A l'occasion de la XXVI^e séance publique solennelle des académies pontificales, je suis heureux de vous adresser, Monsieur le cardinal, mes meilleurs vœux pour votre service de président du conseil de coordination entre académies pontificales. En effet, avec la nomination de préfet du dicastère pour la culture et l'éducation, vous avez également assumé cette tâche, à accomplir dans l'esprit et selon l’orientation de la Constitution apostolique Praedicate Evangelium  (cf. Art. n. 162). Je désire dans le même temps exprimer ma gratitude au cardinal Gianfranco Ravasi, qui a présidé pendant quinze ans le conseil de coordination, en donnant une impulsion considérable à la vie des académies pontificales et en valorisant les séances publiques. Je salue donc avec une vive reconnaissance les illustres présidents et membres présents, ainsi que chacune des autorités et ceux qui participent à la rencontre traditionnelle, où, à tour de rôle, chaque académie présente un thème relevant de son domaine d'activité.

La séance publique de ce jour a vu comme protagoniste l'académie pontificale des beaux-arts et des lettres des virtuoses au Panthéon, la plus ancienne des institutions représentées au Conseil. Le président, le professeur Pio Baldi, et les académiciens ont sollicité, pour cette édition du prix, les propositions de ceux qui, à divers titres, s'occupent d'architecture sacrée, et donc de conception, d'aménagement, d'adaptation liturgique, de restructuration et de réutilisation des espaces destinés au culte, en tenant compte des nouvelles exigences et du langage architectural contemporain.

Le thème est très significatif et actuel, car le débat sur les propositions de rénovation de l'architecture sacrée, qui a la difficile tâche de créer, surtout dans les nouveaux quartiers, aussi bien dans les banlieues des villes que dans les petits centres urbains, des espaces adéquats où la communauté chrétienne peut célébrer dignement la sainte liturgie selon les enseignements du Concile Vatican II, est toujours vivant et parfois animé.

Nous savons bien à quel point le climat de la célébration est important pour favoriser la prière et le sens de communion: l'espace, la lumière, l'acoustique, les couleurs, les images, les symboles, le mobilier et les ornements liturgiques constituent des éléments fondamentaux de cette réalité, de cet événement, humain et divin dans le même temps, qui est précisément la liturgie.

Je voudrais, pour cela, me référer à la récente lettre apostolique Desiderio desideravi, dédiée précisément à la formation liturgique du Peuple de Dieu, pour souligner deux aspects qui peuvent certainement valoir aussi pour la problématique architecturale et artistique. Tout d'abord, il est essentiel de retrouver le langage symbolique et d'être capables de le comprendre: «Le fait d’avoir perdu la capacité de saisir la valeur symbolique du corps et de toute créature rend le langage symbolique de la liturgie presque inaccessible à la mentalité moderne. Et pourtant, il ne peut être question de renoncer à ce langage. On ne peut y renoncer parce que c’est ainsi que la Sainte Trinité a choisi de nous atteindre à travers la chair du Verbe. Il s’agit plutôt de retrouver la capacité d’utiliser et de comprendre les symboles de la liturgie» (n. 44).

Un autre aspect essentiel est celui de l'inspiration de la créativité artistique et architecturale, qui, dans la vision chrétienne, naît précisément de la vie liturgique, de l'action de l'Esprit et non de la seule subjectivité humaine: «Il est nécessaire  — poursuit la lettre apostolique — de savoir comment l’Esprit Saint agit dans chaque célébration. L’art de célébrer doit être en harmonie avec l’action de l’Esprit. C’est seulement ainsi qu’il sera libre des subjectivismes [...]  et de l’invasion d’éléments culturels [...]. Pour un artisan, la tech-nique suffit. Mais pour un artiste, en plus des connaissances techniques, il faut aussi de l’inspiration, qui est une forme positive de possession. Le véritable artiste ne possède pas un art, mais il est possédé par lui» (nn. 49-50).

En accueillant maintenant les propositions que les académies pontificales ont formulées pour le prix de la présente édition, je suis heureux de décerner, avec la médaille d'or du pontificat, le prix des académies pontificales au Studio opps , pour une intervention de restructuration et d'adaptation liturgique de la chapelle de la Fondation Saints François d'Assise et Catherine de Sienne à Rome.

C’est avec plaisir que j’attribue la médaille d'argent du pontificat à l'architecte Federica Frino, pour le projet de la nouvelle église Saint-Thomas à Pontedera.

Cher frère, je vous souhaite, ainsi qu'à chacun des académiciens, un engagement fructueux dans leurs domaines de recherche et de service respectifs et, en vous confiant à la protection maternelle de la Vierge Marie, Temple et Arche de la Nouvelle Alliance, je me recommande à vos prières et de tout cœur je vous donne, ainsi qu'à tous ceux qui sont présents, la Bénédiction apostolique.