DISCOURS
MARIALE SAINT-VINCENT DE RENNES (FRANCE)*
Lundi 20 juillet 1953
Chers Congréganistes de Saint-Vincent de Rennes,
Soyez les bienvenus dans la maison du Père ! Vous savez déjà combien Nous aimons les Congrégations Mariales, combien Nous estimons la sérieuse formation spirituelle qu'elles donnent à leurs membres, et une telle certitude vous a donné le désir d'entendre personnellement, à Rome même, et de Nos lèvres, l'approbation de vos efforts vers la perfection de la vie chrétienne, dans la Congrégation Mariale qui vous est si chère à juste titre.
Vous avez lu, Nous en sommes sûrs, et vous avez entendu commenter la Constitution Bis saeculari du 27 septembre 1948, dans laquelle Nous confirmons les éloges et les privilèges accordés si souvent par Nos prédécesseurs aux Congrégations Mariales. Nous savons que cette Constitution a redonné à plus d'un groupe une vie nouvelle, et Nous aimons à constater une fois de plus, en vous voyant devant Nous si désireux d'encouragements et de conseils, que les Congrégations Mariales sont toujours jeunes et toujours actuelles. Oui, elles sont bien faites pour attirer les cœurs généreux, parce qu'elles demandent beaucoup, parce qu'elles sont inspirées du plus pur et du plus profond esprit évangélique, parce qu'elles ont une organisation et des règles excellentes, à la fois précises et souples, basées sur une connaissance exacte de la nature humaine et de la vie spirituelle. En vous montrant fidèles à leurs traditions et à leurs méthodes, vous êtes sûrs de répondre au désir de l'Église et d'y puiser un esprit véritablement catholique. Dans la Congrégation Mariale, en effet, l'ordre des valeurs chrétiennes est parfaitement respecté. Ce qui compte le plus, ce qui est méthodiquement cultivé, sauvegardé, développé, c'est avant tout la vie intérieure, vie de prière et de combat spirituel sous le regard de l'Immaculée, vie d'obéissance et d'humilité, à l'exemple de la Servante du Seigneur, vie d'allégresse et de charité, dans l'esprit du Magnificat et de la Visitation.
L'action, sans laquelle il n'y a pas de véritable Congrégation Mariale, doit être le débordement d'une vie intérieure intense, elle doit traduire de manière concrète une charité d'origine surnaturelle, dévouée, patiente, allant jusqu'à l'âme du prochain. S'il en est ainsi parmi vous, Dieu soit loué, car vous êtes d'authentiques Congréganistes de la Très Sainte Vierge.
Soyez heureux d'appartenir à une famille spirituelle qui compte dans ses rangs tant de héros et de saints. Considérez comme une grâce de choix d'y trouver, au moment où votre personnalité se forme et s'affirme, un idéal élevé, chevaleresque, et en même tempes un cadre solide et sûr pour y accéder. Quand le départ est bon, toute la course en profite, et l'ascension se poursuit à travers les difficultés; rien ne l'arrête.
Vous venez d'une ville et d'un diocèse où la Très Sainte Vierge a compté et compte encore de fervents serviteurs. Que saint Louis Grignion de Montfort et le Bienheureux Julien Maunoir demeurent vos modèles et vos protecteurs. Quels que soient la place et le rôle que Dieu vous réserve dans la société et dans l'Église, ayez toujours à cœur d'y employer généreusement les talents qu'il vous a donnés, selon l'esprit et les méthodes de la Congrégation Mariale. C'est le souhait que Nous formons pour vous et que Nous confions à la Très Sainte Vierge au moment de vous accorder, à vous-mêmes et à ceux qui dirigent votre Congrégation, à vos parents et à vos maîtres, à tous ceux enfin qui vous sont chers, Notre paternelle Bénédiction apostolique.
* Discours et Messages-radio de S.S. Pie XII, XV,
Quinzième année de pontificat, 2 mars 1953 - 1er mars 1954, pp. 225-226
Typographie Polyglotte Vaticane.
Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana