PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Jeudi 5 décembre 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 50 du 12 décembre 2013)
Des paroles folles
Les « paroles chrétiennes » vidées de la présence du Christ sont comme des paroles folles, sans aucun sens et trompeuses, qui débouchent sur l’orgueil et sur le « pouvoir pour le pouvoir ». C’est une invitation à un « examen de conscience » sur la cohérence entre dire et faire qui a été proposée par le Pape François lors de la messe du 5 décembre. En partant de la liturgie d’aujourd’hui, le Pape a rappelé que « de nombreuses fois, le Seigneur a parlé de cette attitude », celle de connaître la Parole sans toutefois la mettre en pratique. Comme le dit l’Évangile, Jésus « reprochait également aux Pharisiens » de « tout connaître, mais de ne pas le faire ». Et ainsi, « il disait aux gens : faites tout ce qu’ils disent, mais pas ce qu’ils font, car ils ne font pas ce qu’ils disent ! ». À ce propos, le Pape François a rappelé le prophète Isaïe qui, dans la première lecture (26, 1-6), dit : « Confiez-vous en Yahvé à jamais ! Car Yahvé est un rocher, éternellement ». Ainsi, a expliqué le Pape, « le rocher est Jésus Christ, le rocher est le Seigneur. Une parole est forte, elle donne vie, elle peut aller de l’avant, elle peut tolérer toutes les attaques si cette parole a sa racine en Jésus Christ ». Au contraire, « une parole chrétienne qui n’a pas ses racines vitales, dans la vie d’une personne, en Jésus Christ, est une parole chrétienne sans le Christ. Et les paroles chrétiennes sans le Christ trompent, font mal ».
Le Pape a ensuite rappelé l’écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) qui « en parlant des hérésies » a dit « qu’une hérésie est une vérité, une parole, une vérité qui est devenue folle ». C’est un fait, a souligné le Pape, que « lorsque les paroles chrétiennes sont sans le Christ, elles commencent à emprunter la voie de la folie ». Pour François, « ce que le Seigneur nous dit aujourd’hui » est une invitation à « construire notre vie sur ce rocher. Et le rocher c’est Lui ». Cette méditation comporte, « un examen de conscience » qui « nous fera du bien ». Un « examen de conscience » que l’on peut faire en répondant à une série de questions essentielles. Le Pape lui-même les a explicitées : « Mais comment sont nos paroles ? S’agit-il de paroles qui se suffisent à elles-mêmes ? S’agit-il de paroles qui pensent être puissantes ? S’agit-il de paroles qui pensent également nous apporter le salut ? S’agit-il de paroles avec Jésus Christ ? Est-ce toujours Jésus Christ lorsque nous disons une parole chrétienne ? ». Le Pape a voulu à nouveau préciser qu’il se référait expressément « aux paroles chrétiennes. Parce que lorsqu’il n’y a pas Jésus Christ cela aussi nous divise entre nous et crée la division dans l’Église ».
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