PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Lundi 27 octobre 2014
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 45 du 6 novembre 2014)
Catholiques, mais pas trop
Il y a des chrétiens qui s’arrêtent à la « réception » de l’Église et qui restent immobiles devant la porte, sans entrer à l'intérieur, pour ne pas se compromettre. C’est l’attitude de celui qui se déclare « catholique, mais pas trop », contre laquelle le Pape François a mis en garde. Le jour de la fête des saints apôtres Simon et Judas, a immédiatement fait remarquer le Pape, « l’Église nous fait réfléchir sur nous-mêmes », en nous invitant à considérer « comment est l’Église, ce qu’est l’Église ». « Jésus prie, Jésus appelle, Jésus choisit, Jésus envoie les disciples, Jésus guérit la foule ». Et « à l’intérieur de ce temple, Jésus, qui est la pierre d’angle, fait tout ce travail : c’est lui qui conduit ainsi l’Église ». Précisément, comme l’écrit Paul, « cette Église édifiée sur le fondement des apôtres qu’il a choisis ». Cela est confirmé par le passage évangélique (Lc 6, 12-19), quand il rappelle que le Seigneur « en choisit douze : tous pécheurs, tous ». Judas « n’était pas le plus pécheur » et « je ne sais pas qui était le plus pécheur ». Mais « Judas, le pauvre, est celui qui s’est fermé à l’amour et qui pour cette raison est devenu traître ». Le fait est que « tous les apôtres ont fui pendant le moment difficile de la passion et ont laissé Jésus seul : tous sont pécheurs ». Malgré cela, c’est Jésus lui-même qui les a choisis ». « Nous sommes citoyens, concitoyens de cette Église » ; mais « si nous n’entrons pas dans ce temple et ne faisons pas partie de cette construction, afin que le Saint Esprit habite en nous, nous ne sommes pas dans l’Église ». En revanche, « nous sommes devant la porte et nous regardons », peut-être en disant : « Mais que c’est beau, oui, c’est beau ! ». Et nous finissons ainsi par être « des chrétiens qui ne vont pas plus loin que la “réception” de l’Église. Ils sont là, à la porte », précisément dans l’attitude de celui qui pense : « Mais oui, je suis catholique, oui, mais pas trop, comme ça ! ». « La plus belle chose que l’on puisse peut-être dire sur la manière dont on construit l’Église est le premier et le dernier mot du passage de l'Évangile : “Jésus prie”, “il alla sur la montagne prier et il passa toute la nuit en priant Dieu” ». Donc « Jésus prie et Jésus guérit », précisément parce que « de lui sortait une force qui guérissait tout le monde ». À ce propos, a été reproposé le dialogue de Jésus avec Pierre, « le pilier ». Le Seigneur « l’avait choisi, à ce moment-là » et il le rassure en lui disant : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ». C’est Jésus qui prie pour Pierre. « Ce dialogue finit après que Pierre renie Jésus ». Et ainsi, à Tibériade, le Seigneur lui demande : « Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Dans ce dialogue, on voit bien « Jésus qui prie et Jésus qui guérit le cœur de Pierre blessé par une trahison ». Et pourtant, « il en fait le pilier ». Ce qui signifie qu’« à Jésus le péché de Pierre n’importa pas : il cherchait le cœur ». Mais « pour trouver ce cœur, et pour le guérir, il pria ».
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