Très chères soeurs!
1. Je suis heureux de souhaiter une cordiale bienvenue à chacune d'entre vous, religieuses de l'Institut des Filles de Saint-Camille, venues à Rome pour votre Chapitre général. Je vous remercie de cette rencontre, à travers laquelle vous avez voulu témoigner de votre dévotion et de votre affection au Vicaire du Christ, en confirmant votre fidélité à son Magistère de Pasteur universel de l'Eglise. Je salue votre nouvelle Supérieure générale, Soeur Laura Biondo, et je la remercie des paroles courtoises qu'elle m'a adressées au nom des personnes présentes et de votre Congrégation tout entière. J'invoque pour elle et pour le Conseil général d'abondants dons de lumière et de grâce pour exercer leur nouvelle tâche conformément à la volonté de Dieu.
2. Je conserve encore un vif souvenir des béatifications de vos Fondateurs Giuseppina Vannini et Luigi Tezza, que j'ai eu la joie d'élever aux honneurs des autels, respectivement en 1994 et en 2001. Il s'est agi d'occasions de grâce particulières, qui continuent à constituer une invitation constante à grandir dans la ferveur spirituelle et dans le zèle apostolique.
Enrichies et encouragées par ces dons, vous avez choisi d'orienter les travaux du Chapitre général vers un approfondissement de l'héritage spirituel reçu des nouveaux bienheureux, afin de poursuivre de façon consciente et avec enthousiasme la voie de la sainteté. Il s'agit d'un choix qui vous permet de confirmer le chemin entrepris et d'adapter votre charisme aux nouvelles conditions des temps, afin de devenir des témoins toujours plus crédibles de l'amour miséricordieux du bon Samaritain.
Je connais l'effort généreux que vous avez fourni dans le service aux pauvres et aux malades, ainsi que l'élan que votre Famille religieuse, déjà présente sur quatre continents, a récemment apporté à l'activité missionnaire en Amérique du Sud, en Orient et en Europe de l'Est. Je vous encourage à poursuivre cette voie, animées et soutenues par l'exemple du bienheureux Luigi Tezza, authentique pèlerin pour la mission.
3. Ayez soin de rendre présent le Christ miséricordieux dans tous vos contacts avec votre prochain, à commencer par ceux au sein de la Congrégation. Que règne entre vous l'esprit de charité fraternelle, de façon à ce que chaque religieuse se sente comprise et valorisée dans ses compétences et qu'aucune d'entre elles n'ait à se plaindre d'injustices ou d'abus.
Vous êtes appelées à être des signes concrets de la tendresse de Dieu, en particulier là où la souffrance opprime l'être humain dans son corps et dans son esprit. Vous êtes aidées dans cette tâche par votre condition de femmes consacrées qui, en se tournant vers la Vierge Immaculée, font preuve d'une sensibilité particulière pour ce qui est essentiellement humain, également dans des contextes où règnent la douleur et la marginalisation (cf. Mulieris dignitatem, n. 30). C'est là une contribution spécifique que vous pouvez offrir à la vaste action de la nouvelle évangélisation, qui touche tout le Peuple de Dieu.
En suivant l'exemple de saint Camille et des bienheureux Fondateurs, n'hésitez pas à proclamer à travers les paroles, mais surtout les oeuvres, la joie de sacrifier votre existence pour vos frères démunis. Et dans cette mission singulière, n'ayez pas peur de tendre avec ardeur vers les sommets de la charité héroïque.
"En tant que véritables Filles de saint Camille, vous devez être les premières dans la charité et, pour la charité, être prêtes à accomplir tous les sacrifices". Voilà ce qu'écrivait le bienheureux Luigi Tezza aux premières disciples, offrant ainsi à toutes ses filles un critère précieux pour vivre fidèlement leur vocation.
4. En outre, en plus d'une assistance riche en humanité à l'égard du malade, icône vivante du Christ, il vous est demandé, dans votre travail quotiden, d'apporter à tous le Message salvifique de l'Evangile.
A travers les institutions socio-médicales et les écoles dont vous avez la charge, soyez les promotrices d'authentiques foyers d'humanité et de charité, en mesure de susciter chez ceux qui sont au contact avec les malades, le désir de transformer le soin en une façon de prendre soin, et la profession en vocation. Pour atteindre cet objectif, une synthèse harmonieuse de l'intelligence et du coeur, de la technique et de la capacité d'accueil du malade est nécessaire. Il est nécessaire, dans le même temps, de soutenir la "culture de la vie", en plaçant à la base de tout enseignement la conviction que la personne revêt une valeur unique et que la vie humaine est sacrée. C'est pourquoi elle doit toujours être défendue et protégée, de sa naissance jusqu'à son terme naturel.
5. Très chères soeurs, restez fidèles à votre merveilleuse vocation et efforcez-vous de la vivre avec dévouement et joie. Comme vous le rappelle le témoignage de vos Fondateurs, elle constitue pour vous la route vers la perfection de la charité et la totale configuration au Christ, que vous avez choisi de servir chez les malades et les personnes qui souffrent.
Avec ces sentiments, alors que je vous confie à l'intercession céleste de la Mère du Seigneur, Consolatrice des affligés, de saint Camille de Lellis et des bienheureux Luigi Tezza et Giuseppina Vannini, je donne de tout coeur à chacun de vous la Bénédiction apostolique, que j'étends volontiers à toutes vos consoeurs présentes dans le monde.
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