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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Samedi 15 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 25 du 20 juin 2013)

La hâte du chrétien

Le Pape a évoqué à nouveau la réconciliation et l’ardeur apostolique dans l’homélie de la Messe du 15 juin. Comme d’habitude, à la base de la réflexion du Pape figuraient les lectures du jour, en particulier la seconde lettre de saint Paul aux Corinthiens (5, 14-21), « un passage un peu spécial car il semble que Paul démarre au quart de tour. Il accélère, va à toute vitesse. L’amour du Christ nous possède, nous pousse, nous presse. C’est précisément cela la vitesse de Paul: lorsqu’il voit l’amour du Christ, il ne peut pas demeurer immobile ». Le Pape François observe également que dans la page de saint Paul, « on répète cinq fois le mot réconciliation. Cinq fois : c’est comme un refrain ». Pour dire clairement que « Dieu nous a réconciliés avec lui dans le Christ ». Saint Paul « parle aussi avec force et avec tendresse lorsqu’il dit : je suis un ambassadeur au nom du Christ ». Puis, en poursuivant son récit, saint Paul semble presque s’agenouiller pour implorer : « Nous vous en supplions au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu ». La hâte, la sollicitude de Paul, a affirmé le Pape, me fait penser à Marie, lorsque, après avoir reçu l’annonce de l’ange, elle part en toute hâte pour aider sa cousine. C’est la hâte du message chrétien. Et ici, le message est précisément celui de la réconciliation ». « La vraie réconciliation est que Dieu dans le Christ a pris nos péchés et s’est fait péché pour nous ». Tel est le « mystère qui pousse Paul à aller de l’avant avec un zèle apostolique, parce que c’est une chose merveilleuse : l’amour de Dieu qui a livré son fils à la mort pour moi. Quand Paul se trouve devant cette vérité, il dit : mais lui m’a aimé, il a affronté la mort pour moi. Tel est le mystère de la réconciliation ». La vie chrétienne, a expliqué le Pape, « mûrit sur ce pilier et nous la sous-estimons un peu » quand nous la réduisons au fait que « le chrétien doit faire telle chose et doit croire telle chose ». Il s’agit en revanche d’arriver « à cette vérité qui nous touche, à cet amour qui est dans la vie chrétienne : l’amour du Père qui dans le Christ, réconcilie le monde. C’est Dieu, en effet, qui réconcilie à lui le monde dans le Christ, en n’attribuant pas aux hommes leurs fautes et en nous confiant la parole de réconciliation. Le Christ nous a réconciliés. Telle est l’attitude du chrétien, telle est la paix du chrétien ». Les philosophes « disent que la paix est une certaine tranquillité dans l’ordre. Que tout soit ordonné, que tout soit tranquille. Mais ce n’est pas la paix chrétienne, la paix chrétienne, a insisté le Pape, est une paix inquiète, ce n’est pas une paix tranquille. La paix chrétienne nous pousse à aller de l’avant et cela est le début, l’origine du zèle apostolique ». Et, selon le Pape François, « le zèle apostolique n’est pas aller faire du prosélytisme pour faire croître les statistiques. Ce que le Seigneur veut de nous est précisément l’annonce de la réconciliation, qui est le centre de son message : le Christ s’est fait péché pour moi et les péchés sont là, dans son corps, dans son âme. Tel est le scandale de la croix ». Le Pape a conclu son homélie en demandant la grâce que le « Seigneur nous donne cette sollicitude pour annoncer Jésus ; qu’il nous donne la sagesse chrétienne, qui est née précisément de son côté transpercé par amour ». Et « qu’il nous convainque également que la vie chrétienne n’est pas une thérapie terminale pour rester en paix jusqu’au ciel. La vie chrétienne est sur la route, dans la vie, avec cette sollicitude de Paul. L’amour du Christ nous pousse, nous presse. Avec cette émotion que l’on ressent lorsqu’on voit que Dieu nous aime ».

 



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