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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 22 octobre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 44 du 31 octobre 2013)

Intelligence, cœur, contemplation

Dieu ne nous a pas sauvés par un décret ou par une loi ; il nous a sauvés avec sa vie. Cela est un mystère, que l’intelligence seule ne permet pas de comprendre ; au contraire, chercher à l’expliquer en utilisant seulement l’intelligence signifie risquer la folie. Pour le comprendre, a expliqué le Pape François dans l’homélie de la Messe du mardi 22 octobre, il faut bien autre chose. Naturellement, il s’agit de quelque chose qu’il n’est pas facile de saisir ni d’expliquer. « Je ne sais pas si le passage de la lettre aux Romains que nous avons entendu dans la première lecture, a dit le Pape en citant plusieurs passages du chapitre 5 de l’épître (12.15.17-19.20.21), n’est pas l’un des plus difficiles. On voit que le pauvre Paul a du mal à proclamer cela, à le faire comprendre ». Toutefois, il nous aide à nous approcher de la vérité. Et à ce propos, le Saint-Père a indiqué trois mots qui peuvent faciliter notre compréhension : contemplation, proximité et abondance. Tout d’abord la contemplation. Indéniablement, a fait remarquer le Pape, il s’agit d’un mystère extraordinaire, au point que « l’Église, quand elle veut nous dire quelque chose à propos de ce mystère, utilise seulement un mot: merveilleusement. Elle dit : O Dieu, toi qui as merveilleusement créé le monde et plus merveilleusement l’a recréé... ». Paul veut nous faire comprendre précisément cela : pour comprendre, il est nécessaire de s’agenouiller, de prier, de contempler. « La contemplation est intelligence, cœur, genoux, prière » ; et mettre tout cela ensemble, a précisé l’Évêque de Rome, signifie entrer dans le mystère. Le deuxième mot qui a été mentionné par le Pape est « proximité ». Un concept, a-t-il remarqué, qui revient souvent dans le passage : un homme a commis le péché, un autre homme nous a sauvés. C’est le Dieu proche. Ce mystère nous montre Dieu proche de nous, de notre histoire ; à partir du premier moment, quand il a choisi notre père Abraham, il a marché avec son peuple ; et a envoyé son fils faire ce travail ». Une œuvre que Jésus réalise comme un artisan, comme un ouvrier. « L’image qui me vient à l’esprit est celle de l’infirmier ou de l’infirmière, qui dans un hôpital guérit les blessures une par une, mais avec ses mains. Dieu se mêle de nos misères, il s’approche de nos plaies et les guérit avec ses mains ; et pour avoir des mains, il s’est fait homme. C’est un travail de Jésus, personnel : un homme a commis le péché, un homme vient le guérir ». Car « Dieu ne nous sauve pas seulement par un décret, par une loi ; il nous sauve avec tendresse, il nous sauve avec des caresses, il nous sauve avec sa vie pour nous ». Le troisième mot est « abondance ». Dans la lettre de Paul, il revient plusieurs fois : « Mais là où le péché abonda, la grâce surabonda ». Que le péché abonde dans le monde et dans le cœur de chacun, cela est évident : « Chacun de nous connaît ses misères, les connaît bien. Et elles abondent. Mais le défi de Dieu est vaincre le péché, guérir les plaies comme il a fait avec Jésus ». Et même davantage : « Faire le don surabondant de son amour et de sa grâce ». Ainsi, on comprend aussi la « préférence de Jésus pour les pécheurs ». Assurément, a souligné le Pape, certains n’aiment pas entendre dire que les pécheurs sont plus proches du cœur de Jésus, qu’« il va les chercher, qu’il les appelle tous : venez, venez... Et quand on lui demande une explication, il dit : mais ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin du médecin ; je suis venu pour guérir, pour sauver en abondance ».



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