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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 27 mai 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 22 du 30 mai 2013)

Le temps de Dieu

La fascination du provisoire, la sensation d’être les maîtres du temps, et la culture du bien-être à tout prix empêchent souvent l’homme d’aujourd’hui de suivre Jésus de près. « Ils nous semblent deux richesses » mais en réalité ils ne nous font pas « aller de l’avant », a dit le Pape François en commentant, lundi matin 27 mai, le récit de l’Évangile de Marc (10, 17-27) proclamé au cours de la Messe.

L’évangéliste raconte l’histoire de l’homme riche qui s’approche de Jésus pour lui demander comment atteindre la vie éternelle. Mais à la demande de Jésus, « qui l’aime », de vendre tous ses biens avant de le suivre, « cet homme bon, un homme juste — un homme poussé par le Saint-Esprit à aller encore plus avant, plus près de Jésus — se décourage : à ces mots il s’assombrit et s’en alla attristé ».

« Les richesses — a expliqué le Pape — sont donc un empêchement, quelque chose qui ne rend pas facile le chemin vers le royaume de Dieu. Chacun de nous a ses richesses, mais il s’agit souvent de richesses qui empêchent de s’approcher de Jésus » et qui parfois apportent même la « tristesse ».

« Nous devons tous — a exhorté le Saint-Père — faire un examen de conscience sur quelles sont nos richesses qui nous empêchent d’approcher Jésus sur la route de la vie ». Il s’agit de richesses qui dérivent de notre culture. La première richesse « est le bien-être. La culture du bien-être qui nous rend peu courageux, qui nous rend paresseux, qui nous rend aussi égoïstes ». Parfois « le bien-être nous anesthésie », car en fin de compte « nous sommes bien dans le bien-être ». Face au choix d’avoir un enfant, nous nous laissons aussi souvent conditionner par le bien-être. Le Pape a imaginé un dialogue entre un couple d’époux : « Non, non, plus d’un enfant, non ! Parce que nous ne pouvons pas partir en vacances, nous ne pouvons pas aller là, nous ne pouvons pas acheter de maison ; non ! Suivre le Seigneur d’accord, mais jusqu’à un certain point... ».

Outre la culture du bien-être, le Pape en a indiqué une autre, qui « nous empêche d’aller près de Jésus : c’est la fascination pour le provisoire. Nous sommes amoureux du provisoire », alors que les propositions de Jésus sont définitives. Le provisoire nous plaît « parce que nous avons peur du temps de Dieu », qui est un temps définitif.

Et comme cela arrive souvent, le Pape a proposé un souvenir de son expérience personnelle : « J’ai entendu parler de quelqu’un qui voulait devenir prêtre, mais pendant dix ans, pas plus ». Et la même chose arrive pour tant de couples qui se marient en pensant : « tant que l’amour dure et ensuite nous verrons ». C’est cela « la fascination pour le provisoire », la deuxième « richesse » qui fascine les hommes d’aujourd’hui ; et les pousse, en particulier, à « devenir maîtres du temps ».

Bien-être et provisoire sont précisément les deux richesses qui, dans la société contemporaine, « nous empêchent d’aller de l’avant ». En revanche, la pensée du Pape est allée aux « nombreux hommes et femmes qui ont quitté leur terre pour partir comme missionnaires, pour toute la vie » ; et aux « nombreux hommes et femmes qui ont quitté leur maison pour se marier pour toute la vie et sont arrivés jusqu’à la fin ». Cela — a-t-il affirmé — « est suivre Jésus de près, est le définitif ». Alors que « le provisoire n’est pas suivre Jésus; le provisoire est notre territoire », dans lequel nous « sommes les maîtres ».

 


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