Je salue tous ceux d'entre vous qui participez à la huitième édition du Festival de la migration, intitulé «Libres de partir, libres de rester». Je félicite vivement les organisateurs de cet important événement, parmi lesquels la Fondation Migrantes de la conférence épiscopale italienne.

Le thème du Festival reprend celui du message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié de cette année, consacré à la liberté de choisir de migrer ou de rester. La référence à l'initiative de solidarité promue il y a quelques années par la conférence épiscopale italienne, que je cite précisément dans mon message comme une réponse concrète aux défis des migrations contemporaines, est encore plus claire.

Dans vos travaux, vous entendez réfléchir aux flux migratoires contemporains à travers des considérations qui vont au-delà de l'urgence, conscients que nous sommes face à un phénomène polyédrique, articulé, mondial et à long terme. C'est pourquoi les réponses aux défis migratoires d'aujourd'hui ne peuvent être qu'articulées, mondiales et à long terme. 

Vous vous proposez de réaffirmer la centralité de la personne humaine dans la conception des politiques et programmes migratoires, avec une attention particulière aux catégories les plus vulnérables, comme les femmes et les mineurs. En effet, le principe de la primauté de la personne humaine et de sa dignité inviolable «nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale» (Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2018). Et encore, «Jésus Christ nous demande de ne pas céder à la logique du monde, qui justifie la prévarication sur les autres pour mon avantage personnel ou celui de mon groupe: moi d’abord et les autres après! Or la vraie devise du chrétien, c’est “d’abord les derniers!”» (Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2019). 

Je vous encourage à développer des propositions concrètes pour favoriser une migration régulière et sûre. Dans cette optique, «il faut redoubler d'efforts pour lutter contre les réseaux criminels qui spéculent sur les rêves des migrants. Mais il est tout aussi nécessaire d'indiquer des itinéraires plus sûrs. C’est pourquoi, il faut s'efforcer d'élargir les voies de migration régulières» (Réflexion lors du moment de prière pour les migrants, 19 octobre 2023).

Mais dans le même temps, il faut activement œuvrer pour garantir à tous le droit de ne pas avoir à migrer. «Les migrants fuient la pauvreté, la peur, le désespoir. Pour éliminer ces causes et mettre fin aux migrations forcées, nous avons besoin de l'engagement commun de tous, chacun selon ses responsabilités. Un engagement qui commence par le fait de se demander ce que nous pouvons faire, mais aussi ce que nous devons cesser de faire. Nous devons nous efforcer de mettre fin à la course aux armements, au colonialisme économique, au pillage des ressources des autres, à la dévastation de notre maison commune» (Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2023).

Que le Seigneur bénisse vos travaux et que, par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, il soutienne toujours votre engagement à accueillir, protéger, promouvoir et intégrer tous les migrants et les réfugiés qui frappent à notre porte.

François