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MESSAGE DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
À L'OCCASION DU CENTENAIRE DU
COLLÈGE PONTIFICAL CANADIEN

 

Messieurs les Cardinaux,
Chers Frères dans l’épiscopat,
Chers amis,

Je suis heureux de pouvoir m’associer à la célébration du centenaire du Collège pontifical canadien à Rome, car cette institution crée un lien durable et précieux entre l’Eglise au Canada et le Siège Apostolique.

Je salue fraternellement les Cardinaux présents, et notamment Monsieur le Cardinal Paul-Emile Léger qui a donné une impulsion marquante à la vie du collège peu après les années difficiles de la guerre, et le Cardinal Edouard Gagnon qui fut recteur par la suite. J’ai plaisir à retrouver ici de nombreux évêques canadiens en cette année où ils accomplissent leur visite «ad limina».

A tous les anciens et aux prêtres qui forment actuellement la communauté du collège, je dis mon cordial salut et mes vœux.

Dans une Eglise locale, il est particulièrement utile que des membres du clergé approfondissent leur intelligence du message chrétien dans le cadre d’études universitaires. Dès l’époque de la fondation de l’Eglise au Canada, les Pasteurs ont eu le souci de donner des moyens de formation de qualité aux prêtres et ils ont développé les institutions universitaires. Je ne puis oublier le rôle que la Compagnie de Saint-Sulpice a joué dans ce domaine. C’est grâce aux Sulpiciens également que vos prédécesseur ont établi votre maison de Rome, il y a un siècle; toujours animée par les membres de la Compagnie, elle permet à certains prêtres de poursuivre leur formation, en bénéficiant de toutes les ressources que leur offre la Ville éternelle. Depuis l’époque de la fondation, l’enseignement supérieur n’a cessé de se développer au Canada, mais il reste dans l’esprit des universités qu’une partie des étudiants continue à venir ici, pour un autre regard, pour une formation complémentaire.

J’insiste souvent sur le terme de «vérité», car il est la règle d’or pour la recherche intellectuelle chrétienne. Que l’on se spécialise dans les études bibliques, patristiques ou historiques, dans la théologie dogmatique ou la théologie morale, on va toujours à une recherche plus exigeante de la vérité du message révélé, la vérité la plus haute et la plus vitale pour l’homme: la vérité tout entière permet à l’homme de développer les vraies richesses de son être en suivant le chemin des disciples du Christ. Dans un monde où les courants intellectuels divergent et s’affrontent, où les tentations du doute et de la relativisation de la vérité s’insinuent souvent, il est bon que des jeunes prennent les moyens intellectuels les plus rigoureux pour devenir capables d’effectuer les discernements nécessaires, de mener un dialogue utile, dans la foi, avec la culture de notre temps, en mettant leurs compétences au service des différents aspects de la mission de l’Eglise dans leur pays.

 

The establishment of a College in Rome makes it possible for students to have an experience that differs from university life in their own countries and at the same time complements it. They have an opportunity to benefit from the contributions of professors who come from almost every part of the world. Through daily personal contact with other students, they are made aware of the aspirations and concerns of priests and men and women religious from other cultures and with an experience of ecclesial life different from their own. In a very concrete way, students in Rome are also able to discover the Church’s universality, her diversity and the richness of her unity. Nearness to the Holy See is likewise an important factor for them. I think that they are able to witness for themselves the spirit in which the Successor of Peter, together with his fellow-workers, exercises his mission and teaching office.

Study in Rome not only provides exceptional opportunities for academic work and for personal experience. The City itself, with its many shrines and ecclesiastical institutions, is a constant reminder of the almost tangible presence of its Christian founders, Peter and Paul, and of the martyrs and saints. Rome’s cultural heritage, expressed so strikingly in the visible record of the past and in art treasures, has been enhanced through the centuries by Christian holiness, and by unswerving fidelity to the faith and to Christian virtue, despite all the vicissitudes of history. May we not say that Rome is a privileged place for learning the lessons of the past, and even more, for grounding our convictions today in the good soil which previous generations have made fruitful? Does not Rome represent a constant call to live the Communion of Saints, the solidarity of the members of Christ’s Body, which remains one and undivided throughout the centuries?

Dear friends, the ultimate purpose of an institution like the Canadian College is to prepare men for the pastoral service of God’s people. In the midst of your experiences and work, never lose sight of the fact that the essential response to humanity’s appeal is the love of Christ lived and shared by his disciples.

In celebrating the Hundredth Anniversary of the Pontifical Canadian College, we give thanks to God for all his gifts to the Church in Canada. We entrust your future to the Son of Man who gave himself for us and for all. We commend you, the Bishops, with all the priests, religious and laity of your noble and dynamic country to the powerful intercession of Mary, Mother of Christ and Mother of the Church. As a pledge of my spiritual union, I gladly impart my Apostolic Blessing.

From the Vatican, November 11, 1988.

 

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