DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE
DES CONSEILS SUPÉRIEURS
DES ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES
Vendredi 11 mai 1973
Cher Monsieur le Cardinal,
Vénérés Frères et Fils,
Vous devinez la joie que Nous éprouvons chaque année à vous recevoir à l’occasion de l’Assemblée plénière des Conseils Supérieurs des Œuvres Pontificales Missionnaires. Sachez lire notre intérêt et notre encouragement bien au delà de nos brèves paroles: l’évangélisation des peuples demeure au premier plan de notre mission apostolique. N’est-il pas significatif que ce thème ait été retenu pour le prochain Synode des Evêques? Mais toute l’œuvre missionnaire serait bien fragile si l’esprit missionnaire s’émoussait, si la générosité s’essoufflait dans le peuple de Dieu, chez les prêtres, religieux, laïcs. Or vous contribuez grandement à soutenir cette vitalité missionnaire de l’Eglise comme Directeurs nationaux ou Conseillers romains de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, de l’Œuvre de Saint-Pierre Apôtre, de l’Union Pontificale Missionnaire. De même le bilan des subsides recueillis puis répartis par vos soins en 1972, aux quatre coins du monde, s’avère impressionnant et réconfortant. Nous vous en félicitons. Les commémoraisons missionnaires de l’an dernier Nous ont permis à plusieurs reprises de souligner le mérite et la nécessité de votre travail.
C’est d’abord une question d’esprit. Dimanche prochain, le Christ nous sera présenté dans la liturgie comme le Bon Pasteur, soucieux, avec un amour extrême, de chacune des brebis qui le suivent, soucieux aussi de celles qui ne sont pas de ce bercail, donnant sa vie pour rassembler autour du Père les enfants de Dieu dispersés et leur procurer en abondance une Vie qu’ils ne peuvent tirer d’eux-mêmes. Voilà où il faut puiser notre conviction et notre méthode. Autrement l’esprit missionnaire ne résiste pas aux remises en question ni aux graves difficultés que notre temps ne lui ménage pas. Pire encore, il se déforme au gré de perspectives purement humanitaires.
Mais cette foi nous fait un devoir d’être réaliste et de prendre des mesures pratiques, de se donner des instruments adéquats, pour faire face à l’immensité du champ missionnaire et à ses multiples aspects: théologie de la mission, animation pastorale, formation des prêtres, des séminaristes, des religieux, des religieuses, des novices, des catéchistes . . . Pour mieux cerner ce travail, les différentes Œuvres que vous représentez, nées d’initiatives diverses, constituent autant de secteurs dont les axes de préoccupation, de réflexion et d’activité sont à la fois nécessaires et complémentaires. Nous saluons avec une chaleur toute particulière autour de notre proche collaborateur le cher Cardinal Rossi, Monseigneur Gantin et Monseigneur Lourdusamy, chargés l’un et l’autre de suivre ces différents secteurs et d’assurer leur coordination au niveau du Conseil Suprême.
Toute cette activité diversifiée, que vous promouvez au sein de vos pays respectifs et selon la ligne de l’Œuvre pontificale pour laquelle vous travaillez, a besoin de trouver aussi son juste agencement avec notre Congrégation pour l’évangélisation des peuples, comme avec les diocèses. C’est avec joie que Nous voyons en effet les Eglises locales décidées à prendre la part active qui leur revient dans l’œuvre universelle d’évangélisation. Et la Congrégation elle-même, dans la conclusion de son Assemblée plénière d’avril 1971, précisait justement que c’était une tâche primordiale pour elle de continuer à stimuler, soutenir et encourager la vie et le fonctionnement des Conférences épiscopales, et d’institutionnaliser ses rapports avec leur Commission pour les missions. C’est dans ce contexte que se situe aujourd’hui le service éminent que les Œuvres pontificales sont appelées à rendre, avec leur dynamisme propre, en union étroite avec la Congrégation chargée d’harmoniser la pastorale d’ensemble. De cette conjugaison d’efforts, Nous attendons les meilleurs fruits. Et Nous souhaitons qu’elle trouve une assise juridique dans les nouveaux statuts qui s’élaborent.
A cette croissance cohérente de l’Eglise, nous avons tous l’honneur de participer, chacun à notre place. Ainsi, comme le disait l’apôtre Paul: «Par la pratique d’une charité sincère, nous grandirons de toute manière en nous élevant vers Celui qui est la tête, le Christ, dont le corps tout entier, grâce à tous les ligaments qui le desservent, tire cohésion et unité, et par l’activité assignée à chacun de ses organes, opère sa croissance propre pour s’édifier lui-même dans la charité» (Eph. 4, 15-16).
Que le Christ ressuscité vous donne à chacun, comme à toutes les âmes généreuses que vous représentez, sa lumière et sa force. Et que notre Bénédiction Apostolique vous accompagne.
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