Message pour la 5e Journée mondiale de l’environnement*
« Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon. » (Gn 1, 31)
Ce vieux texte, à la fois si simple et si profond, nous rappelle à tous, aujourd’hui, que le monde dans lequel nous vivons, ce monde créé, doit être considéré par tout le monde comme bon dans sa totalité. Bon parce qu’il est un don Dieu. Bon parce qu’il est l’environnement dans lequel tous nous avons été mis et dans lequel nous sommes appelés à vivre solidairement nos vocations.
Ces dernières années, on a pris de plus en plus conscience dans le monde entier que «le milieu conditionne essentiellement la vie et le développement de l’homme ; celui-ci, à son tour, perfectionne et ennoblit son milieu par sa présence, son travail, sa contemplation » (Message à la Conférence sur l’environnement, Stockholm, 1972. Insegnamenti di Paolo VI, 1972, 606).
Aussi est-il très encourageant de voir les membres des Nations Unies établir une Journée mondiale de l’environnement, afin que partout dans le monde on célèbre à cette occasion les bonnes choses de cette terre et on les partage plus consciencieusement et plus équitablement avec tous nos frères et soeurs.
Cette conscience de notre environnement est aujourd’hui plus urgente que jamais. Car les hommes qui sont capables de construire et d’ennoblir le monde dans lequel ils vivent peuvent aussi le détruire et gaspiller ses richesses. La science et la technique humaines ont fait des progrès merveilleux. Mais il faut prendre garde à ce qu’elles soient utilisées pour rehausser la vie humaine et non la diminuer. Les hommes, par leurs efforts, ont tiré beaucoup de richesses de la terre, mais cette richesse ne doit pas être gaspillée en superflu par une petite minorité ni accaparée égoïstement par quelques-uns aux dépens du reste de l’humanité qui vit dans le besoin.
C’est pourquoi cette Journée de l’environnement doit aussi être une journée où il est fait appel à nous tous pour que, tous ensemble, nous gardions la création de Dieu : une journée où nous renouvelons notre résolution de préserver, d’améliorer et de transmettre aux générations futures un environnement sain dans lequel chacun se sent vraiment bien (cf. Message, ibid., p.607).
Par son objectif, un tel appel demande non seulement un nouvel effort, mais un changement de mentalité, une conversion dans les attitudes et les comportements : que le riche accepte volontiers de consommer moins et de partager plus largement et plus sagement les biens de cette terre. Il demande un style de vie simple et une société qui conserve intelligemment plutôt que de consommer inutilement. Il demande enfin un esprit universel de solidarité où chaque personne et chaque nation joue son rôle propre et interdépendant pour assurer aux hommes d’aujourd’hui et aux générations à venir un environnement écologiquement sain.
« Tout ce que Dieu a créé est bon », dit saint Paul. Nous prions avec ferveur pour qu’en cette Journée de l’environnement tous et partout se réjouissent de la sagesse de cette parole et s’engagent à partager fraternellement, ainsi qu’à protéger un bon environnement, patrimoine commun de l’humanité.
5 juin 1977
PAULUS PP. VI
*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française, n.24 p.1.
La Documentation catholique, n.1723 p.608.
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