INTERNATIONAL FERROVIAIRE*
Mardi 3 octobre 1950
Vivement touché du témoignage délicat de votre déférence, Nous saisissons avec plaisir l'occasion que vous Nous offrez de vous exprimer, Messieurs, l'intérêt que Nous portons, non seulement au présent Congrès, qui vous rassemble ici de tant de pays divers, mais à toute votre activité, dont personne ne saurait méconnaître loyalement l'ampleur et les difficultés.
Les progrès réalisés depuis un siècle, avec une si étonnante rapidité, dans le développement des communications ferroviaires, n'ont procuré tant d'avantages, tant de commodités, aux particuliers et aux entreprises qu'au prix d'études, d'initiatives, de travaux diligemment concertés en commune entente international et sagement orientés vers la solution de problèmes d'une complexité sans cesse croissante. Les observateurs les plus superficiels ne pouvaient manquer, à la veille de la dernière guerre mondiale, d'admirer à quel point de perfection était parvenu, en si peu de temps, cet immense organisme qu'est, dans son ensemble, l'exploitation des chemins de fer.
À la veille de la dernière guerre ? Oui certes, mais alors, que dire aujourd'hui quand, après avoir vu la destruction chaotique des ouvrages d'art, des voies ferrées, des machineries, du matériel roulant, des gares, des dépôts, des ateliers, on peut voir le trafic repris avec une intensité renouvelée. L'urgence était angoissante : les communications entravées, ruinées, c'était la vie économique des nations et, avec elle, la vie des individus et des familles qui se trouvait paralysée. Mais, cercle vicieux et qui eût pu paraître décourageant : le rétablissement de communications régulières semblait lui-même rendu presque impossible tant qu'il resterait impossible de conduire à pied d'œuvre tout ce qu'il exigeait en fait de matériaux et d'outillage, d'y assurer le logement et le ravitaillement de toute une population de travailleurs : ingénieurs, employés, ouvriers. Il fallait, pour venir bout d'une pareille tâche, un prodige d'intelligence et d'ingéniosité, de volonté et de courage, de travail et de sacrifice. Le prodige, grâce à Dieu, a été vaillamment accompli.
Bien plus, on a su tenir compte, dans la restauration, de toutes les ressources nouvelles, afin d'en faire bénéficier toutes les techniques, depuis celles qui regardent la réfection des ponts et chaussées, la pose des réseaux de rails — et ce réseau couvre aujourd'hui 450.000 kilomètres de lignes ! —, la perfection des engins de traction, l'installation, l'ordre et le service des gares, jusqu'à celles qui intéressent la sécurité, l'hygiène et même le confort des usagers, la fréquence, la rapidité, la régularité, les horaires des trains.
Avec raison, et Nous vous en louons de grand cœur, vous avez tenu à faire figurer à votre ordre du jour, comme un point de capitale importance, le choix et la formation du personnel, afin de le mettre et de le maintenir à la hauteur de sa tâche et de l'encourager à s'en acquitter toujours mieux. Très humainement et en esprit vraiment social, vous vous êtes préoccupés aussi de promouvoir et de perfectionner, en harmonie internationale, les intérêts, la santé, le bien-être des agents et de leurs familles.
Rien d'étonnant si, à l'issue d'un Congrès, dont l'objet est tellement vaste et tellement complexe, vous vous voyez en face de nombreux, graves et difficiles problèmes. C'est beaucoup de les avoir posés clairement, consciencieusement examinés en eux-mêmes et sur leur plan international. Il vous sera plus aisé de travailler fructueusement à leur solution progressive en cordiale collaboration. Soyez donc félicités, Messieurs, et ne doutez pas que Nous continuerons de suivre vos efforts et vos succès, appelant sur eux les bénédictions de Dieu, les grâces de lumière et d'énergie, qui vous sont nécessaires pour mener à bien votre tâche.
* Discours et messages-radio de S.S. Pie XII, XII,
Douzième année de Pontificat, 2 mars 1950 - 1er mars 1951, pp. 237-238
Typographie Polyglotte Vaticane
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