PÈLERINAGE APOSTOLIQUE EN FRANCE
SALUT DU SAINT-PÈRE À LA POPULATION
Ars (France)
Lundi, 6 octobre 1986
Chers Frères et Sœurs,
1. Je suis très heureux de me trouver chez vous, à Ars. Mes prédécesseurs ont tour à tour déclaré votre célèbre curé bienheureux, saint, patron des curés du monde.
Aujourd’hui, il est donné à l’Evêque de Rome, successeur de l’Apôtre Pierre, de se faire pèlerin chez vous.
Dès l’époque où je me préparais au sacerdoce, à Cracovie, je lisais la vie du Curé d’Ars. Et l’exemple de ce curé me fortifiait dans mon désir de me consacrer totalement au salut des âmes. Depuis, je n’ai cessé d’aspirer à venir moi-même prier sur les lieux de son ministère, près de sa tombe. Je l’avais dit à Notre-Dame de Paris, lors de ma première visite apostolique en France.
Béni soit Dieu qui me donne cette grâce aujourd’hui!
2. Au temps où Jean-Marie Vianney arrivait ici, il n’y avait guère que 230 habitants. La modestie de ce village de campagne, dans les Dombes, ne permettait pas de penser à la notoriété qu’il connaît désormais partout.
Mais un saint est venu chez vous, déployant ici, comme prêtre, tout l’amour du cœur de Jésus.
Et cette paroisse a changé. Dès 1827, après neuf ans de son ministère, il pouvait dire: “Ars n’est plus Ars”. “Une révolution dans les cœurs” disait Catherine Lassagne. La foi, la prière, la vie selon l’Evangile, avaient donné à ce village un visage nouveau.
Ah, chers amis, c’est ce que chaque curé du monde, chaque évêque, rêve de réaliser dans sa paroisse, dans son diocèse, avec la grâce de Dieu: convertir et conduire librement les gens vers l’Amour de Dieu qui sauve et comble les plus hautes aspirations du cœur humain!
3. C’est une grande journée, une journée mémorable qui commence à Ars. Vers ce village ont conflué aujourd’hui tous les séminaristes de France, les diacres, de nombreux prêtres de France et du monde, avec des évêques, pour méditer avec moi sur le sacerdoce. Car, dans les circonstances assez différentes de notre siècle, la mission du Curé d’Ars doit se poursuivre, adaptée aux nouveaux besoins spirituels. Nous venons puiser à la source du dynamisme de sa sainteté. Je vous invite à prier pour nous.
4. J’ai tenu d’abord à vous rencontrer, vous chers habitants d’Ars et des environs. Je suis heureux de saluer l’évêque de ce diocèse, Mgr René Dupanloup, et ses collaborateurs, le curé actuel d’Ars, fils du bienheureux Antoine Chevrier, les autorités municipales et régionales, toutes les familles ici réunies.
Votre ville a hérité des fruits d’un merveilleux ministère. Certes, les temps ont changé et la population s’est renouvelée depuis un siècle et demi. Mais je suis sûr que les familles restent marquées par cette grâce insigne qu’Ars a reçue.
Saint Jean-Marie Vianney a aimé ses paroissiens, il s’est donné totalement pour leur bien, comme il le promettait au jeune berger rencontré près d’ici: “Je te montrerai le chemin du ciel...”; il continue à prier pour vous.
E¿ moi, je forme les meilleurs vœux à votre intention: que Dieu vous aide à faire face aux nouveaux problèmes humains, familiaux, sociaux, spirituels de cette commune! En son temps, le Curé d’Ars a fait face à ces problèmes à sa manière, avec ses moyens; il a associé les laïcs à cette œuvre de renouveau. Il a suscité des vocations sacerdotales et religieuses. Qu’Ars continue à briller comme la lumière sur le lampadaire!
5. Nous nous retrouverons sans doute ce soir, à la célébration eucharistique.
Merci de votre accueil! Merci de votre accueil à tous mes frères dont vous favorisez la retraite et la prière! Merci de l’accueil constant que vous réservez aux pèlerins!
Il est temps pour moi d’entrer maintenant dans cette église que le saint Curé a transformée en haut lieu de la prière eucharistique, de la prédication et du pardon.
De tout cœur, je vous bénis!
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