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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mémoire et espérance

Vendredi 1er février 2019

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°009 du 26 février 2019)

Les nombreux chrétiens qui sont aujourd’hui persécutés, attaqués et souffrent à cause de leur foi, réussissent à persévérer soutenus par «la mémoire des moments heureux », comme celui de la première rencontre avec Jésus, et par l’espérance. Une attitude qui vaut également pour le quotidien de chaque chrétien: en effet, c’est précisément sur «la mémoire et l’espérance» que doit miser le chrétien quand il doit affronter «un moment de tiédeur» ou même de véritable «désolation».

«Aujourd’hui, l’Eglise nous propose, dans sa première lecture, une catéchèse sur la persévérance: persévérer sur le chemin de foi, persévérer dans le service du Seigneur» (Hébreux 10, 32-39).

«La vie chrétienne n’est pas un carnaval, ce n’est pas une fête et une joie insouciante permanente». C’est vrai, «la vie chrétienne a des moments très beaux et des moments sombres, des moments de tiédeur, de détachement, comme je l’ai dit, où rien n’a de sens: le moment de la désolation».

Et précisément «dans ces moments, tant en raison des persécutions internes que de l’état intérieur de l’âme, l’auteur de la lettre aux Hébreux dit: “Vous avez besoin de constance”». Il faut «de la constance pour que, après avoir accompli la volonté de Dieu, vous bénéficiiez de la promesse», lit-on dans le texte. «Persévérance pour arriver à la promesse». C’est à la «mémoire» que l’on peut recourir «dans les moments sombres».

Voilà alors la «première recette contre la désolation: rappeler la mémoire, rappeler à la mémoire la consolation des premiers jours». C’est encore l’auteur de la lettre qui observe «ce que les chrétiens avaient fait les premiers jours: “Mais rappelez-vous ces premiers jours, où après avoir été illuminés, vous avez soutenu un grand assaut de souffrances, tantôt exposés publiquement aux opprobres et aux tribulations, tantôt vous rendant solidaires de ceux qui étaient ainsi traités”». Pourtant, «cela n’importait pas: vous étiez heureux en ce moment».

La deuxième indication est «l’espérance». Il est nécessaire «de résister dans les moments sombres, mais une résistance de la mémoire et de l’espérance, une résistance avec le cœur: le cœur, en pensant aux moments beaux, respire, quand il regarde l’espérance, il peut aussi respirer». Et c’est exactement «ce que nous devons faire dans les moments de désolation, pour trouver la première consolation et la consolation promise par le Seigneur».

«Il me vient à l’esprit une chose qui m’a frappé, dans la prison que j’ai vue en Lituanie, où l’on amenait les condamnés à mort. Et ces gens savaient que s’ils persévéraient dans la foi, dans l’amour de leur patrie, ils auraient fini ainsi. Mais ils étaient courageux. Beaucoup, beaucoup de chrétiens, tous martyrs».

«Aujourd’hui aussi, de nombreux hommes et femmes qui souffrent en raison de leur foi mais qui se rappellent de la première rencontre avec Jésus, ont de l’espérance et vont de l’avant. Nous aussi, quand le diable nous attaque avec les tentations, avec les vices, avec nos misères, nous devons regarder toujours le Seigneur, la persévérance de la croix en nous rappelant des premiers beaux moments de l’amour, de la rencontre avec le Seigneur et l’espérance qui nous attend».

En conclusion, le Pape a invité à prier précisément afin que «le Seigneur nous donne la grâce de la mémoire et de l’espérance, pour pouvoir ainsi aller avec persévérance sur le chemin de notre vie».

 


 

 



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