MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II
À SA SAINTETÉ DIMITRIOS I
A Sa Sainteté Dimitrios I
Archevêque de Constantinople et Patriarche œcuménique.
L’an dernier, nous avons fêté ensemble saint André, l’apôtre premier appelé et le frère de Pierre.
La prière fut au centre de cette rencontre chaleureuse et fraternelle. Le temps passé depuis n’a pas affaibli les sentiments éprouvés alors ni le souvenir de cet événement; bien au contraire, il les a approfondis et ravivés. Cette année, la célébration du saint patron de votre Église me donne de nouveau l’occasion de vous envoyer une délégation, présidée par notre cher frère le cardinal Willebrands; il transmettra à Votre Sainteté, à son Saint Synode, au clergé et à tout le peuple fidèle, mon salut affectueux et celui de l’Église de Rome: “Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient avec tous!”.
C’est avec une joie et une espérance chaque année renouvelée que nous célébrons les fêtes des deux frères, les saints apôtres Pierre et André. Je suis convaincu en effet que cette union dans la prière aidera nos Églises sœurs à hâter le jour où la pleine communion sera rétablie entre elles. La joie de cette célébration commune est comme une anticipation de celle que nous éprouverons alors, lorsque nous pourrons témoigner ensemble de notre fidélité au Seigneur et, ce faisant, donner au monde un exemple de vraie réconciliation et une contribution à la paix entre les hommes.
Le dialogue théologique que la commission mixte entre les Églises catholique et orthodoxe a commencé cette année dans l’île de Patmos, si riche de souvenirs apostoliques et de suggestions prophétiques, est un événement de la plus haute importance pour les relations entre nos Églises.
L’atmosphère de chaleureuse charité fraternelle qui a caractérisé cette rencontre ainsi que l’engagement pris devant le Seigneur de travailler pour le rétablissement de l’unité nous permettent d’entrevoir que des progrès substantiels seront accomplis. Les anciennes divergences qui avaient amené les Églises d’Orient et d’Occident à cesser de célébrer ensemble l’Eucharistie vont être abordées d’une manière nouvelle et constructive, dont témoignent tant le thème choisi pour la première phase du dialogue que ses perspectives générales.
Notre prière accompagnera le dialogue théologique pour qu’il soit toujours plus profondément enraciné dans la vérité, conduit dans la sincérité et dans une fidélité réciproque sans ombres, animé par l’Esprit de Dieu et donc fécond pour la vie de l’Église. Dans ce but j’ai sollicité la prière de tous les fidèles catholiques et, pour nous permettre de croître ensemble dans le Christ, j’ai souhaité que, là où ils vivent côte à côte, catholiques et orthodoxes entretiennent des rapports fraternels et une collaboration désintéressée qui prépareront progressivement la réarticulation de notre unité.
Très cher Frère, ce sont là quelques-unes des pensées, quelques-uns des espoirs et des sentiments qui remplissent mon cœur et que j’ai tenu à vous exprimer en ces lignes. Ils voudraient vous redire, avec ma ferme volonté de fidélité à toutes les exigences du Seigneur, ma très profonde et fraternelle charité.
Du Vatican, le 24 novembre 1980.
IOANNES PAULUS PP. II
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