MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II
AUX PARTICIPANTS DE LA DEUXIÈME
CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR
L'ASSISTANCE AUX RÉFUGIÉS EN AFRIQUE*
Aux Organisateurs et à tous les participants
de la deuxième Conférence Internationale
sur l’Assistance aux Réfugiés en Afrique
Je vous adresse un salut déférent et confiant. C’est votre honneur d’hommes, de Gouvernants et de responsables d’Organisations d’avoir préparé de longue date cette importante rencontre et d’y arriver dans le ferme but d’améliorer toujours plus les conditions d’accueil et de vie, d’affermir aussi l’espérance d’un avenir plus humain pour les millions de nos frères et sœurs réfugiés ou déplacés du continent africain.
Comme je le disais récemment en Thaïlande en m’adressant aux réfugiés du camp de Phanat Nikhom et dans mon allocution aux membres du Gouvernement et du Corps Diplomatique, c’est la dignité de la personne humaine, don de Dieu, qui est en cause. Que cette pensée préside à vos travaux et inspire vos décisions!
Le nombre si important des réfugiés ne devra pas conduire à traiter leurs problèmes comme celui de masses humaines qu’il faut seulement abriter, nourrir, protéger des épidémies, en attendant leur départ pour d’autres lieux. Ce sont des frères et des sœurs que des pays ont décidé d’héberger, dont ils veulent soulager les souffrances et à qui ils s’engagent à rendre espoir. Mais les lourdes charges financières que cela comporte ne peuvent être assumées par ces seuls pays d’accueil; c’est pourquoi il est fait appel à la communauté internationale afin qu’elle apporte son aide généreuse.
Quand vous étudierez les projets qui vous sont présentés, puissiez-vous penser, au-delà du problème des réfugiés dans son ensemble, au drame vécu par chacun d’eux, à la détresse de chaque famille; les causes qui créent ces situations seront à étudier objectivement, car il faudrait qu’elles cessent au plus tôt: elles blessent gravement et parfois à mort les adultes et les jeunes dans leur dignité humaine en les contraignant au déracinement culturel et familial, en les acculant à la détresse physique et à l’inaction, en les privant de l’exercice de leurs droits sociaux. Notre propre dignité humaine d’êtres que Dieu a créés frères serait gravement atteinte si nous ne prenions pas en considération ces détresses.
Votre participation à cette réunion, qui a pour ambition de prendre en considération des projets qui ne sont pas de simple survie mais plutôt de promotion humaine et d’insertion sociale, est déjà une première réponse d’espérance aux millions de réfugiés qui vous interrogent: vous leur manifesterez ainsi qu’ils sont accueillis, respectés, aimés, qu’avec votre aide ils prépareront eux-mêmes leur avenir pour qu’un jour ils puissent reprendre leur place dans leur propre patrie - c’est un droit imprescriptible - avec les compétences accrues que le temps de l’exil devrait leur permettre d’acquérir.
Lorsque des hommes de bonne volonté se veulent solidaires de ceux qui souffrent, quand ils se concertent et unissent leurs efforts pour être plus efficaces, notre humanité se fait plus fraternelle; à l’écoute de paroles telles que celles du sermon sur la Montagne et des Béatitudes, hommes et femmes de toute religion, nous préparons un monde où l’on pourra mieux vivre.
Que le Secrétaire général des Nations Unies, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, l’Organisation de l’Unité Africaine, que tous les Gouvernements participants et les Organisations non Gouvernementales représentées soient félicités pour leur initiative et loués pour la générosité de leurs engagements!
Du Vatican, le 5 juillet 1984.
IOANNES PAULUS PP. II
*Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. VII, 2 p. 26-28.
L'Osservatore Romano 13.7. 1984 p.1.
L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.30 p.1.
La Documentation Catholique n.1880 p. 836.
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