l’Évangile de Marc (9, 30-37) proclamé au cours de la liturgie. L’écho des nouvelles tragiques parvenues des États-Unis — où une violente tornade a dévasté Oklahoma City — a retenti au cours de la célébration au moment de la prière des fidèles, quand l’une des intentions proclamées a été précisément adressée aux victimes du cataclysme.
Dans le récit évangélique, Jésus traverse la Galilée en compagnie de ses disciples et leur parle de sa passion : « Le fils de l’homme est remis entre les mains des hommes qui le tueront », mais après trois jours il ressuscitera. « Il parle à ses disciples — a expliqué le Saint-Père — de cette réalité, de ce qu’il devait faire, de son service, de la passion. Mais eux ne comprenaient pas ces paroles ; ils étaient à un autre niveau, ils discutaient entre eux. Et le Seigneur le savait ». Si bien que, quand ils arrivèrent à Capharnaüm, « il leur demanda : De quoi parliez-vous sur la route ? ». Et eux « se taisaient » car ils avaient honte. En effet, sur la route ils avaient discuté de celui qui était le plus grand d’entre eux. « La lutte pour les pouvoirs dans l’Église — a souligné le Pape en commentant l’épisode — n’appartient pas qu’à notre époque, n’est-ce pas ? Elle a commencé là, précisément avec Jésus » : alors que le Seigneur parlait de la Passion, les disciples pensaient à discuter sur celui d’entre eux qui était le plus important, au point de mériter « le plus gros morceau » de ce que le Pape a comparé à un gâteau à partager. Mais dans l’Église il ne doit pas en être ainsi, a affirmé l’Évêque de Rome. Donc, dans l’optique de l’Évangile, « la lutte pour le pouvoir dans l’Église ne doit pas exister. Ou, si nous voulons, il faut qu’elle soit la lutte pour le pouvoir véritable, c’est-à-dire celui que Lui, à travers son exemple, nous a enseigné : le pouvoir du service. Le véritable pouvoir est le service. Comme il l’a fait lui, qui n’est pas venu se faire servir, mais pour servir. Et son service a été précisément un service de la croix : il s’est abaissé, jusqu’à la mort, la mort en croix, pour nous ; pour nous servir, pour nous sauver ».
Dans l’Église, il n’y a aucune autre route pour aller de l’avant. « Pour le chrétien — a précisé le Pape — aller de l’avant, progresser, signifie s’abaisser. Si nous n’apprenons pas cette règle chrétienne, nous ne pourrons jamais comprendre le véritable message chrétien sur le pouvoir ». Progresser veut donc dire être toujours au service. Dans les Exercices spirituels, saint Ignace, « nous fait demander au Seigneur crucifié la grâce des humiliations : Seigneur je veux être humilié, pour mieux te ressembler. Tel est l’amour, tel est le pouvoir de service dans l’Église. Et on sert mieux les autres sur la route de Jésus » a dit le Pape.
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