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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 15 octobre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 43 du 24 octobre 2013)

Vaincre les péchés de l’idolâtrie et de l’hypocrisie

L’hypocrisie et l’idolâtrie « sont de gros péchés » qui ont des origines historiques, mais qui encore aujourd’hui se répètent fréquemment, même parmi les chrétiens. Les dépasser « est très difficile » : pour le faire « nous avons besoin de la grâce de Dieu ». Telle est la réflexion suggérée au Pape François par les lectures de la messe célébrée le mardi 15 octobre, dans la chapelle de Sainte-Marthe. « Le Seigneur nous a dit que le premier commandement est d’adorer Dieu, d’aimer Dieu. Le deuxième est d’aimer son prochain comme soi-même. La liturgie nous parle aujourd’hui de deux vices contre ces commandements », qui en réalité, a-t-il remarqué, ne sont qu’un seul : aimer Dieu et son prochain. Et les vices dont on parle effectivement « sont de grands péchés : l’idolâtrie et l’hypocrisie ». Les idolâtres « n’ont aucune excuse. Bien qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié, ni remercié comme Dieu ». Mais quelle est la route des idolâtres ? Saint Paul le dit très clairement aux Romains. C’est une route sur laquelle on s’égare : « ils se sont perdus dans leur vains raisonnements et leur esprit obtus s’est enténébré ». C’est à cela que conduit « l’égoïsme de la propre pensée, la pensée toute-puissante » qui dit « ce que je pense est vrai, je pense la vérité, je fais la vérité avec ma pensée ». Et précisément alors qu’ils se déclaraient sages, les hommes dont parle saint Paul « sont devenus sots. Et ils ont échangé la gloire du Dieu incorruptible avec une image et une figure d’homme corruptible, d’oiseaux, de quadrupèdes, de reptiles ». On pourrait être conduit à penser, a averti le Pape, qu’il s’agit d’attitudes du passé : « aujourd’hui aucun de nous ne va dans la rue adorer des statues ». Mais il n’en est pas ainsi car « aujourd’hui aussi il y a tant d’idoles et d’idolâtres. Tant de personnes qui se croient sages, même parmi nous, parmi les chrétiens ». Et il a immédiatement ajouté : « Je ne parle pas de ceux qui ne sont pas chrétiens, je les respecte. Mais entre nous, nous parlons en famille ». En effet, de nombreux chrétiens « se croient sages, savent tout », mais à la fin « ils deviennent sots et changent la gloire de Dieu, incorruptible, avec une image : leur propre moi », avec leurs propres idées, avec leur propre confort. Et ce n’est pas une chose d’une autre époque, car « aujourd’hui aussi il y a des idoles dans les rues ». Mais il y a plus : « Nous avons tous en nous quelque idole cachée. Et nous pouvons nous demander devant Dieu quelle est notre idole cachée, celle qui occupe la place du Seigneur. Un écrivain français, très religieux, se mettait facilement en colère. C’était son défaut, il se mettait facilement en colère et souvent. Il disait : « qui ne prie pas Dieu, prie le diable. Si tu n’adores pas Dieu, tu adores une idole, toujours ! ». L’autre péché « contre le premier commandement proposé par la liturgie d’aujourd’hui est l’hypocrisie » a poursuivi le Saint-Père. Jésus conseille donc de « ne pas regarder les apparences, mais d’aller au cœur de la vérité : « L’assiette est une assiette, mais ce qui est à l’intérieur de l’assiette est plus important : le repas. Mais si tu es vaniteux, si tu es carriériste, si tu es ambitieux, si tu es une personne qui se vante toujours d’elle-même ou qui aime se vanter, car tu te crois parfait, fais un peu l’aumône et cela guérira ton hypocrisie ». « Voilà la route du Seigneur: adorer Dieu, aimer Dieu par dessus tout, et aimer son prochain. Cela est si simple, mais si difficile. On ne peut le faire qu’avec la grâce. Demandons la grâce ».



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