DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX PARTICIPANTS À LA CAMPAGNE CONTRE LA FAIM *

Mercredi 22 septembre 1965

Chers Messieurs,

C’est toujours un plaisir pour Nous de recevoir la visite de personnalités distinguées qui viennent mettre leur bonne volonté, leur compétence, et leurs moyens d’action au service de la campagne contre la faim sous l’égide de la FAO.

Venus de divers pays, vous avez répondu à l’appel de Monsieur le Docteur Sen, Directeur général, et vous vous proposez de mettre sur pied un Comité chargé d’établir une collaboration entre la FAO et l’industrie mondiale, dont vous êtes des représentants qualifiés. Soyez-en, Messieurs, félicités, et sachez que Nous Nous réjouissons hautement de cette noble initiative et que Nous souhaitons la voir couronnée du meilleur succès en faveur de ces centaines de millions d’hommes qui sont en situation défavorisée dans le monde d’aujourd’hui, du simple fait de leur origine géographique et de leur état social.

Puissiez-vous faire converger vos efforts avec ceux de tous les hommes de bien, et mettre en commun vos immenses possibilités au service de ces populations qui en ont un urgent besoin. Vous appartenez à des pays dont les noms mêmes sont synonymes de sécurité, de puissance, et de bien-être. Et vous sentez quelle exigence en découle, et quel champ très vaste de recherche et d’action s’ouvre devant vous.

Nous n’avons pas compétence pour vous parler de thérapeutique économique - c’est là votre domaine -, mais Nous voulons du moins vous rappeler quelle doit être sa finalité dernière: l’épanouissement intégral de l’homme à assurer, et l’aménagement terrestre d’une société humaine à promouvoir. Cette tâche exaltante, qui demande énergie et intelligence, compétence et esprit de sacrifice, est bien digne de susciter votre collaboration.

Nous souhaitons de grand cœur, chers Messieurs, que vos projets deviennent une réalité bienfaisante, et que vous réussissiez à mettre toujours davantage la richesse des uns au service du vouloir-vivre des autres. Ainsi, de par vos efforts généreux, l’homme sera plus vraiment un frère pour l’homme, et l’égoïsme économique, source de déséquilibre et menace constante contre la paix, sera efficacement battu en brèche. Votre action pour conjurer le dénuement d’une grande partie de l’humanité sera bénie de Dieu et vous vaudra la reconnaissance des hommes.

En formant ce vœu, Nous appelons sur vos personnes et vos initiatives l’abondance des divines grâces, en gage desquelles Nous vous donnons une particulière Bénédiction Apostolique.

* Insegnamenti di Paolo VI, vol. III, p.1050-1051;

OR 24.9.1965, p.1;

ORf n.40 p.2;

La Documentation catholique, n. 1457 col. 1759.