JEAN-PAUL II
REGINA COELI
VIe Dimanche de Pâques, 20 mai 1979
1. Notre prière dominicale habituelle a aujourd'hui un motif tout spécial. A Rome, en effet, ce dimanche est consacré à la "Journée pour les nouvelles églises et pour l'assistance religieuse dans la banlieue de la Ville", et je ne veux pas passer sous silence cet important anniversaire. Oui, Rome aussi a besoin de nouvelles églises, malgré celles qui s'y trouvent nombreuses et anciennes dans son centre historique Ce sont les nouveaux quartiers qui réclament ces constructions, afin qu'ils soient des centres vivants, chrétiens et humains. Comme je le disais au cours de ma visite en mars dernier à la paroisse Saint-Joseph au Forte Boccea "l'édifice matériel, dans lequel le peuple de Dieu se recueille pour écouter la Parole de Dieu et participer à la célébration des mystères divins, représente un coefficient de première importance pour la croissance et l'affermissement de cette communauté de foi. d'espérance et d'amour qu'est la Paroisse" (ORLF, n. 13).
Je vous exhorte donc tous à prendre ce problème à cœur, soit par la prière ou par un intérêt concret.
2. Je veux encore une fois saluer mes compatriotes, venus de tant de pays. Votre présence est en harmonie avec le jubilé de saint Stanislas Je me permets, donc de vous lire un passage de la Lettre apostolique que j'ai adressée à mes Frères le Cardinal Wyszynski, archevêque de Gniezno et Varsovie, Primat de Pologne, l'Archevêque de Cracovie, Mgr François Macharski, à tous les Evêques polonais et à l'Eglise de Pologne.
Cette année, en effet, où l'Eglise qui est dans ce pays célèbre le neuvième siècle écoulé depuis que saint Stanislas évêque de Cracovie, a été couronné par le martyre, il n'est pas possible que manque la voix de l'évêque de Rome et du successeur du bienheureux Pierre. Ce jubilé est d'une importance extrême et il est très étroitement lié à l'histoire de l'Eglise et du peuple polonais. Ce peuple en effet, pendant une durée de mille ans de son histoire a entretenu et cultivé une certaine intimité de relations avec l'Eglise. La voix de l'Eglise, disons-le, de nouveau, ne peut manquer, d'autant plus que, par un mystérieux dessein de Dieu, celui qui a été élevé à la chaire de Pierre, comme pasteur suprême de l'Eglise, est précisément celui qui peu auparavant était le successeur de saint Stanislas sur le siège épiscopal de Cracovie. (...)
Nous rappellerons aussi le baptême donné au nom de la Sainte Trinité et d'où provient ce premier fruit et ce fruit mûr de sainteté. Toute la nation l'a attendu, d'un cœur reconnaissant elle a reconnu en ce saint de son peuple le fruit de cette vie nouvelle dont il est devenu participant après que la Pologne eut été lavée dans l'eau du salut des chrétiens. (...)
Partout où sont allés les fils de la Pologne, ils ont apporté le culte de leur grand Patron. Pendant de nombreux siècles. Saint Stanislas a été le Patron spécial de Pologne, et en compagnie de la bienheureuse Vierge Marie, Reine de Pologne, et de saint Adalbert protège cette nation de son céleste patronage.
Le Pape a poursuivi : saint Stanislas a laissé un héritage spécial. C'est un héritage de foi, d'espérance, de charité qui a apporté un sens plein et spécifique à la vie de l'homme et de la société. C'est un héritage de fermeté et de courage dans la profession de la vérité qui marque l'élévation de l'âme humaine. C'est un héritage de préoccupation pour le salut et le bien spirituel et temporel du prochain, et celui également des citoyens de la nation et de tous les hommes que nous devons servir avec une ferme persévérance. C'est aussi un héritage de liberté qui est manifesté par un service et un dévouement exercé par amour. C'est enfin l'admirable tradition d'une union et d'une unité à la réalisation desquelles — comme le montrent les faits — saint Stanislas, sa mort, son culte et surtout sa canonisation ont contribué dans l'histoire de la Pologne (...).
L'Eglise qui est en Pologne, a dit le Pape, désire se rappeler ce même héritage; elle désire le considérer de plus haut et en tirer des conséquences pour la vie quotidienne; elle désire y trouver une aide pour lutter contre les faiblesses, les vices et les péchés surtout ceux qui font le plus grand obstacle au bien des polonais et de la Pologne ; elle souhaite, par une nouvelle protection, affermir la foi et l'espérance de sa destinée future, de façon à remplir sa mission et son service qu'elle dépense pour le salut de chacun et de tous les citoyens.
3. Comme vous le savez déjà, la Session plénière de la Conférence Episcopale Italienne a terminé ses travaux avant hier. Elle a été un événement important car elle avait pour thème central de réflexion et de débat le problème très actuel des vocations et des séminaires. Tout le monde connaît le récent phénomène de crise qui a touché ces secteurs. Toutefois, on lit avec plaisir dans le Document final des Evêques Italiens qu'il y a "des signes consolants d'une vitalité retrouvée à l'intérieur de nos églises" (n. 1), que "fleurissent des groupes et des mouvements de foi généreuse et de fort engagement pastoral" (ib.) et qu'on note "une certaine reprise des vocations au sacerdoce qui permet d'espérer le dépassement de ce malaise dont les églises italiennes, et non seulement elles, ont souffert en ces dernières années" (n. 2).
Remercions le Seigneur et engageons-nous toujours à offrir notre apport responsable dans ce secteur. Et de plus, n'oublions pas de prier, comme nous le faisons maintenant avec le "Regina Caeli Laetare", afin que ces germes d'espérance soient rendus par la grâce divine toujours plus féconds et fructueux.
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