PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 4 juin 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 24 du 13 juin 2013)
Apprenons le langage des enfants
Le Pape François a parlé à nouveau de la corruption, au cours de la Messe dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae. Dans la matinée du mardi 4 juin, il a proposé une réflexion sur le langage qu’utilisent habituellement les personnes corrompues, c’est-à-dire celui de l’hypocrisie : le même, a-t-il dit, utilisé par Satan dans le désert lorsqu’il a tenté Jésus. Dans son homélie, le Pape s’est inspiré d’une page de l’Évangile de Marc (12, 13-17) dans laquelle l’évangéliste raconte la tentative de tendre un piège à Jésus par « certains pharisiens et certains Hérodiens » : uniquement « certains, a spécifié le Pape, car tous n’étaient pas méchants ». « Hier, nous avons parlé des corrompus. Aujourd’hui, nous trouvons le langage des corrompus. Quelle est leur langue ? Celle-ci : la langue de l’hypocrisie. Ce n’est pas nous qui le disons, ce n’est pas moi qui le dis, mais Jésus, en connaissant leur hypocrisie ». L’hypocrisie, a-t-il encore souligné, est « la langue des corrompus. Ceux-ci n’aiment pas la vérité. Ils n’aiment qu’eux-mêmes et ainsi cherchent à tromper, à entraîner l’autre dans leur mensonge, dans leur tromperie. Ils ont le cœur menteur; ils ne peuvent pas dire la vérité. Le même langage qu’a utilisé Satan après le jeûne dans le désert. Tu as faim : cette pierre, tu peux la transformer en pain ; puis : pourquoi te donner tant de mal, jette-toi du haut du temple. Ce langage, qui semble persuasif, conduit à l’erreur, au mensonge ». L’hypocrisie est donc le langage de la corruption, et certainement pas le « langage de vérité, parce que la vérité, a précisé l’Évêque de Rome, ne va jamais seule ; elle va toujours avec l’amour. Il n’y a pas de vérité sans amour. L’amour est la première vérité. Et s’il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de vérité ». Les hypocrites au contraire, « veulent une vérité esclave de leurs propres intérêts ». Même si chez eux, il y a une forme d’amour; mais c’est l’« amour pour eux-mêmes », une sorte « d’idolâtrie narcissique qui les conduit à trahir les autres et conduit aux abus de confiance ». Au contraire, « la douceur que Jésus veut de nous n’a rien, rien à voir avec cette adulation, avec cette façon mielleuse d’aller de l’avant. Rien. La douceur est simple, comme celle d’un enfant; et un enfant n’est pas hypocrite, parce qu’il n’est pas corrompu. Lorsque Jésus dit: que votre façon de parler soit : oui, oui, non, non, avec une âme d’enfant, il nous dit le contraire de ce que disent les corrompus ». Nous tous, a reconnu le Pape François, avons en réalité « une certaine faiblesse intérieure » et nous aimons « que l’on dise de bonnes choses sur nous ». Et cela plaît à tous, en fin de compte, nous avons tous un soupçon de vanité. Les corrompus le savent et avec leur langage, « ils tentent de nous affaiblir ». Donc, « pensons bien aujourd’hui, a-t-il recommandé, quelle est notre langue : parlons-nous en vérité avec amour ou parlons-nous un peu ce langage » qui nous porte à dire des choses belles que nous ne sentons pas comme telles ? « Que notre langage soit évangélique », a souhaité le Saint-Père. Et « demandons aujourd’hui au Seigneur que notre langage soit le langage des simples, le langage de l’enfant, le langage des fils de Dieu: donc, parler dans la vérité de l’amour ».
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